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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Bayern Munich (3e)
Le Bayern Munich a vu passer les meilleurs joueurs allemands de l'histoire, de Müller à Beckenbauer, en passant par Philipp Lahm, Giovane Élber ou encore Oliver Kahn. Sofoot.com les a classés, de 50 à 1. Pas une mince affaire.
#3 - Philipp Lahm
La qualité première de Philipp Lahm est sans aucun doute l’anticipation. Avant d’atterrir au FC Bayern Munich, le natif du quartier de Gern (nord-ouest de la capitale bavaroise) a effectué un essai du côté de Munich 1860. Un essai concluant, bien entendu. Seulement, le jeune Philipp Lahm a refusé de poursuivre l’aventure. En effet, durant sa journée de test, le petit bonhomme d’une dizaine d’années avait jugé qu’il y avait beaucoup trop de trous dans les grillages derrière les buts, et que le terrain était à la limite du praticable. Visiblement, pas les bonnes conditions pour l’évolution d’un footballeur. Direction le Bayern Munich, donc, qui, après avoir réussi à chiper Beckenbauer et Müller à son rival local, aura de nouveau l’occasion de se frotter les mains. Au sein du FCB, Philipp Lahm fait ses gammes, avec beaucoup de discipline, et finit par arriver aux portes de l’équipe première. Mais la route est barrée par un certain Bixente Lizarazu, intouchable à ce moment-là. Lahm décide donc d’aller s’aguerrir du côté du VfB Stuttgart, entraîné par Felix Magath. Bien lui en a pris, puisqu’en l’espace de deux saisons, il montre toute l’étendue de son talent. En 2005, Lahm revient au FC Bayern, pour ne plus jamais le quitter. Milieu de formation, c’est en qualité de latéral gauche (puis droit) qu’il s’impose comme un élément indispensable de l’ « Étoile du Sud » , gagnant ainsi du temps de jeu et de l’assurance.
Un leader moderne
L’autre qualité indéniable de Philipp Lahm est la détermination. Les années passent, et tout le monde trépasse devant le numéro 21. Du haut de son mètre 70, il tient tous ses adversaires en respect, quelles que soient leur taille, leur vitesse ou leur renommée. Philipp Lahm ne lâche jamais rien, et n’est jamais battu. Se débarrasser de lui est une chose quasiment impossible. Il est le genre de joueur à poursuivre son vis-à-vis jusque dans les douches, si tant est qu’il a le ballon entre les pieds. La constance est son maître-mot : grâce à une discipline de fer, le défenseur devient la référence numéro un à son poste. Personne ne se rappelle un mauvais match de Philipp Lahm sous le maillot du FC Bayern Munich. Là où d’autres latéraux peuvent se montrer spectaculaires, voire décisifs, mais également complètement à côté de la plaque, Lahm alterne lui entre le bon et le très bon. Il se fout complètement de ne pas être une star, ce qui l’intéresse, c’est d’être reconnu par son corps de métier comme étant le meilleur. C’est ce pourquoi il s’est levé tous les matins, c’est ce à quoi il a pensé en se rendant à la Säbener Strasse. Lahm n’est pas là pour amuser la galerie, il est là pour gagner des titres. Il sera justement récompensé, au niveau national notamment, avec huit titres de champion (record partagé avec Oliver Kahn, Mehmet Scholl et Bastian Schweinsteiger) et six Coupes d’Allemagne. À l’échelle continentale, la consécration viendra sur le tard, mais après une formidable preuve de détermination. Le FC Bayern a été battu lors de sa finale « dahoam » (à la maison, en bavarois) en 2012 ? Pas grave : l’année suivante, la bande de Jupp Heynckes offre l’un des plus beaux récitals jamais dictés en Ligue des champions. Une domination sans partage inspirée par le capitaine Lahm et son insatiable envie d’ajouter des lignes à son palmarès. Un leader qui n’hésite jamais à s’avancer en direction des micros et des caméras pour débriefer la rencontre qu’il vient de disputer, et ce, quel que soit le résultat. Que ce soit sur ou en dehors du terrain, Philipp Lahm a prouvé qu’il était l’un des joueurs les plus intelligents de ces dernières années. Un chef de bande qui a compris comment fonctionnait son époque. Un footballeur qui a fait entrer le FC Bayern Munich dans une nouvelle ère. « Dans le football d’aujourd’hui, il n’y aurait pas de place pour un type comme moi » , disait il y a quelques années Paul Breitner, mâle alpha par excellence. « Lahm et Schweinsteiger font exactement ce que les générations actuelles attendent d’eux. » Constamment orienté par la victoire, porté par une volonté de ne rien lâcher et horrifié par la défaite, Philipp Lahm avait toutes les qualités d’un leader du côté du FC Bayern Munich. Sans en avoir les défauts. AF
Par Ali Farhat, Sophie Serbini, Côme Tessier et Julien Duez