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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Bayern Munich (du 29e au 15e)
Le Bayern Munich a vu passer les meilleurs joueurs allemands de l'histoire, de Müller à Beckenbauer, en passant par Philipp Lahm, Giovane Élber ou encore Oliver Kahn. Sofoot.com les a classés, de 50 à 1. Pas une mince affaire.
#29 - Thomas Helmer
À l’époque où Thomas Helmer débarque au Bayern, la rivalité montée de toute pièce avec Dortmund n’existe pas encore. Auréolé d’une Coupe d’Allemagne avec le BvB, ses sept saisons en Bavière seront celles d’une révélation personnelle, puisque ce milieu de terrain de métier est replacé en défense centrale par Erich Ribbeck jusqu’à devenir l’un des derniers liberos contemporains. Si le point culminant de sa carrière reste la victoire de l’Euro 1996 avec la Mannschaft, ses années bavaroises sont aussi richement garnies : trois titres, une Pokal et la C3. Autant de trophées qui ne parviendront jamais à effacer son plus grand fait d’armes : un but fantôme contre Nuremberg qui exigera que le derby soit rejoué. Une performance jamais égalée à ce jour en Bundesliga. JD
#28 - Jens Jeremies
« Je n’ai pas vu de Jens Jeremies sur le terrain, de joueur qui aille dès le coup d’envoi mordre les mollets de l’adversaire. » Quand le Bayern perd sa finale à domicile contre Chelsea aux tirs au but, Uli Hoeneß rend le plus beau des hommages possible à un ancien vainqueur de la C1 pour le FCB. Si un joueur du Bayern doit regrouper le sens du sacrifice pour tous les autres, Jens Jeremies est celui-là. Lui n’allait pas dans la déconne et dans la dégonfle avant les grands rendez-vous. En 2001, il est sur le terrain pour affronter le Real Madrid douze jours après une opération du genou… et marque le but du 2-1. Tant pis pour la finale, qu’il doit abandonner sur blessure. Au moment de tirer un trait sur sa carrière en 2006, il admet : « J’étais prêt à risquer beaucoup pour mon rêve de gagner la Ligue des champions. » Car si les multiples opérations laissent des traces et obligent à une retraite précipitée, il aura tenu les grandes oreilles dans ses mains. Il n’y a que ça qui compte. « De mon côté, il n’y a donc aucun regret. » CT
#27 - Roland Wohlfarth
Pour qu’il y ait des héros, il faut des anti-héros. Roland Wohlfahrt représente mieux que quiconque la seconde catégorie. Attiré par l’Étoile du Sud en 1984, le gamin de Bocholt arrive au Bayern auréolé du titre de meilleur buteur de D2 avec Duisbourg et y restera jusqu’en 1993. Neuf années au cours desquelles il remporte cinq titres de champion, une Coupe d’Allemagne et termine meilleur buteur du championnat à deux reprises… tout en gardant un certain embonpoint dont il ne parviendra jamais vraiment à se débarrasser. Il tente néanmoins de lutter contre en utilisant des coupe-faim, mais cette méthode l’amènera à devenir le premier cas de dopage de l’histoire de la Bundesliga (lorsqu’il jouait à Bochum). Pas de bol pour ce buteur prolifique, qui pointe aujourd’hui au troisième rang des meilleurs buteurs du club, derrière Gerd Müller et Karl-Heinz Rummenigge. Sa carrière en équipe nationale, elle, tient davantage du lot de consolation : deux sélections. La faute, à en croire l’intéressé, à une trop forte concurrence (Klinsmann, Völler, Riendle), mais surtout à un caractère taciturne, peu prompt à s’imposer face aux grandes gueules de l’époque. JD
#26 - Werner Olk
Arrivé dans le sud de l’Allemagne en provenance de Hanovre, le natif de Prusse orientale n’a, de ses propres dires, jamais vraiment appris le bavarois. Ce qui ne l’a pas empêché de prendre le brassard de capitaine et de guider Sepp Maier, Gerd Müller et Franz Beckenbauer vers l’élite. Car au moment de la création de la Bundesliga en 1963, il ne pouvait y avoir qu’une seule équipe de Munich, et c’est le 1860 (alors plus puissant et plus populaire) qui a été choisi, au détriment du FC Bayern. Pas grave : le FCB montera en 1. Bundesliga dès la saison 1965-1966, pour ne plus jamais la quitter. Et Werner Olk aura beau soulever la Coupe d’Allemagne en 1966, faire le doublé Coupe-C2 en 1967 avant de finir sur un doublé Coupe-championnat en 1969, son plus beau souvenir restera la montée en première division. Pas de parade ni de fête sur le balcon de la mairie, mais simplement un tour d’honneur dans le stade et un bon resto à Viktualienmarkt. Avec du mousseux coupé à la Weizenbier. Une autre époque. AF
#25 - Willy Sagnol
Après un épisode mitigé à Bordeaux sur le banc des Girondins, Willy Sagnol vient de trouver un refuge et un lieu où apprendre, où s’améliorer, où devenir meilleur et être vraiment celui qu’il peut être dans sa nouvelle carrière. Cela ne pouvait évidemment se faire qu’ici, à Munich. Devenu le nouvel adjoint d’Ancelotti pour la saison à venir, Sagnol confirme ainsi son lien tout particulier avec le club allemand. Dans la lignée de Lizarazu, Willy est venu en Allemagne en 2000 pour y être un joueur apprécié à sa juste valeur, quand Monaco ne le voyait qu’en jeune méritant. De l’Olympiastadion à l’Allianz Arena, Sagnol se taille un nom, un statut d’international et devient synonyme de « Flankengott » ( « le dieu des centres » ), qui offre des caviars en série et chope cinq titres de Buli au passage. En 2006, dans Libération, il confie le changement d’échelle : « J’ai eu enfin le sentiment d’appartenir à un grand club, d’être sur une autre planète. » Il lui fallait ce transfert en Allemagne pour trouver sa place et son rang. Depuis, Sagnol a son droit de résidence sur cette planète Bayern où il sera toujours le bienvenu, parmi les joueurs du Rekordmeister. Et parmi les meilleurs. CT
#24 - Uli Hoeness
Avant de vendre des saucisses, d’être ce président omniprésent, limite impossible à remplacer, et de faire un séjour en prison pour fraude fiscale, Uli Hoeneß a passé quelque temps avec le maillot du Bayern Munich sur les épaules. Recruté à seulement 18 ans par le club, il devient, malgré son âge, un rouage essentiel du grand Bayern des 70’s. Lors de la saison 1973-1974, arrivé à maturité, il claque 26 buts dans la saison, dont un doublé magnifique en finale de Ligue des champions contre l’Atlético de Madrid. Malheureusement, l’année d’après, toujours en finale de C1, Uli Hoeneß se blesse au genou. Cette blessure freine sa progression, puis l’oblige carrément à prendre sa retraite sportive en 1979, à seulement 27 ans. Si sa carrière de joueur n’a même pas duré dix ans, sans cette dernière, Uli Hoeneß n’aurait certainement pas l’aura qu’il possède aujourd’hui et ne se permettrait pas de faire la leçon à tout le monde. Quoique… SS
#23 - Claudio Pizarro
Claudio Pizarro a eu le droit à deux passages au Bayern. Arrivé du Werder Brême, le premier Pizarro a l’envie de bien faire et de continuer de progresser à toute vitesse. Sa vista séduit Uli Hoeneß, son entente avec le Brésilien Élber lui permet de marquer des points, mais la case palmarès reste maigrichonne (pour un joueur du Rekordmeister), et une bisbille sur un contrat pas assez avantageux le pousse au départ. Avec une pointe d’ironie, Rummenigge va jusqu’à dire que « s’il veut gagner autant que Shevchenko, il doit jouer comme lui. » Outch. Le deuxième Pizarro vient encore du Werder Brême. Avec la bouteille, Pizarro revient comme un joker idéal… et file, doucement, mais sûrement, dans l’histoire du Bayern comme le meilleur buteur étranger de l’histoire du club, devant son pote Élber. Et avec un triplé historique dans la musette pour bonifier le tout. Costaud. CT
#22 - Raimond Aumann
Arrivé au Bayern en 1982 en provenance du FC Augsburg, Raimond Aumann a conquis sa place de titulaire à la force du poignet. Littéralement. À la suite d’une altercation avec Jean-Marie Pfaff, numéro un à l’époque, celui qui est surnommé « Baloo » en raison d’un physique généreux se met donc au travail à partir de 1984 et, à l’aide de ses pattes, sort tout ce qui s’approche un peu trop près de ses bois. Coéquipier modèle, il remporte le championnat à six reprises, deux fois la Coupe, et est même élu deux fois meilleur gardien de l’année par Kicker. Son seul regret ? La demi-finale retour de la C1 1991. À Belgrade, le Bayern mène 2-1, les deux équipes sont à égalité sur l’ensemble des deux rencontres (3-3). Mais dans les dernières minutes, un centre de Mihajlović est dévié par Augenthaler. Chandelle, et Aumann anticipe mal la trajectoire. 2-2, le Bayern est éliminé sur une erreur de main de son gardien. Néanmoins, les supporters bavarois n’en voudront pas vraiment à « Baloo » , qui sera promu capitaine en 1992, jusqu’à son départ pour le Beşiktaş, en 1994, pour laisser la place à un certain Oliver Kahn… avant de revenir, pour s’occuper de la section fans du club bavarois. Une place qu’il occupe encore aujourd’hui. AF
#21 - Bernd Dürnberger
Repéré par Paul Breitner père, Bernd Dürnberger débarque au Bayern en 1972 et se lie d’amitié avec Breitner fils. Mieux : grâce à son caractère discret, il se fond sans problème dans un collectif de stars, court pour toute l’équipe, et s’installe durablement dans l’entrejeu bavarois. Celui qui est surnommé l’Arbeitsbiene (abeille travailleuse, en VF) est de tous les succès de l’époque : cinq Meisterchale (1973, 1974, 1980, 1981, 1985), deux Pokale (1982, 1984) et, bien sûr, trois succès de rang en Coupe d’Europe des clubs champions. Sa modestie, son opiniâtreté font très vite de lui un joueur incontournable, apprécié de tous. Avec un tel abattage et un tel lobby, Bernd Dürnberger aurait dû avoir sa chance en équipe nationale. Malheureusement, des blessures graves lui feront rater ses rendez-vous avec la Nationalmannschaft. Pas grave : Dürnberger n’aime pas trop l’exposition et tout ce qui va avec. « Il n’aime pas le champagne, disait de lui son entraîneur, Max Merkel. Il préfère soulever des Maße de bière avec ses vieux copains maçons. » Bernd Dürnberger, ou la définition du triomphe modeste. AF
#20 - Manuel Neuer
Il est aujourd’hui difficile de s’en souvenir, mais il y a quelques années de cela, Manuel Neuer ne faisait pas vraiment l’unanimité en Bavière. On est au printemps 2011 et, à cette époque, les supporters du FC Bayern, fâchés de se voir imposer un pur produit de Schalke 04 dans leurs bois dès la saison prochaine, n’hésitent pas à brandir des pancartes affichant « Koan Neuer » ( « Pas de Neuer » , en bavarois) à l’Allianz Arena. Pour son premier match de Bundesliga avec le Rekordmeister, quelques mois après, les pancartes sont toujours là et, pour ne rien arranger à la situation, Neuer commet une belle boulette qui emmène une défaite du Bayern. La partie semble mal engagée pour le natif de Gelsenkirchen. Mais plutôt que de se morfondre, Neuer se remet au boulot. Résultats : 18 clean sheets en championnat et deux pénos arrêtés en demi-finale de LDC, sur Ronaldo et Kaká, excusez du peu. Si, à la fin de la saison, le Bayern finit deuxième partout, le public bavarois reconnaît s’être trompé sur Neuer. Ce gars-là a un truc. Cinq ans plus tard, Manuel Neuer, devenu le meilleur gardien du monde entre-temps, a tout gagné (plusieurs fois) avec le Bayern et vient d’obtenir l’honneur de succéder à Philipp Lahm en tant que capitaine. Une position qu’il devrait occuper pendant un bon paquet d’années. Pas mal pour un mec dont le public ne voulait pas. Comme quoi, à Munich, être le plus fort reste encore le meilleur moyen de fermer des bouches. SS
#19 - Hasan Salihamidžić
234 matchs de Bundesliga, 365 au total. Une année entière. Assez discrètement, le Bosniaque s’est imposé comme le joueur étranger avec le plus d’apparitions sous le maillot du Bayern. Arrivé en 1998 d’Hambourg, alors que d’autres grosses écuries lui font les yeux doux, Hasan Salihamidžić arrive pourtant dans une colonie de fortes têtes qui aurait pu le rendre chèvre. Au contraire, solide et sûr de lui, « Brazzo » s’impose entre Matthäus et Effenberg pour dominer l’entrejeu bavarois et pousser le club vers de beaux succès, dont deux finales de Ligue des champions (pour une victoire) et six titres de champion d’Allemagne. Au-delà du jeu, Salihamidžić et Munich vivent un coup de foudre mutuel dès son arrivée. En Bavière, il trouve sa ville et son club de cœur. Même en partant après neuf ans pour la Juventus, Brazzo conserve un pied-à-terre et promet de revenir, tôt ou tard, les crampons raccrochés. Mais pour quel rôle ? Un seul pouvait lui convenir vraiment : ambassadeur du club, et presque prêcheur, pour reprendre son rôle du vestiaire décrit par Hitzfeld en 2007 : « Quand il entre dans le vestiaire, le soleil brille : c’est un grand professionnel et un fin psychologue, un père pour les plus jeunes. » CT
#18 - Giovane Élber
D’Élber de Souza, c’est encore UIi Hoeneß qui en parle le mieux. Juste avant son dernier match sous le maillot du Bayern après six saisons, 265 matchs et 139 buts, il avait déclaré : « C’est un super joueur, un super gars, avec un sens de l’humour fabuleux… Bref, tout le monde l’aime. » Il est vrai que, de tous les joueurs passés par le Bayern Munich, Giovane Élber est un des rares qui a toujours fait l’unanimité. Les gamins adoraient son style de jeu spectaculaire et son sourire inamovible, les adultes sa hargne et ses punchlines. Chouchou d’Ottmar Hitzfeld, qui l’a un jour adoubé comme « le meilleur attaquant » qu’il ait jamais entraîné, le Brésilien est resté présent dans le cœur des Munichois bien après son départ. En novembre 2003, alors qu’il évolue à Lyon, il marque un but décisif pour l’OL lors d’un match de poule contre le Bayern. En réaction, les fans du Bayern lui réservent une standing ovation de plusieurs minutes. Parce qu’ils aimaient le voir marquer plus que tout, même quand ce n’était pas pour eux. SS
#17 - Bixente Lizarazu
Bixente Lizarazu au Bayern, c’est six titres de champion d’Allemagne, cinq Coupes d’Allemagne, une Ligue des champions et une Coupe intercontinentale. Pas mal, donc. Mais c’est aussi des tonnes de sujets Téléfoot tournés pendant l’Oktoberfest, du surf sur l’Isar, une baston avec Lothar Matthäus et un des plus beaux buts de l’histoire du Bayern. De tous les étrangers passés par les rangs du club, Lizarazu est un de ceux qui a le plus vite adopté la mentalité du coin sans avoir pourtant jamais appris l’allemand… Sans doute parce que son caractère, emprunt à la fois de décontraction et d’une certaine prétention, était finalement fait pour la Bavière. Aujourd’hui, lorsqu’en France on pense Bayern Munich, il est impossible de ne pas évoquer Liza’. Avant Franck Ribéry, Bixente Lizarazu était tout simplement le Français préféré des Allemands. Les dirigeants du Bayern ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque le Basque a été choisi comme un des nouveaux ambassadeurs du club il y a quelques mois. SS
#16 - Klaus Augenthaler
Quand le Bayern commence vaguement à envisager que Franz Beckenbauer n’est pas éternel et qu’il lui faudra un successeur, le club ne cherche pas un nom sympathique, cher et étranger qui viendra faire le nombre pendant quelques années. Non, il va chercher des jeunes talents dans les environs et tombe sur un buteur, là, dans un village sur les bords du Danube. Il s’agit de Klaus Augenthaler, rapidement repositionné comme libéro. Le Bavarois devient ainsi le chef d’une ligne 100% locale qui cumule les titres nationaux dans les années 1980 (sept titres de Bundesliga au total pour lui), sans parvenir à gagner au niveau européen à cause de deux échecs en finale. Chez lui, au Bayern, Augenthaler s’installe dans la durée et reste actif vingt ans, jusqu’en 1996, n’hésitant pas à se reconvertir comme joker de luxe en équipe B avant d’entraîner. Mais si « Auge » ( « l’œil » en allemand) reste si important dans l’histoire du Bayern, au-delà de ses racines, c’est aussi parce qu’il n’a pas oublié son talent de buteur en reculant en défense. Sur coup de pied arrêté, de la tête ou… en montant balle au pied depuis sa défense. Avant de tirer de cinquante mètres, toujours. Légendaire. CT
#15 - Hans-Georg Schwarzenbeck
Il n’est pas scandaleux de dire que sans Hans-Georg Schwarzenbeck, le FC Bayern Munich serait sans doute un grand club, mais ne se serait peut-être jamais affirmé comme puissance européenne. Car c’est une frappe à la 120e minute de « Katsche » qui permet au Bayern d’égaliser face à l’Atlético de Madrid (1-1) à Bruxelles en 1974, avant de désosser les Colchoneros en match d’appui (4-0) quelques jours plus tard, permettant ainsi au FCB de soulever sa première C1, la première d’un formidable triplé consécutif à celui de l’Ajax Amsterdam. Il n’est pas scandaleux de dire non plus que l’immense Franz Beckenbauer n’aurait pas eu cette carrière prolifique sans l’existence de Schwarzenbeck qui, au fil des années, s’est mué en garde du corps du libero, protégeant le Kaiser de l’ennemi pour que celui-ci puisse exprimer tout son talent. Avec six titres de champion, trois Coupes d’Allemagne et trois C1, Hans-Georg Schwarzenbeck est certainement l’un des meilleurs hommes de l’ombre que le Bayern ait jamais connu. AF
Par Ali Farhat, Sophie Serbini, Côme Tessier et Julien Duez