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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Bayern Munich (du 14e au 7e)

Par Ali Farhat, Sophie Serbini, Côme Tessier et Julien Duez

Le Bayern Munich a vu passer les meilleurs joueurs allemands de l'histoire, de Müller à Beckenbauer, en passant par Philipp Lahm, Giovane Élber ou encore Oliver Kahn. Sofoot.com les a classés, de 50 à 1. Pas une mince affaire.

#14 - Mehmet Scholl

Né d’un père turc et d’une mère allemande, Mehmet Scholl aurait pu devenir un symbole, celui d’une Allemagne plus métissée, plus intégrante. Sauf que le natif de Karlsruhe n’a jamais connu son père et ne s’est jamais senti particulièrement turc. L’Allemagne attendra donc quelque temps encore pour se trouver un symbole. À la place, le pays, mais surtout les fans du Bayern au sein duquel il joue pendant 15 ans, gagnent un des joueurs les plus classieux de l’histoire, et ce, malgré sa passion un peu gênante pour le jeu de quille. Sur le terrain, il n’y avait pas vraiment plus beau joueur que Mehmet Scholl. Et contrairement à pas mal de footballeurs au jeu romantique, il a en plus aidé son équipe à gagner des titres, plein même (huit titres de champion d’Allemagne, cinq Coupes, une C1 et une C3). Les blessures, qui ne l’ont pas épargné, auront eu raison de sa carrière internationale assez rapidement – Mehmet Scholl n’a jamais disputé de Coupe du monde –, mais jamais de sa carrière en club. Heureusement pour Munich et surtout pour les amoureux du beau jeu. SS

#13 - Stefan Effenberg

115 cartons jaunes et sept expulsions, le tout en 402 de matchs de Bundesliga : c’est peu dire que sur le pré, Stefan Effenberg justifiait pleinement son surnom de « Tiger » , un mec qui en voulait à la terre entière, aux journalistes comme à ce fameux SDF qu’il a frappé parce qu’il dormait sous son porche, ou encore ce gars capable de piquer la meuf de son coéquipier Thomas Strunz. Mais réduire le milieu de terrain à un fou furieux qui perdait souvent son sang-froid serait injuste. Effenberg, c’était avant tout un monstre de détermination. Le genre de type qui recommence sa carrière après s’être complètement foiré en Italie (descente en Serie B avec la Fio qui comptait dans ses rangs les non moins célèbres Gabriel Batistuta et Brian Laudrup). Après l’échec transalpin, « Effe » retourne donc en Allemagne, d’abord du côté de Gladbach, puis atterrit de nouveau au Bayern, en 1998. Très vite, sa grande gueule et son abattage font de lui un des leaders du club bavarois, dont il devient le capitaine en 1999. Le FCB perd la finale de la C1 dans les dernières secondes face à Manchester United ? Pas grave : deux ans après, l’ « Étoile du Sud » s’impose aux tirs au but face à Valence et Stefan Effenberg soulève un trophée suprême après lequel le Bayern courait depuis 1976. À part ça, Effenberg, c’est trois championnats d’affilée, de 1999 à 2001. « Il y a 18 équipes qui font la course pour finir champion, et à la fin, c’est toujours le Bayern qui fait la fête. » Le Tigre en lui. AF

#12 - Thomas Müller

Il est le plus bavarois de tous, le seul à pouvoir représenter le Bayern dans toute sa splendeur aujourd’hui parmi la jeune génération. Thomas Müller n’est pas élégant, mais il gagne. Thomas Müller est souvent râleur, mais il se bat sur tous les ballons. Thomas Müller a des périodes difficiles, mais il reste dangereux à tout moment. Thomas Müller aime le football, mais il adore la campagne, le barbecue entre amis, les chevaux et la fête de la bière en tenue traditionnelle. Alors logiquement, depuis son intégration à l’équipe première grâce à Jürgen Klinsmann et son premier but en C1 en seulement 18 minutes de jeu, Müller est une figure essentielle du Bayern Munich. Il est le club et l’homme invendable. Il est celui qui se doit de faire son entière carrière en Bavière et qui s’inscrira fatalement et plus que jamais parmi les plus grandes légendes du club. Ce n’est qu’une question de temps. Personne ne peut arrêter Thomas Müller. CT

#11 - Franz Roth

Ah, si les poteaux avaient été ronds, et non carrés… Alors que Saint-Étienne et la France du foot se demandent encore si l’issue de la finale de Coupe d’Europe des clubs champions 1976 aurait été différente si les bois de Hampden Park avaient eu une forme différente, Franz Roth, lui, est passé à autre chose il y a bien longtemps. Unique buteur de cette fameuse finale à Glasgow, Franz Roth est l’homme qui a scellé le triplé européen du Bayern, permettant au club bavarois d’égaliser la performance de l’Ajax Amsterdam. Puissant, le milieu de terrain ne laissait pas beaucoup de chance à son vis-à-vis, que ce soit en match ou même à l’entraînement. « Je savais que je devais mettre des protège-tibias » , se remémore Uli Hoeness, « parce que si c’était un jour où Franz était énervé, il pouvait m’envoyer valser sur le côté. » Là où « der Bulle » (le taureau) passe, tout n’est que désolation pour l’adversaire. Leeds United peut en témoigner, après s’être incliné 2-0 en finale de C1 1975, avec un premier but signé Roth. Outre le triplé européen (1974, 1975, 1976), les quatre titres de champion d’Allemagne et les trois DFB-Pokale, s’il y a bien un titre dont Franz Roth est particulièrement fier, c’est la Coupe des coupes 1967, le premier titre continental du FC Bayern Munich. Une victoire 1-0 à Nuremberg face au Glasgow Rangers. Une rencontre dont il fut l’unique buteur. AF

#10 - Robben/Ribéry

L’un arrive en 2007 en pleine montée en puissance, l’autre signe deux ans plus tard après avoir été rejeté comme un malpropre par le Real Madrid. Malgré ces deux années d’écart, les destins de Robben et Ribéry se croisent et se mêlent au Bayern pour ne plus former qu’un. Évoquer Ribéry et ses titres munichois revient à rendre hommage aux coups de rein et à la « spéciale » de Robben. Souligner la tête de mule et l’individualisme de Robben doit être contrebalancé par les singeries et l’esprit de groupe de Franck Ribéry. L’un balance avec l’autre, chacun de son côté, pour devenir « Robbery » dans les médias et les esprits des supporters de l’Allianz Arena. Ensemble, ils doivent faire face à l’émergence du Borussia Dortmund et à quelques humiliations. Mais ensemble, ils savent réagir et frapper plus fort le BvB, pour pousser jusqu’à la plus belle année de l’histoire récente du Bayern. En 2013, c’est Robben qui bat Weidenfeller à Wembley, sur une offrande de Ribéry. Au Français les passes décisives, au Néerlandais les buts les plus importants. À eux deux une place indissociable dans le panthéon du club. CT

#9 - Paul Breitner

Quiconque a déjà croisé la route de Paul Breitner s’en est déjà pris plein la gueule. C’est comme ça, il n’y peut rien, le natif de Kolbermoor (petite ville de Bavière qui a aussi vu naître Bastian Schweinsteiger), obligé de tout remettre en question, tout le temps. Un révolutionnaire au sens premier du terme, bien avant les lectures de Mao ou encore la tristesse ressentie à l’annonce de la mort de Che Guevara. Même Franz Beckenbauer a vu son autorité contestée : c’est d’abord passé, avec trois titres de champion (1972 à 1974) la victoire en C1 face à l’Atlético de Madrid, et puis ça a cassé, avec le départ de Breitner pour le Real Madrid. « Un rêve » , selon l’intéressé, même si ses orientations politiques n’auraient probablement pas dû l’emmener dans un pays où quelqu’un comme Franco faisait le jour et la nuit. Mais Paul Breitner est avant tout un esprit libre : il va où il veut, et revient où il veut. Après le Real et l’intermède Braunschweig (un transfert payé par Monsieur Jägermeister), le rebelle de Kolbermoor revient dans un FC Bayern profondément modifié. La génération dorée n’est plus, il ne reste que Karl-Heinz Rummenigge, avec lequel il formera le mythique duo « Breitnigge » et remportera deux nouveaux titres (1980, 1981) sans vraiment parvenir à briller sur la scène continentale. Pas étonnant que les deux hommes se soient retrouvés par la suite dans le board du club bavarois et fassent partie de ceux qui défendent le FC Bayern de la manière la plus acharnée qui soit, envers et contre tous. AF

#8 - Sepp Maier

Sepp Maier n’a manqué que trois matchs de Bundesliga au cours de sa carrière. Lors de la saison 1965-1966, il doit déclarer forfait sur trois journées seulement : la 10e, la 11e et la dernière. Ensuite, il ne loupera plus rien pour 442 apparitions consécutives, record absolu au club et en championnat. Plus que dans les chiffres, le tour de force de Sepp Maier est de faire cela à une époque où le FCB s’impose comme le meilleur club européen, sans contestation possible, pour gagner trois C1 de suite. Évidemment, avec sa présence immuable dans les cages, Sepp Maier n’est pas étranger à ces succès. Il se présente tout simplement comme l’un des meilleurs gardiens de sa génération, un « chat » agile qui vient récupérer les ballons qu’un autre ne serait pas allé chercher, en décollant de manière spectaculaire au-dessus du sol. Son secret pour être aussi fort et ne jamais vieillir ? Ne pas se prendre au sérieux. Loin de l’image d’un Bayern hyper professionnel et inspiré par la victoire uniquement, Maier est du genre à s’amuser, se tourner lui-même en dérision et s’occuper pendant les longs matchs dominés par son équipe. Comment a-t-il tout gagné ? En restant lui-même. En laissant faire. Sans jamais se prendre la tête. La preuve : qu’il soit joueur ou entraîneur des gardiens, il n’a jamais eu le moindre contrat ferme avec le Bayern. Lui était là pour le plaisir, sans lassitude. Voilà pourquoi après 442 matchs, seul un accident de voiture pouvait l’inviter à prendre un repos bien mérité. CT

#7 - Karl-Heinz Rummenigge

Né dans la ville de Lippstadt, aux confins de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Karl-Heinz Rummenigge n’avait pas franchement le caractère pour devenir une star du Bayern. « Si je suis quelqu’un d’aussi froid, c’est peut-être parce que j’ai grandi dans une ville qui est réputée pour deux choses : la pluie et le froid » , a-t-il déclaré un jour. Au Bayern, on aime ses stars quand elles ont une grande gueule, mais qu’elles ont un petit côté attachant. Rummenigge, le joueur, n’était rien de ça. Pas encore devenu le célèbre punchliner qu’il est aujourd’hui, Kalle était plutôt distant, voire un brin manipulateur, il cherchait surtout à impressionner par son jeu. Sa détermination sur le terrain a toujours été sa plus grande qualité. Une détermination qui lui aura permis de devenir le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club en Buli avec 162 buts. Après tout, comme disait Doc Gynéco : « Oui j’en veux, comme Rummenigge. »

Paradoxalement, ses meilleures années au Bayern ne sont pas forcément les plus belles pour le Rekordmeister. Si le Bayern finit champion en 1980 et 1981, le club ne réalise jamais le doublé Coupe/Championnat et perd en finale de C1 face à Aston Villa en 1982. Si Kalle, arrivé au Bayern en 1974, peut se targuer d’avoir tout gagné sans jouer des masses avec la génération Beckenbauer/Müller/Maier, il n’en reste pas moins l’homme fort d’une génération plus faible. Sans lui et ses buts, le Bayern du début des 80’s n’aurait tout simplement rien gagné. C’est bien pour cette raison que Rummenigge est le seul joueur allemand à avoir obtenu le Ballon d’or deux fois de suite. Avec Paul Breitner, il était ce Bayern-là, celui qui faisait un peu moins rêver, mais qui répondait encore présent. SS

Par Ali Farhat, Sophie Serbini, Côme Tessier et Julien Duez

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