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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de Manchester United (du 6e au 4e)
Dans l'histoire de Manchester United, il y a eu de sacrés numéros 7, mais pas seulement. De Brian Kidd à David Beckham, en passant par Paul Scholes, Duncan Edwards et Ruud Van Nistelrooy, plongée dans l'histoire des Red Devils.
#6 - Duncan Edwards
Il faut s’y faire : certaines questions n’auront jamais de réponses. Se demander quel était le niveau réel de Duncan Edwards en est une. Alors, il faut se fier à Stanley Matthews qui parlait à l’époque de son ancien coéquipier en sélection comme d’un « roc dans une mer démontée » . Ou peut-être mieux vaut-il écouter Bobby Charlton qui n’a jamais caché que le gamin de Dudley était « le seul » qui le faisait « se sentir inférieur » . L’histoire a commencé sur un télégramme envoyé des mains de Jack O’Brien à Matt Busby, sans lequel Duncan Edwards aurait probablement continué sa formation de charpentier, tuant le reste de son temps entre la pêche et les jeux de cartes. Le foot serait peut-être alors passé au second plan et il n’y aurait pas eu de mythe Edwards. Puis, le destin : l’étoile est devenue Big Dunc, The Tank ou Boom boom, selon les sensibilités. Cinq saisons chez les pros, cinq saisons de plaisir, cinq saisons de rêve et d’espoir. Cinq saisons où l’on aura compris qu’il pouvait tout faire : guider, attaquer, marquer, défendre. Cinq saisons et la mort. Duncan Edwards a disparu dans la nuit de Munich, en 1958, à 21 ans et une question restée sans réponse : n’était-il pas simplement le meilleur ? MBr
#5 - Denis Law
Oui, Denis Law aura un jour détesté le but. Il faut revenir au 27 avril 1974, à Old Trafford, pour le croire. L’enfant d’Aberdeen vient alors de rechanger de veste depuis quelques mois et vit ces dernières semaines de footballeur professionnel. Law n’est plus un joueur de Manchester United et vient de revenir à Manchester City. « Après 19 ans passés à essayer de marquer les buts les plus difficiles, je venais de rencontrer le but que je ne voulais pas marquer. C’est une honte pour toute ma vie. J’ai joué avec tous ces mecs, c’étaient mes potes » , racontait-il en 2012 dans les colonnes du Daily Mail. L’histoire retiendra que Denis Law, statufié devant Old Trafford aux côtés de Charlton et Best, a un jour fait descendre le club de sa vie en deuxième division. Terrible, non ? Assez pour détruire une légende ? En aucun cas, car Law, c’était la United Trinity, c’était le Roi, c’était un amoureux du but, un Ballon d’Or, un champion d’Europe, et des chiffres : 237 buts en 398 titularistions. Ce n’est peut-être pas pour rien qu’un jour, les parents Bergkamp ont décidé d’appeler leur fils Dennis. La vie d’une légende, quoi. MBr
#4 - Paul Scholes
Septembre 1994. Manchester United s’apprête à affronter, au deuxième tour de la Coupe de la Ligue, le club de Port Vale, alors en deuxième division. Pour Ferguson, l’occasion est belle de reposer ses vedettes. En conférence de presse, il annonce qu’il alignera plusieurs jeunes formés au club. Du côté de Port Vale, on tire la tronche, on veut les stars (Cantona, Hughes, Giggs) pour remplir le stade et faire venir la télé. Les dirigeants menacent de poser une réclamation auprès de la fédération, voire d’attaquer le club en justice pour manque à gagner. Qu’en penser, 23 ans après ? Que les dirigeants de Port Vale, ces ingrats, auraient mieux fait d’ériger une statue en l’honneur d’Alex Ferguson. Ce soir de septembre, ils virent la toute première titularisation de David Beckham sous le maillot de Manchester United. Ce soir là, ils assistèrent surtout aux premiers pas en équipe première d’un génie mancunien. Contre Port Vale, Paul Scholes, vingt ans, marqua deux fois, d’un piqué subtil puis d’une tête rageuse, offrit la victoire à United et lança une parfaite histoire d’amour. Entre United et son rouquin, tour à tour attaquant, relayeur ou quarterback devant la défense, il n’y a jamais eu de nuage, de menace ou de chantage. Scholes n’a jamais eu envie de partir, il n’a jamais eu d’agent. En 2012, après près de six mois de retraite, il est même revenu sur sa décision pour rechausser les crampons. United lui manquait trop. Ou l’inverse. Au fond, Paul Scholes, né à Salford, au plus près d’Old Trafford, a toujours ressemblé à Manchester. Comme elle, il est âpre, taiseux, austère, travailleur, parfois violent. Comme elle, il entretient des relations compliquées avec le pays (Manchester n’a jamais été patriote et Scholes n’a jamais été digne de son rang en sélection). Comme elle, surtout, il est créatif et inspiré. Entre deux tacles de boucher, combien de transversales les yeux fermés, de piqué subtils, de louches décisives ou de frappes sous la barre ? Et puis combien de stars l’ayant côtoyé, à United, en équipe nationale, ou même sur le terrain, dans le camp adversaire, pour dire qu’il est le joueur le plus impressionnant qu’ils aient jamais croisé ? Beaucoup trop pour que Scholes soit autre chose qu’une légende. MB
Par Maxime Brigand, Marc Beaugé et Marc Hervez