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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’OM (2e) : Chris Waddle

Par Kevin Charnay

En trois saisons passées sur la Canebière, Chris Waddle est certainement le joueur qui a le plus été en osmose avec le public marseillais. À force de dribbles enflammés, de pitreries et de coupe mulet, l'Anglais a fait rêver toute une génération. Sans jamais se prendre au sérieux. À jamais le premier à l'applaudimètre.

#2 - Chris Waddle

27 octobre 1989. Le Vélodrome ne demande qu’à s’enflammer dans cette 16e journée de Division 1. Face au Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille aurait la bonne idée de s’imposer. On joue la 35e minute, et sur un corner repoussé par la défense parisienne, Éric Di Meco ne se pose pas de question et re-balance dans le paquet. À la réception du long ballon, Chris Waddle se retrouve seul face au but. Il a su se faire oublier, et le voilà maintenant avec tous les regards braqués sur lui, en train de voler vers le but. Le contrôle de la poitrine est parfait, mais Joël Bats sort très vite sur lui. Pas grave, l’Anglais a déjà trouvé la parade pour tromper son vis-à-vis. Un coup du sombrero et voilà le portier parisien dans le vent. Le ballon monte haut, les défenseurs reviennent fort dans son dos, mais Waddle ne panique pas. D’une talonnade de la semelle, il pousse tranquillement le ballon au fond des filets. Il a failli manquer son dernier geste, mais tout le monde s’en fout. Le but est sublime. Et terriblement représentatif du joueur et de l’homme qu’est Chris Waddle.

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Exposer son corps un peu plus au soleil

Pourtant, pas grand-monde ne se doute que Chris Waddle va être idolâtré par le Vélodrome à son arrivée à Marseille. Malgré un transfert record en provenance de Tottenham (environ sept millions d’euros), l’Anglais est complètement inconnu du public français. Si bien qu’à son arrivée à l’aéroport de Marseille, il est pris pour un membre des Pink Floyd, qui doit se produire au Vélodrome le soir même. Idem du côté des joueurs, qui n’ont jamais entendu parler de lui. « Il arrive une semaine après le départ de Klaus Allofs, qui sortait d’une saison extraordinaire, où il s’entendait à merveille avec Jean-Pierre Papin. Sincèrement, on n’avait aucune idée de qui pouvait bien être ce mec. Et on ne comprenait pas ce choix » , s’amuse aujourd’hui Gaëtan Huard, portier de l’OM de 1988 à 1991. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les premiers entraînements de l’Anglais ne rassurent personne. Hors de forme, Waddle est asphyxié par la température. Blanc comme un linge, à l’agonie, il ne met pas un pied devant l’autre, manque tous ses contrôles. Au bout de deux entraînements, il est obligé de stopper les séances pendant quelques jours. Sa peau d’Anglais n’a pas supporté le soleil provençal. « Une écrevisse. Sa peau était rouge vif, brûlée » , se moque l’ancien gardien de l’OM.

Et puis, la phase de préparation s’est terminée. Les matchs ont lieu le soir et la température ambiante baisse peu à peu. L’automne arrive et permet à Waddle de reprendre son souffle. Petit à petit, il monte en puissance jusqu’à ce 27 octobre et ce but d’exception contre le PSG. Magic Chris, avec sa coupe de cheveux de l’espace, s’est finalement vite acclimaté à la France, à Marseille et à sa nouvelle équipe. Il peut donner la pleine mesure de son talent. La machine est en route. Formidable tireur de coup franc, gaucher d’exception, il s’épanouit dans son couloir droit, et devient le pourvoyeur de ballons numéro un de Jean-Pierre Papin. Le buteur marseillais découvre son nouveau binôme. « Sur le terrain, c’est le joueur avec qui je me suis le mieux entendu de ma carrière » , assure le Ballon d’or 1991. Avec JPP et Abedi Pelé, il forme un trio incroyable et commence à faire de Marseille un grand d’Europe. À chaque grand rendez-vous européen, il répond présent. Comme lors du quart de finale de 1991, où il plante la reprise de volée victorieuse du pied droit contre le grand Milan. Tamponné plus tard dans le match par Maldini, il n’a aucun souvenir du but.

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« La connerie et la décontraction incarnée »

Mais au-delà de ses performances, c’est surtout le style de jeu de l’Anglais qui conquiert le Vélodrome. « C’est le joueur le plus fantasque et le plus imprévisible que j’ai connu. C’était un démon » , explique JPP. Dribbleur fou malgré sa pointe de vitesse plutôt banale, il maîtrise l’art du contre-pied, du déséquilibre de l’adversaire, et de la feinte de corps comme personne. « Il arrêtait le ballon et attendait que le défenseur vienne. Il partait à gauche sans le ballon et le défenseur le suivait. Il repartait chercher la balle et partait à droite, c’était incroyable. Tout le monde se faisait embarquer, même si tu le connaissais. Si tu ne prenais pas le ballon avant lui, tu étais dans la merde » , raconte, encore impressionné, Gaëtan Huard. Unique en son genre, culotté et jamais en proie au doute, Chris Waddle est là pour faire le show, pour faire le clown. À Metz, sur un terrain gelé, il déborde dans son couloir et mime un patineur de vitesse, une main dans le dos et l’autre qui lui donne l’équilibre. Le stade entier rit et applaudit, même les Messins. Car la vraie force de Chris Waddle est là : il sait se faire aimer de tout le monde, à tel point qu’il fait partie des rares Marseillais à avoir eu le droit à son ovation au Parc de Princes.

Idolâtré par le Vélodrome, Waddle capte également la sympathie et le respect de ses adversaires et de tout le public français. « Ses conneries sur le terrain n’étaient jamais agressives, méchantes ou irrespectueuses. Je n’ai aucun souvenir d’un adversaire qui l’a mal pris. J’ai jamais vu un mec essayer de l’attraper, de lui faire mal après un dribble un peu osé. Les mecs avaient plus peur d’être ridicules qu’autre chose » , explique Huard. Sur le terrain, Chris Waddle est vrai. Car dans la vie, son côté clownesque est encore plus exacerbé. Avec Jean-Pierre Papin et surtout Basile Boli, il fait les 400 coups et aime bien en boire quelques-uns. « C’est un bon vivant, qui aime partager les choses, toujours prêt à faire des conneries. Et comme on était plusieurs boute-en-train dans le vestiaire, c’était hyper intéressant à vivre, ça créait une osmose incroyable » , se remémore, nostalgique, Jean-Pierre Papin. « À table, tu sais que tu vas en finir plein le tee-shirt. En avion, tu vas te faire réveiller par un verre d’eau en pleine gueule. Dans le vestiaire, tu vas rentrer à poil chez toi parce qu’il t’a piqué toutes ses affaires. C’était la surenchère permanente, et Chris n’avait pas de limites » , raconte Huard. Une attitude désinvolte qui marquera à jamais l’Olympique de Marseille. Sur et en dehors du terrain.

Par Kevin Charnay

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