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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’AS Monaco (50e au 30e)
En plus de quatre-vingt-dix ans d'histoire, l'AS Monaco a vu défiler un carré VIP monstrueux, de Marco Simone à Jürgen Klinsmann, de George Weah à Marcelo Gallardo en passant par Delio Onnis. Voilà le gratin.
#50 - Mohamed Kallon
Dans le coin noir et bleu : Martins, Vieiri, Recoba et Adriano. De l’autre côté avec les couleurs rouge et blanc : Chevanton, Nonda, Saviola et Adebayor. Transféré de l’Inter vers l’ASM pour une somme avoisinant 4 millions d’euros en 2004, Mohamed Kallon fera une première partie de saison honorable. Finissant l’exercice 2004-2005 avec moins de buts que de clubs dans sa carrière : 17 buts en 48 matchs. L’attaquant ira tester la pré-retraite en Arabie saoudite à l’Al Gharafa Doha. Et dire que dix ans auparavant, à 15 ans, 6 mois et 18 jours, il inscrivait son premier but en sélection… Cependant, la retraite, c’est pas tout de suite. Tout d’abord il revient à Monaco. La suite ? La grèce, Émirats arabes unis, Chine, Inde, mais surtout la Sierra Leone. Où il finit sa carrière au « Kallon FC » . Pourquoi pas. AR
#49 - Rui Barros
Un petit Portugais, meneur de jeu avec une patte gauche soyeuse. Bien avant Bernardo Silva, il y avait Rui Barros. On joue la 45e minute au stade Louis-II le 18 mars 1992. C’est le quart de finale retour de la Coupe des coupes face à la Roma de Rudi Voller. Pourtant favoris, les Italiens vont s’incliner face à Monaco. Luc Sonor transperce le flanc droit de la Roma et centre pour Rui Barros. De la tête, le lutin portugais ouvre le score. Score final ? 1-0. Ce sera la seule fois de son histoire où Monaco va se défaire d’un club italien en Coupe. À la suite de cet exploit, les Monégasques vont battre Feyenoord, où Barros va encore marquer, avant de s’incliner en finale face au Werder de Brême, 2-0. AR
#48 - Patrick Battiston
En 1987, c’est un trio alsacien qui débarque en principauté. Tout d’abord, Rémy Vogel, milieu reconverti en défenseur central, arrivé du RC Strasbourg. Ensuite Arsène Wenger, jeune entraîneur provenant de Nancy. À la demande de ce dernier, Biancheri va ramener le troisième Alsacien, pour former avec Vogel une charnière centrale solide : Patrick Battiston, en fin de contrat à Bordeaux. Ce trio va remporter, dès sa première saison, le titre de champion de France. Le second exercice, et dernier pour Battiston, sera moins glorieux. Principalement durant cette finale de Coupe de France, où Jean-Pierre Papin vient marquer trois fois. Dont deux buts en duel face à l’ancien Bordelais. C’est ce match qui décida du sort de Battiston à Monaco, où les dirigeants, sentant un défenseur vieillissant, le laissent retourner à Bordeaux. AR
#47 - Raymond Kaelbel
L’autre Raymond K du football français. Débarqué de Strasbourg en 1956 dans une ASM encore vierge de tout trophée, le défenseur alsacien représente dignement le club de la Principauté lors de l’épique Coupe du monde 1958 des Bleus. Capitaine de l’équipe victorieuse de la Coupe de France 1960, il remporte le championnat l’année suivante. Euphoriques, le prince Rainier et les dirigeants monégasques offrent à leurs joueurs une tournée en Amérique du Nord pour les récompenser, mais le grand gaillard fait un petit malaise lors d’un tournoi amical disputé sous la canicule new-yorkaise. Le pionnier du Monaco qui gagne s’en va comme un prince dans la foulée pour rejoindre le club doyen et profiter de l’air frais de la Normandie. CD
#46 - Umberto Barberis
« Le football me hante, la nuit, toute la journée. J’aime l’odeur du stade. J’ai fait quinze jours dans la neige et elle m’a manqué. Il faut que je retourne au stade, que je la sente. » La Suisse et la Principauté n’ont pas que les banques en commun. Elles ont aussi Umberto Barberis, génial numéro dix et chef d’orchestre du titre de champion remporté par les joueurs de Gérard Banide en 1982. C’est d’ailleurs lui qui inscrit le but du titre lors de l’ultime journée contre Strasbourg, mettant fin à un haletant chassé-croisé avec l’AS Saint-Étienne de Platini. Après Théo et Omar Pastoriza, « Bertine » perpétue la tradition du meneur de jeu à la monégasque, qui s’intensifiera quelques années plus tard avec les arrivées successives au club d’Hoddle, Rui Barros, Scifo, Benarbia et Gallardo. CD
#45 - Sébastien Squillaci
La première fois, c’était en 1994. Sébastien Squillaci a alors quatorze ans et vit à Toulon avec ses parents. Son foot à lui est avant tout celui de la rue, où il retrouve souvent les vieux de la cité et où il développe ses deux repères : l’AC Milan de Van Basten et l’AS Monaco de Wenger, même s’il supporte avant tout le Sporting, celui de Bastia. Hic, quand l’ASM vient cogner à la porte de la famille Squillaci au début des années 1990, la réponse est la suivante : « Quitte à rater le train parce que parfois il ne passe qu’une fois, non, n’y va pas. Reste à Toulon, rentre en famille le soir, t’es pas assez mature. » Le mariage attendra et se concrétisera finalement en 2000. Toto débarque au milieu des monstres Riise, Lamouchi, Ikpeba, Giuly… La suite, c’est l’idylle d’un type qui aime le foot sans aimer le milieu, qui préfère s’enfiler un documentaire qu’un match de Ligue 1 le dimanche soir. Puis, les rendez-vous manqués de 2004 : un quart de finale retour de C1 contre le Real, une demi-finale aller contre Chelsea et une finale contre le FC Porto. Deschamps juge qu’il n’est « pas prêt » , la faute à une blessure contre Lille en championnat le week-end précédent. Reste un but décisif à Bernabéu le 24 avril 2004. Les fondations d’un prince. MB
#44 - Youssouf Fofana
« Fofana jouait comme les deux Ronaldo combinés et il était plus athlétique que les deux » , peut-on lire en commentaire sous une vidéo Youtube de son match d’anthologie contre Bruges en huitième de finale retour de la Coupe des clubs champions 1988. On ne vous cache pas que la comparaison est un brin exagérée et sans doute l’œuvre d’un admirateur ivoirien, mais il y a de l’idée. Dribbleur fou, capable d’humilier une défense entière, mais aussi de croquer un but tout fait, il était de ceux qui créaient des émotions. Souvent fantasque, parfois fantastique, personne ne pouvait prédire avant un match si « le diamant noir » allait réchauffer les cœurs ou refroidir l’ambiance. Un vrai joueur frisson. CD
#43 - Willy Sagnol
« C’était notre Temesta. On l’appelait comme ça avec Fabien (Barthez) parce qu’on trouvait qu’il ne paniquait jamais. Il ne réagissait pas comme nous. Lui, avant de dégager un ballon, il prenait le temps de faire un râteau, un petit crochet, un petit passement de jambes, grand pont, petit pont… » C’est ce que Martin Djetou révélait dans nos colonnes à propos de Willy Sagnol. Cependant, le jeune latéral droit l’aura perdu une seule fois, son calme. C’était face à Campora. 7e titre de champion de France acquis pour l’ASM, Willy Sagnol souhaite négocier une prolongation de contrat. Le président lui propose une augmentation ridicule. Temesta pète un câble : « J’étais le moins bien payé du club, et, parce que j’étais jeune, on me prenait pour un imbécile. On dit que les Auvergnats sont radins et têtus. Je ne suis pas radin, mais incroyablement têtu. Il s’agissait plus d’une affaire de principes que d’argent. » Un mois plus tard, l’Auvergnat signe au Bayern. Campora, lui, se défend : « Nous n’avons pas d’argent, nous ne pouvons rivaliser face à la concurrence des grands clubs européens. » Fini les Barthez, Sagnol, Lamouchi et Trezeguet, place à Porato, Jurietti et Nonda. AR
#42 - Jean-Claude Pablo Hernández
Automne 1962. Avec une seule victoire en huit journées, l’AS Monaco de Lucien Leduc est au plus mal. Il se murmure que le plus grand coach de l’histoire de l’ASM joue sa place sur le banc lors d’un vulgaire Monaco-Valenciennes. Conscient que son équipe doit sortir un match de guerriers, il laisse en tribunes les artistes Théo et Cossou. Dans les buts, Hernandez, toujours. Mais Pablo se met l’épaule en vrac en cours de match. Leduc sait que son portier en a aussi dans les pieds et lui ordonne de finir le match avant-centre. 84e minute, Hernandez claque une reprise de volée des vingt mètres et devient le premier gardien buteur de Division 1. Quinzième avant ce match, Monaco ne s’arrêtera plus et empochera le championnat et la Coupe de France, dont Hernandez sera l’un des héros. CD
#41 - Dado Pršo
Un roman de près de deux mètres. Ou comment un jeune adulte, débarqué de Pazin à Rouen en quelques semaines en 1993 alors que la Croatie est en pleine guerre, est devenu l’une des tronches les plus célèbres de la Ligue 1 des années 2000. Entre-temps, il y aura les docks, la rencontre d’une femme qui le remet dans le droit chemin, un déménagement à Saint-Raphaël en 1995 pour être aide-mécanicien et l’explosion finale en National 2. Monaco vient alors le chercher alors qu’il a déjà 22 ans. C’est là qu’il se fabrique, notamment aux côtés de Trezeguet en réserve, et devient un boulon essentiel de la rotation. Jusqu’en 2004. Le 5 novembre 2003, Dado Pršo écrit l’histoire avec un catogan et inscrit un quadruplé contre le Deportivo La Corogne (8-3) le jour de son anniversaire. Légendaire, comme la photo du tableau d’affichage de Louis-II ce soir-là, barré par un « Joyeux anniversaire DADO » . Légende éternelle. MB
#40 - Enzo Scifo
Au moment de raconter sa vie de chef-d’orchestre, Enzo Scifo ne tremble pas : « C’est comme un guitariste qui va mettre une petite note en plus là où personne ne s’y attend. » La véritable passion du garant de l’esthétisme belge est la chanson, mais derrière la gomina, Scifo était avant tout un artiste brut dans l’art qu’il maîtrisait le mieux, soit le football. Quand il débarque à Monaco en 1993, l’essence de sa carrière est derrière lui, mais Le petit Pelé du Tivoli a encore quelques douceurs à distribuer. L’histoire s’étirera jusqu’en 1997 avec toujours cet agacement qui a souvent entouré la carrière d’Enzo Scifo. « Il réclamait tous les ballons, et quand il ne le recevait pas, il grognait, le Enzo, racontait Éric Di Meco, dans le numéro 108 de So Foot. Mais attention, je ne vois pas ça comme un défaut. » À Monaco, Scifo était à son zénith, deviendra une idole sans faille du prince Albert et se permettra même de chauffer Claude Puel lors des footings. Pourtant, la romance se frise sur la fin. Enzo Scifo se retrouve au cœur d’une histoire de matchs truqués entre Anderlecht et Nottingham lors de laquelle le géant belge tente de rapatrier le virtuose. Tigana l’apprend, cale le joueur sur le banc. Dur. MB
#39 - Marco Simone
Ah, Marco et Monaco. Peut-être qu’au fond, Simone n’aurait jamais dû foutre les pieds à Monaco, mais peut-être qu’aussi, ce mariage sonnait comme une évidence. Lorsqu’il débarque à l’ASM lors de l’été 1999, l’icône de Castellanza vient de divorcer de la femme de sa vie : le PSG. Lui est clair : « Charles Biétry a brisé mon rêve de finir ma carrière au PSG. » Alors, Marco Simone file à Monaco où il vient renforcer un effectif de poids lourds. Mieux, il découvre David Trezeguet, fracasse les statistiques lors de sa première saison et accompagne même le club princier vers son premier titre de champion de France depuis 1997 en terminant meilleur passeur de l’exercice. Puis, comme souvent avec Marco, l’histoire se termine mal. Cette fois, sur une brouille avec Didier Deschamps. L’histoire, selon l’Italien, veut que sans Simone, la Dèche n’aurait peut-être pourtant jamais récupéré la barre de l’ASM. MB
#38 - Dominique Bijotat
Samedi 6 février 2016. La tension est à son comble. Adelice Bijotat va-t-elle être sélectionnée par l’un des jury de The voice ? Dominique Bijotat, père de, était là pour la soutenir, mais aussi présent afin de la coacher pour l’occasion. « J’ai essayé de la préparer mentalement, pour qu’elle soit sereine au moment d’entrer sur scène » , dit-il au Parisien. Et le mental, Dominique Bijotat en avait. Pour revenir d’une grave blessure aux tendons ischio-jambiers, il en faut. Surtout lorsqu’à cause de cette blessure, il rate la finale de la Coupe de France 1989 contre Marseille (4-3). Il peut aussi se targuer d’avoir côtoyé de grands noms niveau coaching : Gérard Banide, Lucien Muller, Stefan Kovács et Arsène Wenger. Malheureusement tout cela n’aura pas suffi. Aucun parmi Florent Pagny, Mika, Zazie et Garou ne se sont retournés. Sous le vent. AR
#37 - Valère Germain
Qu’est-ce que le temps passe vite. Hier encore, Monaco était une équipe composée de Lucas Ocampos, recrue la plus chère de Ligue 2 (11 millions d’euros), Giorgos Tzavellas, Gary Kagelmacher, Emmanuel Rivière et Ibrahima Touré. Aujourd’hui, le club asémite compte dans son effectif Kylian Mbappé, possible joueur le plus cher de l’histoire (on parle de 150 millions d’euros), Benjamin Mendy, Kamil Glik, Thomas Lemar et Radamel Falcao. En quatre ans, les dirigeants russes ont fait plus ou moins le tri. Et pendant ce temps, Valère Germain, Danijel Subašić, Nabil Dirar et Andrea Raggi sont toujours là. Les champions de Ligue 2 et de Ligue 1. Le fils de Terence Hill va sûrement suivre les traces de son père, en portant le maillot marseillais la saison prochaine. Le vice-capitaine mettra, peut-être, ses qualités au service de Payet, Thauvin, Sanson et Sébastian Driussi. Qui sait, dans quatre ans, quels joueurs profiteront de l’altruisme et du sacrifice de Valère Germain ? AR
#36 - Patrice Évra
Le 22 avril 2015, quelque chose tracasse Patrice Évra. « C’est comme retourner à la maison et je n’aime pas ça. Quand je joue contre une équipe, j’aime bien avoir cette envie de tuer mon adversaire dans le bon sens du terme. C’est ça qui va un peu me manquer, donc je vais essayer de me concentrer. » Ce soir-là, Évra cavale avec le maillot de la Juventus et revient à Louis-II, neuf ans après un départ fracassant sur fond de colère. Au fond, c’est peut-être là que tout a basculé. Patrice Évra a eu plusieurs vies entre la galère de l’Italie et la richesse de Manchester, mais Monaco restera le virage décisif. Lorsqu’il débarque à l’été 2002, il n’est pourtant personne. Ses premiers mots sont pourtant clairs : « Mon objectif ? Gagner le titre et être élu meilleur latéral gauche de Ligue 1. » Et, si le bonhomme découvre la concurrence, il va surtout la dévorer alors qu’il évoluait ailier quelques années plut tôt. Deschamps, lui, voit en Évra un « Lizarazu en plus jeune » et l’emmènera sur la lisière de l’Europe en 2004 sans toucher le toit. Indélébile. MB
#35 - Michel Hidalgo
Si Michel Hidalgo est avant tout dans la mémoire collective le coach de la fabuleuse Équipe de France du début des 80’s, ce n’est pas tout à fait un hasard si on l’entendait commenter avec bienveillance le triste Monaco de la fin des années 2000 sur Foot+. Un demi-siècle en amont, il a en effet composé avec Biancheri, Douis et Théo le carré magique de la grande ASM de Lucien Leduc, dont il a même été le capitaine. Trois cent trente matchs, des titres et du sang à jamais rouge et blanc. Monsieur Hidalgo. CD
#34 - Henri Biancheri
Henri Biancheri a toujours su mêler flair et panache. En 1960, il contribue à la conquête de la Coupe de France aux dépens de Saint-Étienne en arrachant la prolongation d’un joli coup franc. Trois ans plus tard, l’ASM affronte Lyon en finale de cette même Coupe de France avec l’espoir de s’adjuger le premier doublé de son histoire. Alors que les hommes de Lucien Leduc mènent 1-0, penalty pour Lyon ! Le milieu de terrain connaît les habitudes de Polak, le tireur lyonnais, et conseille à Jean-Claude « Pablo » Hernandez de plonger sur sa gauche. Le portier monégasque s’exécute et détourne, preuve qu’il faut toujours écouter les conseils d’Henri. C’est ce qu’a aussi fait Jean-Louis Campora trente-six ans plus tard, alors que Biancheri était devenu directeur sportif. Après avoir assisté à un Chili-Mexique en Copa América pour superviser Pablo Contreras, il est persuadé d’avoir vu le futur meilleur défenseur central du monde. Sauf qu’il est mexicain et s’appelle Rafael Márquez. Il menace alors de démissionner si Campora ne le recrute pas. Un homme de goût, de coup et de coupe. CD
#33 - Shabani Nonda
Le George Weah du pauvre. Nonda, c’est le buffle qui sourit, celui qui distribue du plaisir, mais aussi le meilleur buteur du championnat de France 2003. Mais Shabani, c’est aussi et surtout le 24 août 2003. L’AS Monaco n’a pas changé, elle est belle et en forme, et s’imposera ce soir-là au Parc avec brio (4-2). On rit, mais on pleure aussi. Tout simplement car Shabani Nonda a croisé la route de son ami José-Karl Pierre-Fanfan. De cette nuit, on retiendra un cri. « Sur le coup, on a pensé que sa carrière était terminée. On a vite compris que ce n’était pas bon. J’étais dans le rond central, juste à côté, et les images sont longtemps restées » , raconte Jérôme Rothen. Nonda reviendra finalement le 20 avril 2004, en demi-finale de C1 contre Chelsea, pour inscrire le troisième but des siens sur son premier ballon. L’histoire est belle, la suite de la carrière de Shaba le sera moins. Mais quel plaisir.MB
#32 - Martin Djetou
Il y a eu Monaco et les autres. Pour Martin Djetou, la période asémite est sûrement la plus belle de sa carrière. Période qui a failli être avortée un an avant le titre de 2000. Mercato estival de 1999, Djetou est pressenti pour jouer du côté de la Juve. « Le bison » avait même signé un pré-contrat avec le club italien. Il raconte dans une interview dans nos colonnes : « Mon agent m’avait fait croire que la Juve me voulait absolument et que Monaco voulait se séparer de moi. Ce qui n’était pas le cas. J’arrive donc à Turin avec mon épouse et les promesses ne sont pas tenues, comme si on vous dit que vous alliez toucher 20 euros, mais le jour de la signature, vous êtes à 15 euros. Et on se demande où sont passés les 5 euros restants. Et là, on me dit : « Tu vas signer 4 ans. Si tu calcules, ça fait tant de millions. Si tu rentres chez toi, en Afrique, tu seras milliardaire » … ça ne se fait pas. On m’avait manqué de respect et j’ai déchiré le pré-contrat. Retour à Monaco. Arrivé à Monaco, le président me dit qu’il n’avait jamais eu envie de me vendre, « ton agent ment » . Et il fait de moi son capitaine. 1999-2000 : champion de France. » Martin Scorsese. AR
#31 - Victor Ikpeba
Six saisons au club, 88 buts dont 14 en Coupe d’Europe – record monégasque – : si Victor Ikpeba n’a pas été le joueur le plus adulé en Principauté, il est sans conteste l’un des hommes forts d’une époque où Monaco enchaînait les derniers carrés sur le continent. Brouillon et maladroit à la fin de l’ère Wenger, il s’est éclaté sous Tigana, notamment après les Jeux olympiques d’Atlanta d’où il est revenu transfiguré. Successivement dans l’ombre des médiatiques Klinsmann, Anderson, Henry et Trezeguet, mais grand artisan du magnifique titre de 1997, il demeurera comme celui qui a ravivé l’espoir contre l’Inter, un soir de cauchemar à Giuseppe-Meazza et un soir d’injustice à Louis-II, inscrivant deux buts sublimes qui auraient dû suffire à lui offrir une finale de C3… CD
#30 - Flavio Roma
Que serait une belle romance sans un peu de souffrance ? Arrivé à l’été 2001 en Principauté, Roma n’avait pas encore gagné un match avec sa nouvelle équipe qu’il se prenait déjà un retourné acrobatique contre le PSG. Le chef-d’œuvre aurait pu être signé Jay-Jay Okocha ou Ronaldinho, mais non. Il était écrit que Flavio Roma serait l’homme qui encaisserait le plus beau but de la carrière de Frédéric Déhu, l’homme qui arrêterait un peno de Luís Figo au Bernabéu sans que ses coéquipiers ne suivent derrière, l’homme qui ne gagnerait presque rien avec Monaco. Rien hormis une petite Coupe de la Ligue et la plus belle des conquêtes : le cœur des supporters. Comme un symbole, Ranieri offrira une dernière mi-temps à son compatriote en mai 2014. Quarante piges au compteur, son éternel numéro trente dans le dos, il prend un dernier but de Hoarau et tire sa révérence sur la pelouse d’un Louis-II qu’il aurait aimé ne jamais quitter. CD
Par Maxime Brigand, Christophe Depincé et Aina Randrianarijaona