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Les 5 hommes clés du titre de la Juventus
Et de 29. Ou de 31, selon les avis. La Juventus vient en tout cas de rafler le titre en Serie A, au terme d'une saison dominée de la tête et des épaules. Un peu moins impressionnante que l'an passé certes, mais impressionnante quand même. Alors, merci qui ?
Antonio Conte
Palerme-Palerme. Antonio Conte a bouclé la boucle d’une nouvelle saison grandiose. Revenu de sa suspension liée au Calcioscommesse au Renzo Barbera le 9 décembre dernier, il remporte le titre après une victoire face à ces mêmes Siciliens. Joli. Dans la pratique, Conte n’a pas vécu une saison simple pour autant : sa suspension l’a obligé à mater quasiment la moitié des matchs de son équipe derrière une vitre. Ne pas se fier aux apparences, cela dit : que ce soit Massimo Carrera ou Angelo Alessio, ses deux remplaçants successifs sur le banc, chacun a obéi aux ordres qu’il distillait. Et le mérite de cette saison lui revient. Car Conte est parvenu, comme la saison passée, à se montrer fin tacticien, notamment lorsqu’il s’agissait de jouer avec la forme de ses attaquants – Quagliarella, Vučinić, Giovinco et Matri, désolé pour Bendtner et Anelka – qu’il a toujours utilisés aux moments adéquats. On peut aussi le féliciter d’avoir révélé Pogba, ce milieu auquel Sir Alex Ferguson avait préféré le retraité Scholes la saison passée. Dans la pratique, en tout cas, Conte n’aura surtout connu que deux revers assis sur son banc, face à la Samp’ et la Roma. Costaud.
Arturo Vidal
Déjà auteur d’une première saison remarquable à Turin, Arturo Vidal a encore élevé son niveau de jeu, pour mériter amplement l’appellation « parmi les meilleurs milieux de terrain du monde » . Normal, tant son volume de jeu est impressionnant : au four et au moulin, le Guerrier s’applique autant à la récupération qu’à la relance, et se montre tout aussi décisif, que ce soit par la dernière passe ou le but. C’est simple, le Chilien est le meilleur réalisateur de Serie A à son poste, avec dix pions inscrits. Et pas de petits buts lors de larges victoires, non. Des buts qui offrent des victoires et même un titre. Des buts face au gros : le Milan, la Lazio, l’Inter, la Roma ou l’Udinese figurent parmi ses victimes. Sa grinta, son envie en ont fait un leader naturel de cette Juventus. Le Re Arturo, comme l’ont déjà adoubé ses tifosi, est sans aucun doute LA pièce maîtresse du second titre de la Vieille Dame. Et il devrait le rester : les dirigeants bianconeri ont refusé une offre de 40 millions d’euros émanant du Bayern.
Paul Pogba
Quoi, Pogba plutôt que Pirlo ? Bah oui, si on pouvait aussi citer le maître Andrea, force est de constater que Paul Pogba est devenu, dès sa première saison à Turin et en dépit de ses 20 ans, une valeur sûre de l’effectif bianconero. Impeccable remplaçant de maestro en début de saison, il est monté en puissance jusqu’à se voir octroyer une place de titulaire en cette fin de saison. Coach Conte a en effet confectionné un 3-5-1-1 pour ne pas avoir à se priver de son talent. Ce n’est pas Didier Deschamps qui pensera à un mauvais choix, lui qui n’aura eu besoin que d’un entraînement pour le placer titulaire en équipe de France. Alors non, on ne se trompera pas en disant que le Français est la révélation de la saison en Serie A. Sa qualité de frappe, son aisance à la récupération, sans oublier une grande qualité technique, en font un joueur ultra-complet. Et décisif à l’occasion, ses buts face au Napoli ou Bologne ayant par exemple permis à la Juve de rafler les trois points. La Vieille Dame s’est donc trouvé plus qu’un douzième homme avec Pogba : un joueur d’avenir, garant de la pérennité d’un grand milieu de terrain.
Andrea Barzagli
Andrea Barzagli, c’est une dégaine pas franchement élégante. Mais un rôle tellement important, dans la défense à trois turinoise. Face à Palerme, le défenseur a joué son 101e match sous les couleurs bianconere. En deux saisons. C’est dire l’importance, et l’exceptionnelle continuité du bonhomme, simplement parmi les plus utilisés par Conte. Carrément le plus utilisé cette saison en Serie A. En vrai, Barzagli est le leader silencieux de la meilleure défense de Serie A (20 buts encaissés, 12 de moins que son dauphin en la matière, le Napoli), assurément l’une des meilleures d’Europe. On l’a d’autant plus remarqué cette saison qu’il y a eu la longue absence de Chiellini : impeccable dans ses interventions et au marquage, le type est une muraille, qui brille par sa régularité.
Gigi Buffon
Beckenbauer a dit de lui qu’il était un retraité, après un match de LDC face au Bayern où le portier avait pris deux buts. Ce bon vieux Franz n’a pas dû mater la Serie A, cette année. Car Buffon est encore là. Lui qui n’a pas eu grand-chose à faire la saison passée lors du sacre de l’invincible Juve, a dû sortir la panoplie de sauveur à plusieurs reprises durant cet exercice. Si on devait retenir une rencontre, on citerait celle face au Napoli (1-1) début mars, période où le gardien bianconero a rappelé à tous que les parades folles et décisives, ça le connaît. En sa qualité de dernier rempart, Gigi a prouvé que sa retraite ne se situerait pas à 35 ans. Mais plus loin, bien plus loin encore.
Par Alexandre Pauwels