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Les 5 bonnes raisons de mater Brésil-Pays-Bas
C'est quand même dur de parler de « petite finale » pour un match comme celui qui verra s'affronter ce soir le Brésil aux Pays-Bas. Et ce à plus d'un titre. Cinq même.
Parce que l’affiche est plus belle que celle de la finale
Ce soir, le monde des amateurs de foot se divisera en deux catégories. Celle des esthètes, qui allumeront leur poste pour déguster un Brésil – Pays-Bas à la paille. Et celle des gorets, qui tenteront de séduire des touristes barely legals à grands coups de cocktails de qualité très moyenne, dans des bars au sol aussi collant que leurs T-shirts plein de sueur. Les premiers dormiront du sommeil du juste, à l’heure où les seconds rentreront forcément bredouilles et un peu plus fauchés, découvrant en allumant leur télé qu’ils ont raté une très belle partie. Pensant se réserver pour le lendemain, ces innocents réaliseront qu’une rencontre entre Auriverde et Oranje ne se zappe pas, même dans la perspective d’une finale. Surtout si cette finale, remake annoncé de celle interminable de 1990, propose une affiche entre Argentins ,que seule la ferveur de ses supporters sauve, et Allemands aussi sexy qu’Angela Merkel dans un camp de naturistes. Non, une rencontre entre Brésiliens en quête de rachat – qui ont rebaptisé le football total « carrossel holandês » – et Bataves qui donneront l’occasion d’admirer pour la dernière fois les caresses de Sneijder et les crochets de Robben se doit d’être regardée.
Pour savoir qui est troisième
L’article 45 du règlement de la Coupe du monde FIFA Brésil 2014 ne laisse aucune place au doute. Alinéa 1 : « Les vainqueurs des demi-finales seront qualifiés pour la finale. » Alinéa 2 : « Les perdants des demi-finales disputeront le match pour la troisième place. » Ce que l’on appelle à tort « petite finale » n’est donc pas, d’après les textes, à proprement parler une « finale » . C’est un « match pour la troisième place » qui, vous l’aurez compris, sert à déterminer l’équipe qui occupera le rang 3 du classement final de la compétition, mais également (même si on le dit moins) celle qui occupera le rang 4. Attention, cependant : il ne s’agit pas seulement de regarder cette rencontre pour savoir qui sera le troisième de la Coupe du monde. Il faut aussi savoir en analyser le résultat. Si à la fin du temps réglementaire, l’une des deux équipes a inscrit un ou plusieurs buts de plus que son adversaire, elle occupera donc la dernière place du podium. Dans le cas contraire, l’alinéa 3 de l’article 45 entre en jeu : « Si, à l’issue des 90 minutes réglementaires, la finale ou le match pour la troisième place s’achève sur un score nul, il conviendra de disputer 2 périodes de prolongation de 15 minutes chacune. Si le score est toujours de parité à l’issue de cette prolongation, le vainqueur sera désigné par l’épreuve des tirs au but, conformément à la procédure stipulée dans les Lois du jeu. » Nous vous laisserons vous reporter aux dites « Lois du jeu » le cas échéant.
Car c’est la dernière chance pour Fred de ne pas finir bouc émissaire éternel du Brésil
Son destin à la Pastore semblait tout tracé. Après des prestations mitigées, pour ne pas dire médiocres, dans les poules et les quarts, malgré un statut de titulaire « faute de mieux » vilipendé par la presse et les supporters, il allait offrir la Coupe du monde à la Seleção d’un coup de génie ou d’une déviation de l’extérieur sortie de nulle part. Mais une blessure de Neymar et un torpillage des u-boots de la Mannschaft plus tard, il reste toujours le gars le plus mal aimé de cette équipe maudite qui aura crucifié le bonheur de tout un peuple. Justement, cette petite finale dont personne n’attend rien peut fournir à cet outcast de consoler son pays d’un naufrage dont il n’est pas franchement responsable. Il peut et doit être l’étincelle qui élèvera ce match contre les Oranje, très revanchards également, au summun du beau jeu et dont tout le monde affirme qu’il a quitté les pieds des Brésiliens. Pour peu que la confrontation entre Allemands et Argentins se révèle aussi tiède et soporifique que la demie entre les Hollandais et le fan club de Messi, il suffira d’un festin de gestes techniques et d’enchaînement collectif dont il serait l’épicentre, une orgie de l’apocryphe joga bonito digne des Noces de Cana pour que l’ancien Gone efface son ardoise et finisse seul rescapé de ce fiasco national. Avant de passer le reste de sa carrière avec le remord lancinant d’avoir raté de si peu son entrée dans l’histoire.
Parce qu’on en retient (parfois) quelque chose
Le match pour la 3e place est un apéritif servi en prévision du plat principal qu’est la grande finale. Et comme on le sait tous, il y a toujours du plaisir à prendre dans un apéro. Prenez la consolante de 2002. Un Hakan Sükür muet depuis le début de la compétition met moins de 11 secondes à débloquer son compteur face à la Corée du Sud. Depuis, le record de précocité du Turc tient toujours. Un autre record a été forgé lors d’une petite finale. En 1958, Just Fontaine passe un quadruplé à la RFA et porte son total de buts à 13 buts. Venez chercher Justo. Vingt-huit ans plus tard, la France dispute à la Belgique une place sur le podium. Henri Michel a décidé de donner du plaisir à ses « coiffeurs » . À Puebla, Ferreri, Vercruysse et Papin tapent les Belges 4-2. La relève de la génération est toute trouvée, pense-t-on. Sauf que la France devra attendre douze ans avant de retrouver le goût d’une Coupe du monde. La « génération perdue » n’aura connu que l’apéro.
Parce qu’il n’y a rien d’autre à la télé
Sur France 2, Brahim Asloum, Booder et Laurent Petitguillaume constitueront, entre autres, la belle bande chargée de collecter des Boyards au large de La Rochelle, ce samedi soir. Et sitôt que Félindra aura tourné sa tête de tigre, c’est Fred Lopez qui emmènera Mélissa Theuriau pleurer chez les Maasaï dans une rediffusion d’un programme que tu regrettes d’avoir déjà vu. Au même moment, France 3 proposera deux téléfilms s’adressant à un public beaucoup plus âgé que toi. Du côté de la 6, ce n’est pas un, mais deux épisodes de Devious Maids qui sont au programme. Une série dont l’unique projet est de diffuser des images de latinas en tenue de soubrette. Évidemment, tu as mieux dans ce dossier planqué au fin fond de ton PC. Quant à Arte, que tout le monde jure regarder « parce qu’on y apprend plein de trucs » , tout le monde connaît ses chiffres d’audience. Ne reste donc plus que TF1 et ce match pour la troisième place. Pas une raison non plus pour te farcir les 50 minutes d’Arthur que la première chaîne te propose en apéro.
Par TP, ME, NKM et AP