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Les 22 choses que vous ne savez pas sur le derby d’Italie
Demain soir, la Juventus reçoit l’Inter pour le match au sommet du championnat d’Italie. Depuis toujours, ce match déchaîne les passions de l’autre côté des Alpes. Mais pourquoi, en fait ? Bah, pour ça, en partie.
1. Le terme « derby d’Italia » a été inventé par le journaliste italien Gianni Brera en 1967. Pour la petite histoire, Brera est véritablement celui qui a inventé le style journalistique sportif rythmé, rapide, très vivant. Avec le terme « derby d’Italie » , il a souhaité mettre en avant la profonde rivalité entre les deux équipes, typique, à la base des confrontations entre deux clubs d’une même ville.
2. Les deux équipes se sont affrontées 218 fois, toutes compétitions confondues. Bilan : 98 victoires de la Juve, 67 succès interisti et 53 matchs nuls. La Juve sait donc qu’elle peut potentiellement fêter la 100e victoire cette saison.
3. En 1961, 5000 supporters de la Juve envahissent San Siro. Trop nombreux, certains doivent assister au match sur le bord de la pelouse. L’arbitre fait arrêter la rencontre et donne une victoire 2-0 à l’Inter. Mais à une journée de la fin du championnat, la Fédé décide d’annuler cette décision et de faire rejouer le match. Drôle : le président de la Fédé n’était autre qu’Umberto Agnelli, président de la Juve. En guise de protestation, l’Inter envoie son équipe de jeunes pour jouer la rencontre. Et s’incline 9-1.
4. Justement, lors de ce match terminé 9-1, un petit jeune du centre de formation de l’Inter fait ses grands débuts en Serie A et marque d’ailleurs le seul but de l’Inter. Il s’appelle Sandro Mazzola et deviendra le porte-étendard nerazzurro pendant les deux décennies à venir.
5. Ah, oui. Au terme de ce même match, encore, Giampiero Boniperti a mis un terme à sa carrière. En sortant du terrain, il s’approche du mec qui s’occupe des équipements du club, et lui remet ses crampons. « Garde-les, je ne les utiliserai plus. » Le genre du truc qui doit valoir 10 000 euros sur eBay, aujourd’hui.
6. On se souvient que, lors du fameux match de 1998, l’arbitre n’avait pas donné un pénalty à Ronaldo, pour une faute dans la surface de Iuliano. Ce que l’on oublie, en revanche, c’est que sur la contre-attaque, un péno a été accordé à la Juve pour une faute sur Del Piero. Un pénalty stoppé par Pagliuca, ce qui n’empêchera pas la Juve de s’imposer 1-0.
7. L’Inter est la seule équipe italienne à n’être jamais descendue en Serie B. Un record qu’elle partageait avec la Juventus jusqu’en 2006, et la relégation du club turinois suite à l’affaire Calciopoli.
8. Mai 1983. Le bus de l’Inter se gare sur le parking du stade de la Juve. Un tifoso turinois lance une brique sur Giampiero Marini, milieu de terrain de l’Inter, le blessant légèrement. Le match se termine 3-3, mais, deux jours plus tard, le juge sportif décide de donner une victoire 2-0 sur tapis vert à l’Inter. Et ce coup-ci, pas d’Agnelli qui annule cette décision.
9. À deux reprises, dans l’histoire du derby d’Italie, le match s’est disputé sur terrain neutre. La première fois en 1920, à Gênes. Victoire de l’Inter. La seconde, en finale de Coupe d’Italie 1965, à Rome. Victoire de la Juve. Pour être neutre, c’est neutre.
10. En 2008, la Juve, à peine revenue de Serie B, bat l’Inter à San Siro, grâce à des buts de Camoranesi (hors-jeu) et Trezeguet. Cette défaite marque la fin d’une série de 18 matchs sans défaite à domicile pour l’Inter. Et une putain de revanche pour la Juve.
11. Même si une rivalité existe, de nombreux grands joueurs n’ont pas hésité à porter les maillots des deux équipes. Au choix : Giuseppe Meazza, Roberto Boninsegna, Pietro Anastasi, Aldo Serena, Roberto Baggio, Dino Baggio, Zlatan Ibrahimović, Patrick Vieira, Lúcio, Edgar Davids, Fabio Cannavaro, Andra Pirlo ou encore Christian Vieri. Pas les plus mauvais, en gros.
12. Deux joueurs sont parvenus à marquer 12 buts lors du derby d’Italie, un record. Il s’agit de Giuseppe Meazza et de Roberto Boninsegna. Meazza a planté 10 buts avec le maillot de l’Inter et 2 avec celui de la Juve, tandis que Boninsegna en a inscrit 9 avec l’Inter et 3 avec la Juve. Et dire que, lorsque son président lui avait dit qu’il allait passer de l’Inter à la Juve, il avait répondu : « C’est ça, c’est toi qui va aller à l’Inter. » Une autre époque.
13. D’ailleurs, deux autres joueurs, dans l’histoire, ont marqué lors du derby d’Italie avec les deux maillots. Aldo Serena et Pietro Fanna.
14. La drôle d’histoire de Muntari. 22 novembre 2008, le Ghanéen de l’Inter inscrit le seul but du match lors d’un derby d’Italie, remporté 1-0 par l’Inter. Problème : il était clairement en position de hors-jeu. 25 février 2012, le même Muntari, passé au Milan AC, croit inscrire un but importantissime contre une Juve lancée vers le titre. Le ballon a bien dépassé la ligne, mais l’arbitre ne valide pas le but. Un boomerang qui aura donc mis quatre années à revenir dans sa poire.
15. La Juventus a remporté les trois derbys d’Italie. 1-0 en février 2011 au stadio Olimpico de Turin, 2-1 en octobre 2011 à San Siro et 2-0 en mars 2012 au Juventus Stadium. En même temps, la Juve est invaincue depuis 48 matchs, donc c’est presque logique, tout ça.
16. Giacinto Facchetti, paix à son âme, adorait titiller la Juve, de loin sa meilleure ennemie. En 2005-06, l’Inter bat la Fiorentina 1-0, avec un but de Martins précédé d’un hors-jeu d’Adriano. Giraudo, l’un des dirigeants turinois, ironise sur les décisions favorables en faveur de l’Inter. Réponse de Facchetti. « J’ai une petite feuille sur lesquelles sont recensés tous les torts arbitraux que nous avons subis. Alors que, pour recenser les faveurs faites à la Juve, il faudrait un livre. » 1-0.
17. Le derby d’Italie peut même briser des amitiés. À la fin d’un Juventus-Inter des années 2000, Roberto Mancini, coach de l’Inter, déverse sa rage sur Pavel Nedvěd. « C’est un simulateur, il se comporte tout le temps comme ça. » Quelques années plus tôt, les deux joueurs remportaient ensemble le Scudetto, bras dessus-bras dessous, avec le maillot de la Lazio.
18. Avril 2009. Mario Balotelli marque à Turin. Le stade est plutôt furax et se lâche : « Se saltelli, muore Balotelli » . En gros : « Si tu sautes, Balotelli meurt » , chantent certains tifosi. Le match se terminera finalement 1-1, mais la Juve sera contrainte de jouer son prochain match à domicile à huis clos.
19. Pietro Anastasi, joueur de la Juve, était un précoce. À quatre reprises, il a marqué lors du derby d’Italie avant la 2e minute de jeu. La première fois en 1969 (victoire 2-1 à San Siro), la seconde en 1970 (victoire 2-1 à Turin), la troisième en 1973 (défaite 3-1 à San Siro) et la dernière en 1975 (succès 6-2 à Turin). Rapidité, efficacité.
20. En mars 2002, les deux équipes s’affrontent à San Siro. Au terme d’un match un peu fou, l’Inter égalise dans les arrêts de jeu par une frappe folle de Seedorf et fête le nul comme si le club venait de décrocher le Scudetto. Quelques semaines plus tard, lors de la dernière journée de championnat, l’Inter perd contre la Lazio, et la Juve, vainqueur de l’Udinese, s’adjuge le titre national. Et si l’Inter avait remporté la confrontation directe, cela aurait donné quoi ?
21. Le derby d’Italie a été, à deux reprises, l’affiche de la finale de la Coupe d’Italie. Bilan : deux succès turinois (1959 et 1965). Ça mériterait bien une revanche, tout ça.
22. Dans les années 90, le Milan AC a fait la tronche parce qu’il trouvait que le terme « derby d’Italie » aurait dû être adjugé à la confrontation entre la Juve et le Milan AC. Du calme, Silvio, t’avais déjà Van Basten.
Par Eric Maggiori