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Les 21 choses à savoir sur le classico portugais
Dimanche soir, Benfica accueille Porto dans son antre de la Luz pour un classico enflammé. Comme toujours. Car s'ils sont peu médiatisés en France, les Benfica-Porto (ou l'inverse) sont souvent le théâtre d'un spectacle sans égal en Europe. Zoom sur les 21 choses qui rendent ce classico aussi spécial.
– Si le début de l’histoire a vu Benfica dominer outrageusement les classicos, Porto a fini par redresser la barre depuis l’arrivée de Pinto da Costa à la tête du club. Résultat, ce sont les Dragons qui mènent sur les confrontations directes. Mais de peu. Bilan : 86 victoires pour Porto, 54 matchs nuls et 83 succès pour Benfica.
– Pareil pour le palmarès. Longtemps, les Lisboètes ont mené la danse, mais aujourd’hui, Porto compte 72 titres, soit trois de plus que les Aguias.
– La rivalité entre les deux clubs traduit avant tout un fort antagonisme entre les deux plus grandes villes du Portugal, datant du début de l’ère industrielle. Le Portugal, alors fortement régionalisé, a rapidement choisi de centraliser tout le pouvoir à Lisbonne, ne laissant quasiment plus aucune autonomie aux municipalités et aux régions. Le Nord, et Porto en tête, a commencé à nourrir une certaine rancœur envers la capitale dont elle est devenue fortement dépendante. À l’inverse, Lisbonne, comme Paris avec les Provinciaux ou la Grèce antique avec les Barbares, méprise tout ce qui dépasse ses frontières. Surtout, Porto, qui ose remettre en cause sa toute-puissance. Le football est dans ce cas un moyen pour la « cidade invicta » de remporter un combat perdu d’avance dans la « vraie vie » .
– Pinto da Costa, président du FC Porto, est d’ailleurs un fervent défenseur du régionalisme au Portugal.
– Le 7 janvier 2012, peu après la mi-temps d’un Porto-Benfica – lors duquel les locaux ont enfilé cinq buts aux Encarnados – un coq est entré sur la pelouse de l’Estádio do Dragão en référence aux mauvaises prestations de Roberto, alors gardien de Benfica. Au Portugal, « frango » signifie « poulet » mais aussi « boulette » ou « bourde » dans le sens footballistique du terme. D’où le coq lâché sur la pelouse.
– La plus grande déculottée du classico est à mettre à l’actif de Benfica, qui avait littéralement atomisé son rival 12-2. Et c’était pas du Rink Hockey.
– Pourtant, les classicos se terminent le plus souvent sur un 1-0 (14 fois) ou un nul 1-1 (14 fois).
– Le classico dépasse largement la frontière du football. Que ce soit au basket, au hand, au hockey ou au Quidditch, la rivalité est la même et la situation dégénère aussi souvent que lorsqu’il s’agit de football.
– Chaque année, il y a deux classicos en Liga Sagres. L’occasion pour les supporters de démontrer à quel point ils sont forts. C’est pourquoi tous les ans, ils balancent des pierres et autres projectiles dangereux sur le car de l’équipe adverse. Celui qui détériore le plus gravement le bus remporte la bataille. Une sorte de Destruction Derby, quoi. Malheureusement, aucun chiffre officiel n’a été divulgué. Par conséquent, nous ne savons pas qui des ultras de Benfica ou de Porto sont les plus sauvages.
– João Alves, ancien joueur de Benfica, ne garde pas de très bons souvenirs de cette tradition : « Nous étions obligés de fermer les rideaux du car et de nous coucher pour ne pas en prendre plein la gueule au sortir de l’Estadio das Antas » (l’ancien stade du Fc Porto).
– Heureusement, les cars des deux équipes sont aujourd’hui blindés comme des tanks. Encore plus, même.
– D’après une étude sérieuse, « filho da p*** » est l’expression la plus entendue dans les tribunes lors d’un classico.
– Quand l’une des deux équipes gagne d’un petit but, c’est toujours grâce à l’arbitre.
– Benfica vs Porto, c’est aussi et surtout Sagres vs Super Bock. Même si là, le duel est bien moins serré que sur le terrain.
– Jorge Jesus n’a toujours pas gagné face au FC Porto depuis son arrivée à la tête de Benfica.
– Pinto da Costa et Jorge Jesus sont très amis. Ceci explique sans doute le point précédent.
– Le 3 avril 2011, le FC Porto a remporté le classico chez son rival lisboète et s’est sacré champion du Portugal par la même occasion. Pour ne pas assister à la fête des joueurs d’André Villas-Boas, les dirigeants de Benfica ont ordonné aux gardiens de l’Estádio da Luz de… l’éteindre (Luz signifiant lumière en portugais) et de déclencher l’arrosage automatique sur la pelouse. Pas de bol, Falcao, Hulk et les autres s’en foutaient et ont continué leur petite fête.
– La dernière fois que Benfica a gagné à domicile contre Porto, les Lisboètes avaient remporté le championnat à la fin de la saison.
– Peu de temps après ses premiers classicos au Portugal, Lucho González a avoué dans une interview n’avoir « jamais vu autant de haine entre les supporters d’équipes antagonistes » .
– Dans les années 90, Pinto da Costa s’est vu offrir un pont d’or par Berardo, richissime homme d’affaires et alors actionnaire majoritaire de Benfica. Évidemment, l’actuel président de Porto a refusé.
– Le 20 décembre 2009, Hulk avait écopé de quatre mois de suspension (six avant l’appel) pour avoir frappé un agent de sécurité de l’Estádio da Luz dans le tunnel menant aux vestiaires à la mi-temps du classico.
par William Pereira