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Les 10 questions de la semaine internationale
Les Bleus qui prennent six points, Verratti qui se troue, Piqué qui prend la mouche : voilà les dix bonnes questions à se poser après cette semaine internationale.
N’aurait-on pas assisté aux deux dernières sélections d’André-Pierre Gignac ?
Oui, l’équipe de France a pris six points sur six possibles lors de cette trêve internationale, c’est super. Mais c’était contre deux équipes qui n’ont pas été foutues de se qualifier pour un Euro à 24, où on a eu le droit à des Islande-Hongrie et des Irlande du Nord-Ukraine. Non, la vraie leçon à tirer concernant les Bleus, c’est qu’on vient peut-être d’assister aux deux dernières sélections d’André-Pierre Gignac. L’ancien joueur de l’OM a eu le droit à dix-huit minutes contre la Bulgarie, et dix contre les Pays-Bas. À chaque fois, il est entré quand le travail de Kevin Gameiro, son concurrent direct au poste d’avant-centre cette semaine, était terminé. Avec les retours probables d’Olivier Giroud, devant dans la hiérarchie selon DD, et d’Alexandre Lacazette, APG devrait logiquement perdre sa place. Surtout que Gameiro a marqué des points. Et dire que ça s’est joué à quelques centimètres.
Les buteurs dont le nom finit par « ić » arnaquent-ils leur club ?
Jeudi 6 octobre. Sur les trente buts recensés au travers des neuf rencontres de la soirée, onze sont inscrits par des hommes dont le nom termine par « ić » . Soit plus d’un tiers du total. Le lendemain, deux autres seront marqués par le même genre d’individus – dont un CSC –, quatre le samedi et le dimanche. Ce qui fait un bilan global plutôt pas mal pour cette population. Problème : on voit rarement autant de ces noms sur les tableaux d’affichage avant ou après les trêves internationales. Les symboles de ce phénomène peuvent être directement pointés du doigt.
Marko Arnautović, deux pions en deux matchs avec l’Autriche, n’en a mis qu’un avec Stoke en championnat cette saison. Même constat pour Aleksandar Mitrović. Pendant ce temps, Mario Mandžukić, aucun but en Serie A, offre quatre caramels et six points à la Croatie. Ne manquerait plus qu’ils se fassent passer pour blessés lorsqu’ils rentrent chez leurs employeurs. Qui l’auraient clairement dans l’os.
Verratti s’imposera-t-il un jour avec la Nazionale ?
Un vulgaire remplaçant de Daniele De Rossi. Voilà ce qu’est, et continuera d’être pour quelques années encore, le véritable statut de Marco Verratti. Oh, le Parisien peut bien faire lever les foules en Ligue 1, Giampiero Ventura n’est pas crédule. Dans la tête du sélectionneur, De Rossi a dix ans d’avance. Et pour prouver à tout le monde qu’il a raison, le successeur d’Antonio Conte a donné un match à chaque joueur. Résultat : De Rossi est l’auteur de l’égalisation salvatrice contre l’Espagne, Verratti coupable d’une vilaine boulette menant à un but de la Macédoine. Puis bon, même dans l’interprétation de l’hymne national, le Romain est loin devant. Marco, ton tour viendra. En 2020, à peu près.
Pourquoi l’Espagne s’auto-mutile-t-elle ?
Un nul honnête en Italie, une victoire tranquille en Albanie, quatre points en deux parties et une première place dans le groupe G : tout pourrait aller très bien du côté de la Roja. Oui mais non. Parce que depuis qu’ils ont goûté aux mets les plus délicieux, les supporters espagnols ne se contentent plus de la petite gastronomie. Alors, ils cherchent constamment un cheveu imaginaire dans une soupe pourtant très potable. Le pire, c’est qu’ils le trouvent en le plaçant eux-mêmes dans le breuvage.
Et comme d’habitude, c’est un poil de Gerard Piqué qui est mis en cause. Après le-doigt-d’honneur-de-la-honte pendant l’hymne à l’Euro, c’est le maillot-coupé-pour-ne-pas-porter-les-couleurs-de-l’Espagne-situées-sur-les-manches qui fait polémique. Pas la peine de justifier la chose, ce serait donner raison aux imbéciles. Du coup, le défenseur a tout simplement annoncé que le Mondial 2018 serait sa dernière compétition. Bravo public.
OFICIAL | Comunicado sobre la polémica acerca de la camiseta del internacional @3gerardpique https://t.co/sSPX90DWje pic.twitter.com/r5i9JM33Vb
— Selección Española (@SeFutbol) 9 octobre 2016
Gareth Bale doit-il dire fuck à la sélection ?
Un but par match. C’est le ratio du Madrilène dans ces qualifications pour la Coupe du monde en Russie. Sauf que ça ne suffit pas à sa nation, qui pointe à la troisième place de son groupe et qui n’a pas été capable de vaincre les pointures que représentent la Géorgie et l’Autriche. Dans ce contexte, Gareth Bale doit-il faire ressurgir l’égoïsme patent logé en chacun de nous et envoyer balader tout le pays de Galles pour ne penser qu’à sa petite carrière en club ? Non, trois fois non. D’abord, parce que cela ferait trop plaisir à Cristiano Ronaldo. Ensuite, parce qu’avec 25 pions en 64 sélections (22 tremblements de filets sur ses 34 dernières capes), il n’est qu’à trois unités de Ian Rush, meilleur buteur de l’histoire galloise. Enfin, parce que s’il veut montrer que Ryan Giggs n’était qu’un escroc, il faudra bien qu’il gagne un titre avec son pays. Allez, on y croit.
Et si l’Islande était finalement bien plus qu’une simple hype ?
FIFA n’a pas voulu allonger les billets pour avoir l’Islande, LA sélection à la mode, dans son jeu ? Qu’à cela ne tienne. Le cœur gros, les tripes énormes et l’esprit indemne, les Bleus ont choisi de montrer qu’ils n’étaient pas des footballeurs éphémères. Mission numéro un : battre des Finlandais qui menaient encore d’un but à la 90e minute. Check. Mission numéro deux : rassurer et vaincre la Turquie en une seule mi-temps. Checkaussi. Mission numéro trois : rappeler que le clappingest LEUR célébration. Checkencore. Mission numéro quatre : aller en Croatie et faire tomber le favori du groupe. Check?
Le Portugal aurait-il enfin trouvé son numéro neuf ?
Allez, on oublie. On oublie cette finale au stade de France. On oublie la légère blessure d’Hugo LLoris et le carton jaune de Laurent Koscielny. Et surtout, on oublie Eder. Oui, il a sûrement mis le but le plus important de l’histoire de la sélection portugaise, mais soyons sérieux deux minutes, la Selecção ne peut se contenter de lui dans le rôle du buteur pour les prochaines années. Ni d’une attaque hybride avec Nani et Ronaldo qui ne jouent pas à leur poste.
André Silva, vingt ans, attaquant du FC Porto, semble s’être révélé comme la meilleure alternative dans ce rôle du buteur. Contre les îles Féroé, il y est allé de son petit triplé en 25 minutes. Trois buts loin d’être sublimes, mais qui ont le mérite de mettre en avant ses qualités de renard des surfaces. Parce que Hélder Postiga, ça va bien deux minutes, pas treize ans.
La Belgique, ce serait pas un peu comme « les Galactiques du Real en 2005 » , finalement ?
L’élimination de la Belgique en quarts de finale de l’Euro contre le pays de Galles n’a pas été facile à avaler. Vu la génération dorée des Diables rouges et le tableau ouvert dont ils pouvaient profiter, la défaite a fait office de coup de massue. Surtout pour Thomas Meunier, qui avait déclaré en zone mixte que « tout le monde était super confiant, on est une équipe de super stars. Notre équipe, c’est le Real Madrid de 2005 avec Beckham, Zidane. C’est largement comparable » . Alors forcément, ça a fait rire tout le monde, mais le latéral droit du PSG n’avait peut-être pas complètement tort. En deux matchs, contre Gibraltar et la Bosnie, les Belges ont inscrit dix buts, dont trois de Christian Benteke dans le même match (le premier au bout de huit secondes de jeu) et deux d’Eden Hazard, un dans chaque rencontre. Une force de frappe offensive à faire saliver toute l’Europe. Si, si, « c’est largement comparable » .
Jusqu’où va aller le manque de respect envers Wayne Rooney ?
Depuis quelques semaines, Wayne Rooney en prend plein sa gueule, que ce soit en club ou en sélection. De nombreux consultants et internationaux anglais le taclent et le poussent déjà vers la sortie après un début de saison difficile, José Mourinho n’hésite pas à le mettre sur le banc depuis trois matchs à Manchester United, et Gareth Southgate commence donc à l’imiter avec les Three Lions. Après un match compliqué contre Malte (victoire 2-0) où il a fini sifflé par une partie du public, le meilleur buteur de l’histoire de l’Angleterre s’est retrouvé sur le banc contre la Slovénie. « Ce n’est pas une décision facile à prendre, à cause du respect que j’ai pour lui comme capitaine de cette équipe » , expliquait Southgate pour mettre les formes. Mais, admettons que cette décision soit logique, est-ce que c’était vraiment nécessaire de lui retirer son numéro 10 pour le refiler à Delle Ali, et lui attribuer le vulgaire numéro 18 ? Surtout pour faire 0-0. La notion de respect est subjective.
#18. I hate this. #Rooney #ThreeLions pic.twitter.com/LiY1L3bKBe
— Matt Campbell (@mattCH_) 11 octobre 2016
Comment on fait pour marquer un but à l’Allemagne ?
Un penalty et un petit pointu à l’arrache, y a que ça de vrai. Lors de cette trêve internationale, l’Allemagne n’a absolument pas tremblé, comme d’habitude. Que ce soit face à la Tchéquie (3-0) ou face à l’Irlande du Nord (2-0), les Allemands ont parfaitement maîtrisé leur match. Et ce, grâce à leur défense de fer. En effet, la Mannschaft reste sur trois victoires en autant de matchs, et aucun but encaissé lors des premiers matchs qualificatifs pour le Mondial 2018. Et si on prend en compte le match amical contre la Finlande, il faut remonter à la demi-finale de l’Euro pour trouver trace des derniers pions concédés par les Allemands. La faute à Griezmann. Grâce à la ligne Hector-Boateng-Hummels-Kimmich constituée pour l’Euro, bien protégée par le double pivot Khedira-Kroos et rassurée par la présence du robot Neuer, on ne sait plus comment s’y prendre pour marquer contre les hommes de Joachim Löw. D’ailleurs, pendant le championnat d’Europe, il avait fallu attendre les quarts de finale pour qu’ils craquent défensivement, contre l’Italie. Il est toujours là, le mur de Berlin.
Par Kevin Charnay et Florian Cadu