- Bilan 2018
Les 10 joueurs qu’on ne connaissait pas au 1er janvier 2018
Jeunes, moins jeunes, héros d’un club, d’une sélection, phénomènes éphémères ou prodiges, tous ces joueurs ont fait de 2018 leur année. Certains noms tomberont dans l’oubli, pour ne ressortir qu’au moment d’évoquer des souvenirs. D’autres sont à retenir, car ils feront à coup sûr reparler d’eux dans les années à venir. Retour sur ceux qui étaient encore inconnus au 1er janvier 2018.
1. Jadon Sancho
C’est de loin la plus belle révélation de cette année 2018. Recruté sept millions d’euros par le Borussia Dortmund à Manchester City durant l’été 2017, Jadon Sancho a passé une première saison dans la peau d’un stagiaire de troisième qui observe ses aînés (seulement deux matchs disputés en 2017) et qui régale dans la cour d’école avec les enfants de son âge (Meilleur joueur de l’Euro U17 et vainqueur de la Coupe du monde U17 en 2017). Sauf que l’ailier anglais apprend aussi vite qu’il court. À peine arrivé sur le banc du Borussia Dortmund, Lucien Favre décide de faire de Jadon Sancho un joueur majeur de son onze de départ. Et cela fonctionne puisque le BvB est sacré champion d’automne en Bundesliga et l’ailier de 18 ans à la vitesse boltesque et aux crochets destructeurs y est pour beaucoup, avec ses six buts et ses sept passes décisives cette saison en championnat. De quoi faire oublier son concurrent, Christian Pulisic, révélation de l’année 2017.
2. Moussa Diaby
Si le Paris Saint-Germain est encore en lice en Coupe de la Ligue, c’est en grande partie grâce à lui et à son but inscrit en fin de match face à Orléans en huitièmes de finale à la suite d’un slalom dans la surface de réparation. De quoi prouver à Thomas Tuchel qu’il a bien fait de miser sur celui qui était prêté la saison dernière à Crotone en Serie A, où il n’a disputé que deux petites rencontres. Resté à Paris cet été après un Euro U19 où il aura régalé, Moussa Diaby profite du turnover imposé par Thomas Tuchel, qui n’hésite pas à faire jouer les jeunes, pour gratter du temps de jeu. Et l’ailier gauche de 19 ans lui rend plutôt bien puisqu’il a déjà claqué trois buts et offert cinq passes décisives grâce à son combo habituel : grosse accélération sur son côté gauche et centre en retrait. Neymar peut commencer à trembler pour sa place.
3. Phil Foden
« C’est un immense talent. L’Angleterre a un diamant. Il est incroyable à l’entraînement tous les jours, il donne tout. » Le diamant en question ? C’est Phil Foden. Et l’homme qui lui cire les pompes n’est autre que son entraîneur à Manchester City, Pep Guardiola. Et si le meilleur joueur du Mondial U17 2017 n’a pas encore connu la joie d’une titularisation en Premier League – en raison d’une concurrence ardue dans l’entrejeu des Citizens –, il ne suffit pas d’être Pep Guardiola pour s’apercevoir que Phil Foden et le ballon sont amis pour la vie.
4. Nicolò Zaniolo
Son transfert est passé totalement inaperçu. Envoyé à la Roma par l’Inter en compagnie de Davide Santon pour récupérer Radja Nainggolan, Nicolò Zaniolo n’a pas fait pleurer les supporters nerazzurri, ni excité les Giallorossi. Trois mois plus tard, la donne a totalement changé après le match plus qu’honorable réalisé par le milieu de 19 ans face au Real Madrid en Ligue des champions (0-3). Appelé en sélection par Roberto Mancini en septembre dernier, Nicolò Zaniolo s’impose petit à petit comme un élément fort de l’entrejeu de la Roma. Alors que dans le même temps, Radja Nainggolan, lui, galère à l’Inter.
5. João Filipe
Comme quoi, on peut ne pas disputer la moindre minute en pro en 2018 et avoir quand même marqué cette année de son empreinte. Il faut dire que João Filipe a tout simplement écrasé l’Euro U19 qu’il a remporté avec le Portugal en s’offrant un doublé en demi-finale contre l’Ukraine et un autre en finale face à l’Italie qui lui permet de gratter le trophée de meilleur buteur de la compétition. Rapide, technique, l’ailier ambidextre de 19 ans, qui a vite été surnommé le nouveau Cristiano Ronaldo, attend donc son heure en s’amusant avec l’équipe B du Benfica Lisbonne en deuxième division portugaise (4 buts en 10 rencontres) et avec l’équipe de Youth League des Águias (2 buts en 3 matchs). Et sinon Rui Vitória, quand comptes-tu le lancer dans le grand bain ?
6. Rodrygo Goes
45 millions d’euros. C’est la somme dépensée par le Real Madrid en juin dernier pour s’attacher les services de Rodrygo Goes, qui ne comptait que 31 matchs en professionnel. Une folie ? Pas vraiment, tant l’ailier de 17 ans éclabousse le championnat brésilien de son talent avec Santos. Et le bonhomme n’est pas vraiment du genre à s’écrouler sous la pression, puisque depuis son transfert, Rodrygo Goes continue de faire ce qu’il sait faire : s’amuser à humilier ses adversaires, adresser quelques caviars et faire trembler les filets. Il n’y a plus qu’à attendre l’été 2019 et son arrivée en Espagne pour voir si le « nouveau Neymar » marchera dans les pas de son aîné… ou plutôt dans ceux de Vinicius Junior.
7. Exequiel Palacios
Et dire que la finale de Copa Libertadores entre Boca et River aurait pu ne jamais se jouer après la manche aller reportée en raison de la pluie et la manche retour déplacée puis finalement délocalisée à Madrid. Cela aurait été bien bête puisque le monde entier n’aurait pas pu découvrir le talent de Exequiel Palacios, ce milieu soyeux de 20 ans qui fait le liant entre la défense et l’attaque. Toujours avec classe. Et si les caméras se sont posées, à juste titre, sur Juan Quintero, les amoureux du ballon rond n’ont pas pu passer à côté du néo-international argentin (2 capes). Et Florentino Pérez en fait visiblement partie puisque le Real Madrid serait prêt à lâcher quelques millions d’euros pour l’attirer dans la capitale espagnole dès ce mois de janvier.
8. Nemanja Radonjić
Peu, voire pas du tout connu en France au 1er janvier, Nemanja Radonjić s’est fait un petit nom durant la Coupe du monde en Russie où il a disputé deux rencontres avec la Serbie, avant d’être mis sous le feu des projecteurs en signant à l’Olympique de Marseille pour 12 millions d’euros dans les derniers jours du mercato. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu, et l’ailier de 22 ans n’a pour le moment pas montré son talent qui avait permis à l’Étoile rouge de Belgrade de se qualifier pour la phase de groupes de C1. Comment dit-on « mauvaise pioche » en serbe ?
9. Jo Hyeon-woo
L’Allemagne en pleure encore, elle qui n’avait jamais été éliminée en phase de poules d’une Coupe du monde. Alors que les hommes de Joachim Löw devaient s’imposer face à la Corée du Sud pour se qualifier pour les huitièmes de finale du Mondial russe, Jo Hyeon-woo en a décidé autrement. Le gardien sud-coréen a tout simplement dégainé une prestation XXL avec pas moins de six arrêts – tous plus ou moins académiques – afin d’empêcher les Allemands de marquer et ainsi récupérer le trophée d’homme du match. Et puis, qui ne se souvient pas de sa formidable crête orange et de sa tête de chanteur de K-Pop ? Pas les Allemands en tout cas.
10. Luis Advincula
Inconnu au bataillon ou presque malgré ses 28 printemps et ses dix clubs à travers le globe, Luis Advincula a trouvé son moment de gloire durant le Mondial russe. Car si le Pérou n’a pas passé le cut de la phase de poules, le latéral droit a, lui, remporté le titre officieux de meilleur latéral droit du tournoi. Et ce n’est pas Blaise Matuidi et Lucas Hernández, qui ont vécu l’enfer face à Luis Advincula, ses cheveux décolorés et ses 1500 allers-retours par match, qui vont dire le contraire. Ni les supporters du Rayo Vallecano, tout heureux de voir leurs dirigeants flairer la bonne affaire et récupérer le Péruvien quelques semaines après la Coupe du monde.
par Steven Oliveira