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Les 10 histoires folles de la Gold Cup

Par Marcelo Assaf et Thomas Goubin
Les 10 histoires folles de la Gold Cup

La Gold Cup, qui débute ce vendredi, dans le New Jersey, n'est pas le plus relevé des tournois de sélections. Avant même son coup d'envoi, peu de doutes escortent d'ailleurs le nom de son vainqueur – Mexique ou États-Unis –, mais elle réserve toutefois toujours sa dose d'entertainment. En voici dix preuves.

Tremblement de terre à LA

Une secousse d’une magnitude de 5,6 sur l’échelle de Richter. Voilà comment a débuté l’histoire de la Gold Cup, le 28 juin 1991, à Los Angeles. Avant de disputer le match inaugural, Canadiens et Honduriens avaient ainsi eu leur dose d’adrénaline peu avant 8h A.M. Surpris par le séisme, ils quitteront leurs chambres pour se réunir au pied de leur hôtel. Aucun footballeur ne sera touché, mais le bilan du tremblement de terre sera de deux morts. La première Gold Cup se déroulera dans son intégralité à Los Angeles. Huit équipes boucleront le tournoi fast-food en dix jours chrono. Les États-Unis étrenneront le palmarès de l’épreuve.


1993 : le septuplé d’un goleador brésilo-mexicain

Le multicolore Jorge Campos n’était pas seulement un gardien spectaculaire. Il était aussi un bon attaquant, poste auquel il avait d’ailleurs débuté en pro. En sélection, Miguel Mejía Baron, qui l’avait lancé chez les Pumas, l’alignait même parfois aux deux postes au cours d’un même match. Ainsi, pour l’entrée en lice du Mexique face à la Martinique, Campos va disputer le premier acte dans les buts, avant d’évoluer comme attaquant. Mais ce jour-là, on parlera peu du natif d’Acapulco, et beaucoup plus de Luis Alberte Alves Dos Santos, dit « Zague » . Brésilien de naissance, mais international mexicain, Zague était un avant-centre létal, mais à la technique frustre, loin des canons auriverde. Plutôt Chicharito que Romário. Au stade Azteca, El Tri va massacrer les amateurs martiniquais : 9-0. Zague, lui, soignera sa confiance, en inscrivant sept buts ! Le goleador de l’América terminera évidemment meilleur buteur de la Gold Cup 1993, la première remportée par le Mexique, avec onze réalisations.


Bora Bora

Le Serbe Bora Milutinović est le seul sélectionneur à avoir dirigé lors de cinq Coupes du monde de rang. En 1986, pour sa première expérience, il mène le Mexique en quarts de finale. Suivront le Costa Rica (1990), les États-Unis (1994), le Nigeria (1998) et la Chine (2002). Le sorcier serbe est aussi le seul entraîneur à avoir participé à trois finales de Gold Cup de rang. À la tête des États-Unis, il l’emporte en 1991. En 1993, il s’incline face au Mexique, sélection qu’il reprendra en mains, pour glaner sa deuxième Gold Cup, en 1996, face au Brésil.


Romário en guest star

La zone CONCACAF n’étant pas franchement dense en talents, les organisateurs de la Gold Cup ont pris l’habitude d’inviter des sélections d’Amérique du Sud, mais aussi d’Asie (Corée du Sud), et même d’Afrique (Afrique du Sud, en 2005). Avec trois participations, le Brésil a été le pays le plus fréquemment convié (1996, 1998, 2003). En 1998, la Seleção débarque ainsi aux États-Unis avec une grosse équipe, même s’il manque des pièces maîtresses comme Ronaldo ou Cafu. Edmundo, Mauro Silva, Ze Maria et surtout Romário sont là. La Golp Cup se joue l’hiver, quatre mois avant le Mondial. Romário inscrit trois buts, mais cela ne suffira pas à convaincre Zagallo de l’emmener en France. Finalement, le Brésil, après avoir concédé deux nuls en phase de poules, se fait éliminer piteusement par les États-Unis en demi-finale (1-0).


Oh Canada !

Le vainqueur le plus surprenant de l’histoire de la compétition. En 2000, le Canada signe le plus grand exploit de son histoire – après sa qualification pour le Mondial 1986 – en remportant la Gold Cup. Rien ne laissait pourtant présager un tel dénouement. Au terme de la phase de poules, c’est ainsi à pile ou face que le Canada se qualifie pour les quarts de finale, aux dépens de la Corée du Sud, pays invité avec lequel il était à égalité parfaite. En quarts, le Canada ne se fait pas trop d’illusions face au Mexique, mais l’emporte pourtant après un but en or de Richard Hastings. Opposé à Trinité-et-Tobago en demi-finale, le Canada va remettre une couche de sirop d’érable en finale, en tapant rien de moins que la Colombie de Faustino Asprilla (2-0). Le Canada est encore aujourd’hui le seul pays à avoir rompu l’hégémonie américano-mexicaine (sept Gold Cup pour El Tri, cinq pour le Team USA).


2005 : premières « désertions » cubaines

Escapade dans un magasin de souvenirs, porte de sortie de secours de l’hôtel, ou escalier incendie. La modalité n’est pas toujours la même, mais depuis 2002, pas une édition de Gold Cup ne se passe sans qu’un joueur cubain ne prenne ses jambes à son cou pour se gagner un futur sur le sol de l’ennemi Yankee. Pour stopper l’hémorragie, Cuba est même allé jusqu’à faire l’impasse sur l’édition 2009. La Havane prétexta toutefois des motifs « technico-organisationnels » . En 2015, pour la dernière participation des « Lions des Caraïbes » , le contingent des « déserteurs » , selon la terminologie militaire du régime castriste, a encore grossi, avec quatre joueurs disparus en cours de tournoi. Cette année, les dirigeants cubains n’ont toutefois pas à se faire de mouron : la sélection a échoué à se qualifier.


La colère d’Aguirre

El Bombero. Pour la sélection mexicaine, Javier Aguirre a souvent joué les pompiers de service pour redresser des situations compromises. Mais en 2009, El Vasco va craquer sous la pression. Il vient alors de reprendre en main El Tri, mal en point dans ses éliminatoires pour le Mondial. Lors du deuxième rendez-vous de Gold Cup du Mexique, il s’agace de voir les siens peiner face au Panama. L’ex-entraîneur de l’Atlético de Madrid va alors commettre l’irréparable. Quand le milieu de terrain, Ricardo Philips, longe la touche pour tenter de récupérer un ballon, El Vasco va retrouver ses réflexes d’ex-rude milieu défensif en lui envoyant un coup de pied entre les jambes. Suspendu trois matchs, Aguirre sera de retour pour la finale face aux États-Unis, qui vont se faire gifler d’une bonne manita (5-0).


Gwada Boys on fire

Une première. En 2007, la Guadeloupe se qualifie pour la Gold Cup. Ce sera la belle histoire de l’été. Avant tout composée de joueurs évoluant en Europe, la sélection îlienne non reconnue par la FIFA peut notamment compter sur le renfort de David Sommeil, et surtout, de Jocelyn Angloma. À 42 ans, l’ex-Marseillais a encore du jus et contribue largement au beau parcours des siens en plantant deux buts. Les Gwada Boys iront jusqu’à faire trembler le Mexique en demi-finale. Le seul but de la rencontre sera inscrit par Pavel Pardo, à la 69e minute.


Tim Howard doesn’t speak spanish

Si les États-Unis accueillent la Gold Cup, c’est bien le Mexique qui assure son succès. Partout où El Tri joue, les stades affichent complet, des matchs de poule à la finale. La passion de la communauté mexicaine est telle que le Team USA sent qu’il joue à l’extérieur quand il affronte son voisin du sud. Lors de la finale 2013, Tim Howard s’était d’ailleurs agacé de voir que la cérémonie de remise des prix s’était déroulée en espagnol. « C’est honteux, s’indignera l’ex-portier de Manchester United, si on était à Mexico City, la cérémonie n’aurait pas été en anglais. » Ce jour-là, le Mexique avait dominé les États-Unis (4-2), au Rose Bowl de Pasadena, devant 93 000 personnes, acquises dans leur grande majorité à Giovani dos Santos et consorts.


Panama papers

L’arbitre a-t-il été acheté ? C’est la conviction du Panama, après avoir été défait en demi-finale par le Mexique, lors de la dernière édition de la Gold Cup (2015). En cause, un penalty plus que généreux accordé à la dernière minute du temps réglementaire, qui permit au géant de la CONCACAF d’égaliser. Avant qu’il ne soit transformé par Andrés Guardado, les Panaméens avaient même menacé de quitter la pelouse, en signe de protestation. Un deuxième penalty moins contestable viendra sceller le sort des Canaleros lors de la prolongation. Encore chauds, Luis Tejada et consorts poseront dans le vestiaire devant une banderole au message explicite : « CONCACAF, pourris, voleurs » .

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