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Les 10 dates de Valdés au Barça
Une mauvaise réception en guise d’adieu. En quittant le Camp Nou sur une civière, Víctor Valdés a arrêté les compteurs à 607 matchs, cinq trophées Zamora, trois Ligues des champions et six Ligas avec le maillot du Barça. Retour en dix dates sur une carrière blaugrana loin d’être linéaire.
1) 1er juillet 1992 : L’arrivée reportée
Première signature, et premier couac. Alors qu’il évolue depuis son enfance au club-peña « Cinc Copes » , Víctor Valdés s’engage avec le Barça le 1er juillet 1992. Une idylle brève. Car en septembre de la même année, les parents Valdés doivent prendre la direction de Tenerife : sa mère, souffrante, doit déménager vers un climat plus doux. Ce sont donc les couleurs du Tenerife Sur Ibarra qu’il portera pendant trois ans. Marcial Martin, alors président du club, se souvient d’un garçon de 10 ans « éduqué, intelligent et mature » . Mais aussi caractériel : « Une fois, il travaillait avec son entraîneur, Chanito. Valdés s’est plaint qu’il l’entraînait comme un bébé et a protesté. Son coach me l’a envoyé et lui a dit de l’oublier pour toujours. » Dommage, le bougre sera surclassé. Avant de quitter l’île.
2) 1er juillet 1995 : L’an I
Trois ans plus tard, la famille Valdés revient en Catalogne et Victor s’engage avec le Barça. Au sein de la Masia, aux côtés de son pote de sélection Pepe Reina, il apprend les bases du poste de gardien. Un poste « que je n’aimais pas jusqu’à mes 17-18 ans » , avouera-t-il un jour en interview. En cause, « la souffrance d’être gardien, un poste où tu souffres beaucoup psychologiquement » . Petit à petit, le gamin de l’Hospitalet se fait un nom et grimpe les échelons. En 2002, alors qu’il occupe déjà les cages du Barça, un émissaire de Tenerife (pas du Sur Ibarra) va à sa rencontre. Le reste, c’est Marcial Martin qui le raconte : « Ils ont envoyé un émissaire qui a parlé directement au joueur sans passer par le club. Ils se sont plantés. » Et Valdés est resté souffrir sous le soleil de la Méditerranée.
3) 14 août 2002 : Les débuts
Lors d’un match du tour préliminaire de Ligue des champions face au Legia Varsovie, il prend pour la première fois place dans les cages du Camp Nou. Avec des cheveux, du gel, mais le même regard sombre. Le 1er septembre de la même année, c’est au tour de la Liga de connaître le nom du double V catalan. Face à un Atlético Madrid de retour parmi l’élite, il doit s’incliner à deux reprises (2-2). Une première année où il partagera les cages avec l’Argentin Bonano.
4) 10 novembre 2002 : Une grenade dégoupillée
« Le club punira avec la plus grande sévérité l’acte d’indiscipline commis, sans précédent dans l’histoire de l’entité. » Le 10 novembre 2002, Víctor Valdés est envoyé par Louis van Gaal en équipe B. Une sanction que ne comprend ni n’accepte le portier titulaire. Sitôt, il prévient son entraîneur qu’il ne souhaite pas revenir jouer en filiale. Pendant trois jours, il ne donne même aucun signe de vie. Le malaise est profond, son futur indécis. Le 28 janvier 2003, le ciel s’éclaircit. Louis van Gaal est démis de ses fonctions, Victor récupère par la même sa place de titulaire.
5) 29 mai 2005 : Premier trophée Zamora
Critiqué, sifflé, moqué, Víctor Valdés n’en glane pas moins son premier trophée Ricardo Zamora récompensant le gardien ayant encaissé le moins de buts en Liga. Avec 25 pions encaissés en 35 matchs, son ratio est meilleur que celui d’Iker Casillas, le bilan du Barça meilleur que celui du Real Madrid. Champion d’Espagne pour la première fois, il remportera à quatre nouvelles reprises ce trophée personnel. Un total qui fait de lui le portier espagnol le plus distingué, avec Antoni Ramallets, également gardien blaugrana de 1947 à 1962. Une légende, une vraie.
6) 17 mai 2006 : La muraille de Saint-Denis
Arsène Wenger hait Víctor Valdés. Le 17 mai 2006, en finale de la Ligue des champions, le portier barcelonais croque toutes les offensives anglaises. Thierry Henry, à de multiples reprises, bute sur le dernier rempart barcelonais. Le FC Barcelone, finalement vainqueur 2-1, doit sûrement beaucoup plus à son gardien qu’aux réalisations d’Eto’o et Belletti. La preuve en images.
7) 19 juin 2009 : La dernière prolongation
Fort du triplé acquis pour la première saison de Guardiola, Víctor Valdés et ses représentants rentrent en guerre avec la direction catalane. En cause, une prolongation qui tarde à être officialisée. Fort de son statut, il demande un salaire égal à celui d’Iker Casillas. Autrement dit, 11 millions d’euros à l’année. Malgré des sollicitations venues d’Angleterre, il accepte finalement une « petite » offre à hauteur de 7 patates, jusqu’en juin 2014. Lors de la signature, il déclare : « C’est comme un rêve devenu réalité, entre guillemets, de prendre ma retraite dans ce club. » Laporta en parle comme d’un « exemple fondamental pour l’identité et le modèle du club » .
8) 28 avril 2010 : La corrida avec Mourinho
« Valdés, comme les autres, s’attendait à passer ce tour. Ils avaient eu une sacrée surprise à San Siro. Et quand nous avons vu le cirque qu’ils avaient fait avec leurs T-shirts spéciaux et le public survolté, nous avons compris qu’ils avaient peur. » En conférence de presse, José Mourinho jubile. Il vient de faire tomber le Barça en demi-finale de C1, chez l’ennemi, au Camp Nou. Il n’a d’ailleurs pas attendu les micros pour le faire savoir. Dès le coup de sifflet final, le Portugais court vers ses supporters, le doigt levé. Une insulte pour le portier barcelonais, qui part à sa poursuite et tente par tous les moyens de l’arrêter. Une scène qui marque à sa manière le début de la rivalité Mourinho-Barça.
9) 23 août 2010 : La boulette
Mais Víctor Valdés laisse également derrière lui quelques petites boulettes. La faute à un jeu au pied qui lui a longtemps fait défaut. Comme en ce 23 août 2010. Pour ce match aller de la Supercoupe d’Espagne face au Real Madrid, le Barça a le match en main. 85e minute : Lionel Messi a l’occasion de donner un avantage définitif. Après son face-à-face raté contre Casillas, la chique revient dans ses pieds. Valdés tente alors de dribbler Di María. Encore raté. L’Argentin ne tombe pas dans le panneau et remet les compteurs à 3-2. Le Real, lui, s’imposera au retour et s’adjugera cette Supercoupe d’Espagne.
10) 26 mars 2013 : Une sortie ratée
Dans un Barça que beaucoup annoncent en ‘fin de cycle’, Víctor Valdés signe l’une des meilleures saisons de sa carrière. Déterminant, il enchaîne les miracles. Et fait gagner des points aux Blaugrana. Après son dernier Clásico, il a donc le smileau moment d’entrer sur la pelouse du Camp Nou pour affronter le modeste Celta Vigo. Sur un coup franc inoffensif, sa prise d’appui est mauvaise. Le genou tourne, Valdés est à terre. Diagnostic : rupture des ligaments croisés et une absence de plus de six mois. Sorti sur civière, il ne refoulera plus jamais cette pelouse avec la liquette azulgrana. Un maillot sous lequel il aura donc joué 607 matchs et remporté 21 titres.
Par Robin Delorme, en Espagne