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Les 10 bonnes questions de la semaine européenne
Qu'est-ce qu'on aime les Coupes d'Europe, quand même. Les surprises, les records, les losers. Tout ça, quoi. Et comme après chaque journée, il y a des enseignements à tirer et des questions à se poser. On le fait pour vous, juste ici.
Cavani a-t-il le ratio action/but le plus nul de toute la LDC ?
Oui, l’Uruguayen rapporte des points. Buteur à Nicosie, à nouveau décisif au Parc face aux Chypriotes, Edinson a assuré la qualification du PSG pour les 8es à lui tout seul. Mais est-ce vraiment un exploit ? Car si le club de la capitale a galéré il y a deux semaines face à une équipe qui lui est largement inférieure, les occasions ont été légion en milieu de semaine. Du haut de sa tribune, et avec Papus en compagnon de déconne, Zlatan a pu assister aux nombreux ratés de son remplaçant/concurrent à la pointe de l’attaque. Contrôles approximatifs, plats du pieds mal assurés, frappes à destination de la Celle-Saint-Cloud, rien ou presque n’a surnagé après cette ouverture du score express. 1-0, le tableau d’affichage témoigne de cette inefficacité, qui, si elle ne s’avère pas fatale face à des adversaires de moindre facture, pourrait causer des soucis pour la suite de la compétition. D’autant que ceux qui l’entourent, Lucas et Lavezzi en tête, se placent là lorsqu’il s’agit de jouer les croque-messsieurs. En attendant, Edinson est le deuxième meilleur buteur de l’histoire du PSG en C1.
Peut-on vraiment se qualifier en la jouant petit bras ?
5 points et une deuxième place du groupe C avec 1 but marqué, et un but encaissé. Autant dire que l’AS Monaco s’en sort bien pour l’instant, au vu du niveau de jeu affiché par ses ouailles. Un fonds de jeu quasi inexistant, un manque de prises de risque et un rythme à faire passer les matchs du Bayern ou du Real pour une autre compétition. Ceci dit, les Monégasques peuvent nourrir des motifs d’espoir. L’an passé, en effet, le Zénith-Saint-Pétersbourg s’était qualifié en huitièmes avec 6 points – 1 victoire, 2 défaites et 3 matchs nuls – le plus faible total depuis le passage à la victoire à 3 points. L’an passé toujours, Galatasaray avait eu besoin de 7 points pour décrocher le précieux sésame. Ce n’est pas toujours beau, mais comme le veut le célèbre adage, on fait avec les moyens du bord. Surtout quand ceux-ci se nomment Andrea Raggi.
Alors, il n’a pas sa place au Real, Benzema ?
S’il y a un homme qui a subi les critiques ces dernières années, c’est bien Karim Benzema. Jugé inefficace, stérile, passif, arrogant, nonchalant, le Français s’est pris pas mal de pains dans la gueule. Et ils étaient nombreux à ne plus le vouloir en équipe de France et à dire qu’il n’avait pas vraiment sa place au Real au vu de son faible rendement. Depuis ? Bah depuis tout le monde se tait. En même temps, Rim-K est au top en ce moment, sûrement l’un des meilleurs Madrilènes ces dernières semaines. Jeu en mouvement, remises, buts, passes décisives, le Lyonnais étale tout le potentiel de son immense palette technique. En gros, Benzema est tout simplement en train de prouver qu’il est bien l’un des meilleurs avants-centres de la planète. Après, peut-être que certains pensent encore qu’Higuaín est meilleur que lui ? En même temps, 41 buts en 68 matchs de Ligue des champions, ce n’est pas terrible…
Arsenal a-t-il le mental d’un joueur français au 5e set d’un Grand Chelem ?
Ce set, Arsenal l’avait en main. Trois jeux d’avance, cela devait être suffisant pour aller au bout et chercher la qualification. En moins de 30 minutes pourtant, les hommes de Wenger ont tout lâché. Fébriles, assaillis par la peur de gagner, retournés par la furia des Mauves, les Gunners ont abandonné deux points dans leur antre. Rentré furieux au vestiaire, Tonton Arsène n’a pu qu’assister à la faillite collective de ses joueurs face aux jeunes Belges, même si les espoirs de qualification ne sont que peu compromis. Habitué à être la meilleure équipe de la phases de poules avant d’être la plus mauvaise des 8es, Arsenal vient d’ajouter à sa panoplie le mental de tricolore qui sert pour le match. Pas un bon signe.
Où Messi va-t-il s’arrêter ?
Ça y est, le mythique record de Raúl a été égalé. 71 buts en Ligue des champions pour Messi, cela se fête. Surtout, à ce rythme monstrueux, le petit Argentin n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. Un petit tour vers la calculette nous permet une petite estimation. 71 buts en 90 matchs donc, pour un ration de 0,78 but/match. En imaginant – fourchette basse – que Messi a encore 5 Ligues des champions à disputer après celle-ci, où le Barça va au minimum atteindre les quarts, il reste 56 matchs à disputer à Messi dans la compétition suprême. 56 fois 0,78 = 43 buts. La Pulga terminera donc sa carrière en Ligue des champions avec 114 buts. CQFD.
Est-ce un manque de respect d’aligner une équipe B ?
Mardi soir, Brendan Rodgers surprend son monde au moment de dévoiler l’équipe qui devra se farcir le Real lors du déplacement prestigieux au Santiago Bernabéu. Gerrard, Coutinho, Sterling ou même Balotelli prennent place sur le banc, tandis que les « placardisés » Borini, Kolo Touré ou Lucas Leiva s’offrent le luxe d’affronter les Galactiques dans leur antre mythique. Plus qu’un affront, un véritable manque de respect. D’accord, les Reds accueillent un Chelsea invaincu en championnat samedi prochain. Soit, mais si l’on tape sur les clubs français qui négligent la Ligue Europa, que dire d’un club qui possède les moyens du vice-champion d’Angleterre ? D’une, après autant d’années passées à essayer de retrouver la reine des compétitions, les supporters peuvent logiquement l’avoir mauvaise. De deux, la Ligue des champions rime avec spectacle, qui s’accorde généralement avec les meilleurs joueurs. Attention à ne pas te « Renégirardiser » , Brendan.
Luiz Adriano a-t-il un accord avec le Bate Borisov ?
La ficelle est plus épaisse qu’un string de Nabilla, cette bimbo à grosse lame. Un quintuplé il y a 15 jours, un nouveau triplé dans la semaine : Luiz Adriano a clairement dealé quelque chose avec le Bate Borisov. Meilleur buteur de la compétition (9), à défaut d’être génial, le Brésilien avait déjà étalé ses talents d’escroc face aux Norvégiens du FC Nordsjælland. Mais trop, c’est trop. Un club ukrainien qui écrase par deux fois une équipe biélorusse (12-0 en cumulé) et porte sur le toit de l’Europe un inconnu au double prénom si peu original, personne n’y croit. Un coup de Vlado ?
Jonathan Soriano est-il sous-estimé ?
Il y a des joueurs comme cela, qui jouent dans des championnats moins médiatisés, mais dont on a l’impression que la présence de leur nom au tableau d’affichage est automatique. À l’instar de Graziano Pellè qui enflammait l’Eredivisie les saisons passées avant de rejoindre Southampton cet été, Jonathan Soriano semble prendre un malin plaisir à enfiler les caramels. Auteur d’un triplé hier soir, lors de la démonstration du Red Bull Salzbourg sur la pelouse du Dinamo Zagreb (1-5), l’Espagnol trône tranquillement en haut du classement des buteurs de la Ligue Europa. Un petit coup d’œil à sa feuille de stat’ permet de voir qu’on parle d’un homme qui vient d’enchaîner deux saisons à 29 et 48 (!) buts toutes compétitions confondues. Et avec déjà 27 buts en 24 matchs cette année, le joueur formé au Barça est visiblement prêt à péter son record une nouvelle fois. Alors, personne pour tenter le pari, vraiment ?
Les Verts vont-ils vraiment faire six matchs nuls ?
Hier soir, face à l’Inter, les Stéphanois l’ont fait : ils ont marqué leur premier but en Coupe d’Europe cette saison. Pour cela, il leur aura fallu trois matchs et demi. Une éternité, quoi. Malheureusement, l’Inter a aussi marqué dans cette rencontre, au final, c’est donc un match nul. Encore. Pas un 0-0, certes, mais un match nul quand même. Le quatrième en autant de possibilités. Le pire, c’est que les hommes de Galtier jouent plutôt bien, mais sans arriver à faire la différence. Et cela dure depuis quatre matchs. Comme un sorte de malédiction, en somme. Alors, oui, on vous l’annonce, les Verts vont réaliser l’exploit de concéder six matchs nuls en phase de poules. Et le pire, c’est qu’ils vont se qualifier. L’Inter s’imposant face à Qarabağ et au Dnipro, l’ASSE s’envole vers les 16es avec seulement six points dans les valises. Et après ça, bah tout est possible, forcément. Souvenez-vous de l’Italie, en 1982.
Faut-il croire à l’épopée de Guingamp ?
Guingamp a beau être aux portes de la zone rouge en Ligue 1, Jocelyn Gourvennec et ses hommes ne font pas les choses à moitié quand la Coupe d’Europe se pointe en Bretagne. Hier encore, dans un Roudourou en feu, les Bretons ont tout donné pour aller chercher, aux forceps, un deuxième succès dans la compétition. Une belle chose, car notre indice UEFA aime bien quand nos équipes françaises font preuve d’autant de courage et d’envie pour continuer à s’éclater en C3. Deuxième de son groupe, Guingamp est clairement en bonne position pour disputer les 16es de finale. Et honnêtement, s’ils se battent autant au tour suivant, pourquoi ne pas commencer à caresser l’espoir d’un 8e, puis d’un quart. L’avenir nous le dira. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que si Guingamp tombe, ce sera les armes à la main. Fiers comme des Bretons.
Par PP, RG et GM