- Journée mondiale de la pneumonie
L’équipe type des sans-poumons
Qui a dit qu’un footballeur devait se rendre minable sur un terrain ? Certains ont tellement de talent qu’ils n’ont jamais eu à verser une seule goutte de sueur. Pour d’autres, des problèmes de santé pulmonaires ont mis en danger leur carrière ou leur vie. Un mélange qui donne une équipe ultra compétitive. Et qui devrait satisfaire les puristes.
Yohann Pelé
C’est un beau roman… Atteint d’une embolie pulmonaire en 2012, le portier est déclaré mort pour le football. Après des années de galères, le courageux gardien est revenu au plus haut niveau et garde même les cages de l’Olympique de Marseille. C’est une belle histoire…
Défenseurs
Victor Mosa
Embolie pulmonaire, épisode deux. Sauf que cette fois, le film commence bien et se termine mal. Après une honnête carrière française, ce fils d’immigré italien né en Sicile coule des jours heureux en Corse. Jusqu’en 2009, où il tombe malade. Ses poumons le lâchent à seulement soixante-trois ans. Chienne de vie.
Thiago Silva
Problèmes de santé toujours, avec le capitaine parisien. Exilé en Russie en 2005, le défenseur ne s’y sent pas très bien. Et pour cause : El Monstro souffre d’une tuberculose. « J’aurais pu y laisser la vie, si la maladie avait été découverte quelques semaines plus tard, se souvient-il. Quand le médecin m’a montré la radiographie de mes poumons, j’étais désespéré, j’ai tellement pleuré. » Depuis, Silva n’a même plus besoin d’utiliser ses poumons tellement il est facile.
Naldo
Savez-vous quel est le joueur qui a le moins couru lors de la Ligue des champions 2015-2016 ? Oui, Naldo. Aussi bizarre que cela puisse paraître, l’arrière central avait parcouru en moyenne 7,3 kilomètres par match en février. Le meilleur dans son domaine.
Mariano Pernía
Cela aurait pu être plus grave. Mais cela aurait pu être évité, aussi. À la suite d’un accident de voiture, l’ancien de l’Atlético de Madrid se pète la clavicule… et se perfore le poumon, surtout. Peut-on rejouer au foot après ça ? Oui, puisque le monsieur ne prendra sa retraite qu’en 2012, soit trois ans plus tard.
Milieux
Sergio Busquets
Pas besoin de courir pour réguler le jeu de son équipe, mettre des taquets, et souffler des mots doux à l’adversaire. Et en plus, il a la MSN devant lui.
Thiago Motta
Pas besoin de courir pour réguler le jeu de son équipe, mettre des taquets, et souffler des mots doux à l’adversaire. Et s’il ne court pas sur le terrain, vous croyiez réellement qu’il allait prendre ses jambes à son cou devant Brandão ?
Lucho González
L’homme de confiance de Didier Deschamps, qui n’était pas du genre à faire des appels de trente mètres ou des replis défensifs équivalents. Avec l’âge, ça ne s’est pas amélioré de ce côté-là.
Attaquants
Mario Balotelli
Super Mario n’a jamais été un surnom correspondant au profil de Balo. Vous l’avez déjà vu courir pour attraper une étoile, pour éviter les coups ou pour s’envoler, vous ?
Zlatan Ibrahimović
Récemment, Manchester United était l’équipe de Premier League qui courait le moins. Bizarrement, Zlatan est arrivé cet été. Coïncidence ? Et encore, il s’est mis à décrocher depuis quelques années…
Dimitar Berbatov
Sûrement le capitaine de cette équipe, tant il est beau à voir marcher. Le Bulgare a tellement de talent qu’il ne veut pas tricher en accélérant le mouvement de ses jambes. Pour le plus grand bonheur des yeux.
Remplaçants
Mesut Özil
Feignant, le Mesut ? Peut-être. Mais s’il décide de ne pas transpirer pendant 88 minutes pour finalement faire ce genre de choses, ce n’est pas un problème.
Zinédine Zidane
On n’oblige pas un dieu à se coltiner les basses manœuvres. Au contraire, on le protège d’une paire de serviteurs Vieira/Makelele pour le laisser s’exprimer.
Juan Román Riquelme
Voir Lucho González. Et Mesut Özil. Et Zinédine Zidane.
Johan Cruyff
Sa présence dans cette sélection va bien au-delà de ce cancer du poumon qui a causé sa perte, que l’on pleure encore. Car si le Hollandais volant faisait parler ses poumons sur certaines actions fantastiques, sa vision du football n’était absolument pas liée à une quelconque endurance. Des exemples ? « À moins qu’ils soient stupides, mes attaquants ne doivent jamais courir plus de quinze mètres. » « Le ballon doit courir le plus possible, pas les joueurs. »
Lionel Messi
« Il faut faire attention quand Messi s’éloigne, on a l’impression qu’il marche… Il remarque qu’il est seul, mais quand il voit qu’il est surveillé, il prend l’espace et s’éloigne… Messi passe son match à marcher, il radiographie la situation à chaque instant. C’est le joueur qui court le moins en Liga. Quand il reçoit le ballon, il a la radiographie complète de l’espace et du temps en tête. Il sait où sont tous les joueurs. Et boum ! » Signé Pep Guardiola. Rien à rajouter.
Par Florian Cadu