- Ligue 2
- J1
L’équipe type des mecs à suivre en Ligue 2 cette saison
Cocorico ! Le foot qu'on aime, celui des villes flinguées, des tribunes clairsemées, des pelouses bosselées et des matchs au couteau reprend ses droits, ce vendredi soir, à l'occasion de la première journée de Domino's Ligue 2. Un championnat où se croisent promesses gominées et trentenaires au crâne dégarni, anciens vendeurs de bagnoles et espoirs déchus. Focus sur ces types affamés, inconnus, revanchards, atypiques ou naturellement doués qui vont donner tout leur sel à tes pizzas du vendredi soir. Et à tes parties de MPG.
Gauthier Gallon
Parti par la petite porte, revenu par la grande. Gauthier Gallon et le Nîmes Olympique, ce devait être LA belle story de l’été. Deux ans après avoir quitté les Crocos, où il avait perdu sa place au profit de Yann Marillat, pour gagner ses gallons de titulaire (vous l’avez ?) à Orléans (66 matchs en deux saisons), c’est dans la peau du numéro 1 – et en Ligue 1 de surcroît – que Gauthier Gallon s’apprêtait à retrouver son club formateur, avec lequel il s’était engagé dès l’hiver dernier. Oui mais voilà : entre-temps, le club gardois a eu l’opportunité de prolonger le prêt de Paul Bernardoni, ce qu’il ne s’est pas gêné de faire. Et tant pis pour Gallon, qui a résilié son contrat avant même d’avoir re-foulé la pelouse des Costières, et pris la direction de Troyes. Le barrage Ligue 1-Ligue 2 promet déjà d’être bouillant.
Défenseurs
Jérémy Mellot
Pour lui, découvrir la Ligue 2 à 25 ans avec Rodez avait déjà quelque chose d’inespéré. Alors quand la proposition guingampaise s’est présentée, Jérémy Mellot s’est jeté dessus comme un chien sur un os à moelle. « Chien de talus », c’est d’ailleurs comme ça qu’on le surnommait dans l’Aveyron car, comme il l’expliquait lui-même dernièrement dans Ouest-France, le latéral droit est « quelqu’un qui ne lâche pas tant qu’il n’a pas son bout d’os ». Ou son bout de cheville, c’est selon.
Cédric Hountondji
Lancé en Ligue 1 à 19 ans (en 2013) du côté de Rennes, appelé chez les Espoirs et passé pro la même année : le début de carrière de Cédric Hountondji laissait augurer d’un avenir radieux. Ses prêts successifs à Châteauroux et Auxerre (33 matchs à chaque fois) et sa saison pleine au Gazélec Ajaccio aussi (37 matchs). Sauf qu’ensuite, le désormais international béninois (5 sélections depuis 2017) a perdu sa place en Corse, et s’est carrément paumé tout court, d’abord au New York City FC, où Patrick Vieira ne l’a pas calculé (2 matchs en 2017-2018), puis en Bulgarie, au Levski Sofia (6 matchs la saison dernière). L’Écureuil (le surnom de l’équipe nationale du Bénin) est donc revenu tête basse en Ligue 2, du côté de Clermont, avec l’ambition de retrouver la sélection. Et la Ligue 1 ?
Jérôme Hergault
Fin 2016, alors au Red Star, il estimait pouvoir encore jouer trois ou quatre ans à ce niveau. Non seulement le néo-lorientais est un visionnaire, mais en plus il est modeste : si tout va bien, l’homme qui a découvert la Ligue 2 à 29 ans (il en a aujourd’hui 33) y jouera jusqu’en 2021, date d’échéance de son contrat dans le Morbihan. À moins qu’il ne soit devenu d’ici là un joueur de Ligue 1 : depuis le début de sa carrière, le latéral polyvalent a connu cinq accessions, dont celle – annulée – de Luzenac en Ligue 2 en 2012. Sept ans après, l’ancien ajaccien a retrouvé son mentor, Christophe Pélissier, et Pélissier a retrouvé son talisman. C’est le moment de mettre une pièce sur les Merlus, les gars.
Alexis Peyrelade
Jouer arrière droit dans l’équipe de son père n’est pas de tout repos, Grégoire Puel en sait quelque chose. Mais Laurent Peyrelade l’assure : son fils Alexis ne bénéficie d’aucun passe-droit au sein de l’effectif ruthénois. En atteste les douze petits matchs qu’il a disputés en National l’an dernier avec le RAF. Douze matchs en trompe-l’oeil pour le latéral, qui a fini la saison comme titulaire. Pas par « filiation », mais parce qu’il fait le taf, assure le daron. On va vite le savoir.
Milieux
Gauthier Hein
Un blase qui flaire bon le Nord, mais un parcours qui sent la lose, jusqu’ici. Son premier but en pro ? Annulé, la faute à ce pétard balancé par les supporters messins sur Anthony Lopes, le portier lyonnais, le 3 décembre 2016. Sa première saison (2017-2018) loin du FC Metz, en prêt ? Plutôt réussie sur le plan personnel (20 matchs, 4 buts), elle s’est terminée à la dernière place de Ligue 2 avec le Tours FC, tandis que son club formateur finissait bon dernier de Ligue 1 de son côté. Vous la voyez venir, la saison galère pour les Grenats et le VAFC ? Gauthier Hein, lui, voit déjà plus loin, comme il l’a assuré à La Voix des Sports : « Metz compte sur moi et a envie que je passe un cap« . Histoire de s’affirmer comme un pilier de l’opération remontée dans un an, à son retour en Lorraine.
Anthony Gonçalves
Après deux saisons très abouties avec Strasbourg, qu’il a largement contribué à faire remonter dans l’élite et à s’y maintenir, et une troisième plus frustrante (11 matchs de L1) mais auréolée de cinq buts et d’un titre (la coupe de la Ligue), l’ancien lavallois est revenu casser du petit bois sur son terrain de jeu favori, celui de la Ligue 2, où il a disputé 206 matchs avec Laval entre 2009 et 2016. Plutôt une bonne nouvelle pour Neymar, moins pour les tripoteurs de Ligue 2.
Vincent Thill
Il est et restera le premier joueur né dans les années 2000 à disputer un match de l’un des grands championnats. C’était le 22 septembre 2016, à 16 et 231 jours. Près de trois ans plus tard, Vincent Thill ne compte qu’un match de Ligue 1 de plus au compteur. Mais vingt-huit de plus (pour douze buts) en National, championnat dont il a été l’une des sensations l’an dernier sous le maillot de Pau. Reste désormais à confirmer à l’échelon du dessus, où Metz l’a une nouvelle fois prêté, à Orléans cette fois. Histoire de s’affirmer comme un pilier de l’opération remontée dans un an, à son retour en Lorraine.
Attaquants
Florian David
Deux fois, il a fait du mal au FC Chambly Oise. D’abord en avril 2018, avec Les Herbiers, pour qui il a ouvert le score en demi-finale de la coupe de France (2-0). Puis en février 2019, avec Rodez, pour qui il a inscrit le but vainqueur lors du duel au sommet du championnat de National (2-1). Afin que l’histoire ne se répète pas en Ligue 2, le club camblysien a eu une super idée : recruter son bourreau, toujours indésirable à Grenoble, son propriétaire, malgré ses 12 pions en N1 la saison dernière. Manquerait plus que le type sorte une saison blanche dans l’Oise.
Dejan Sorgić
Après avoir planté trente-huit buts outre-Jura, dont quinze la saison dernière, ce qui en fait le deuxième meilleur réalisateur de la Super League suisse derrière un certain Guillaume Hoarau, le serbo-croate s’est décidé, à trente ans, à quitter le FC Thoune et à tenter sa chance loin du pays du chocolat où il a effectué l’ensemble de sa carrière. Nouveau Christian Giménez ou futur Alexander Frei ? Qu’importe : en asseyant Jean-Marc Furlan sur son banc, l’AJA s’est d’ores et déjà assuré un billet pour la Ligue 1 l’an prochain.
Joris Correa
Un match en Ligue 1, et aucun en Ligue 2 : quand il a disputé ses première minute dans l’élite à vingt ans, sous le maillot de Bastia (en 2013), Joris Correa imaginait sans doute présenter un CV un peu plus ronflant six ans plus tard. Pas conservé par le Sporting, le natif de Drancy a bourlingué, de la réserve du Paris FC (N3) à Sainte-Geneviève (N2) en passant par Sedan (N1) et Grande-Synthe (N3). Jusqu’au déclic, l’an dernier, sous le maillot de Chambly, dont il a été l’un des artisans majeurs de la montée en Ligue 2 (13 buts en 33 matchs de championnat). Mais plutôt qu’avec l’Inter Milan picard, c’est avec l’US Orléans que l’attaquant découvrira ce niveau. On a beau faire, un grand public comme celui du stade de la Source, ça pèse dans l’esprit des joueurs.
Remplaçants
Florian Martin
En février 2018, il marchait sur la Ligue 2 (12 buts en 21 journées) sous le maillot de Sochaux et semblait programmé pour la Ligue 1. Aujourd’hui, il est tout heureux de recommencer à marcher tout court et à courir, lui qui n’a plus joué depuis dix-huit mois et cette rupture du ligament croisé en coupe de France contre le PSG, un match où il avait d’ailleurs planté (1-4). À défaut d’affronter le club de la capitale en championnat, le gaucher pourra facilement aller le voir jouer, puisque c’est à Paris, au PFC, qu’il va tenter de se relancer.
Jean-Kévin Duverne
Si vous l’apercevez, plutôt que le suivre, immobilisez-le et ramenez-le à son employeur, le Racing Club de Lens, qui a deux-trois mots à lui dire. Bientôt un mois que l’entraînement a repris à la Gaillette, et bientôt un mois que le club artésien est sans nouvelles de son défenseur. Si ce n’est par le biais de ses avocats ou de la presse. « JKD », lié aux Sang et Or pour encore un an mais qui conteste sa dernière année de contrat (au motif qu’elle figurait sur un avenant qu’il assure n’avoir jamais signé), leur a ainsi posté une petite carte de vacances dans L’Équipe, ce jeudi : « Je ne rejouerai plus jamais au RC Lens« . On en reparle le 3 septembre, mon grand.
Mattéo Tramoni
Ce ne sont pas Johan Martial et Florentin Pogba qui vous diront le contraire : ce n’est pas simple, de vivre dans l’ombre de votre frangin, surtout quand il s’agit de votre cadet. Mattéo Tramoni, lui, s’en fout. Son frère Lisandru est déjà pisté par le PSG à 16 ans ? À 19 ans, il est déjà l’un des tauliers de l’ACA (28 matchs de L2 la saison dernière), qu’il aura à coeur de maintenir en Ligue 2 cette année, lui le natif d’Ajaccio.Avant, peut-être, de s’envoler pour Dortmund, le seul club qui le fait rêver, avec son club formateur bien sûr.
Tino Kadewere
Samir Nasri a préféré snober Paul Le Guen et le projet du HAC ? Tant pis pour lui, il n’assistera pas à l’éclosion de Tino Kadewere (23 ans). Après une demi-saison à se faire au climat normand, l’attaquant zimbabwéen (huit sélections avec les Warriors), déjà auteur de sept buts (dont cinq en Ligue 2) lors de ses six premiers mois sous le maillot Ciel et Marine, est désormais complètement rodé et paré au décollage. Et s’il était – enfin – là, le successeur de Benjani Mwaruwari ?
Bruno Luzi
Il a pris son équipe en district, en 2001. Dix-huit ans et sept montées plus tard, le voilà chez les pros, toujours sur le banc du FC Chambly, club fondé par sa famille. Cristaline tient sa nouvelle égérie.
Par