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L’équipe type des joueurs fidèles
Cologne est officiellement relégué en 2. Bundesliga depuis quelques jours, entraînant dans sa chute un certain Jonas Hector. Mais plutôt que fuir ses responsabilités, l’international allemand a déjà annoncé rester dans ce club qui lui « a donné la chance de passer de la division régionale à l'équipe nationale ». Comme Hector, d’autres ne se sont pas débinés face à la relégation et ont décidé de continuer à défendre leurs couleurs à l’échelon du dessous. Voici donc les seize irréductibles.
Christophe Revault
Malgré la double relégation du Téfécé en 2001, l’autre divin chauve ne se débine pas. À 29 ans, en National, il va chaperonner les Pitchounes pour permettre au club de se redresser. Un choix qui aurait pu lui coûter bien plus cher, puisqu’en septembre de la même année, sa maison est touchée par l’explosion de l’usine AZF. Voilà comment on se fait remercier…
Défenseurs
Gilles Cioni
Bastia a chuté de cinq divisions, ses amis de toujours Cahuzac et Leca ont été contraints de partir, mais Gillou s’est accroché au maillot turchini, malgré la proposition d’Ajaccio. « La raison principale, c’est le Sporting. À un moment donné, c’est la passion qui fait pencher la balance. Même si c’est peut-être irraisonné. » L’île de la fidélité.
Éric Sikora
Facile d’être l’homme d’un seul club quand il s’appelle Liverpool, la Juve ou le Barça. Mais quand il s’agit de Lens, il faut aussi se préparer à l’éventualité de quitter de temps en temps l’élite. Et quelles que soient les déroutes, comme la relégation de 1989, Cap’tain Siko s’est voué corps et âme à Bollaert. Jusqu’à s’infliger ça lors de sa reconversion en tant qu’entraîneur.
Fabricio Coloccini
Si le ventricule gauche de son cœur est réservé à San Lorenzo, Colo a donné celui de droite à Newcastle. Chose qu’il a prouvée lors de la descente en Championship en 2009. Lui qui avait connu l’itinérance à l’AC Milan, prêté quatre saisons de suite, était en besoin de sédentarité. Et c’est chez les Magpies qu’il a posé ses valises, quel que soit le niveau.
Jonas Hector
Deux salles, deux ambiances. Alors qu’il sera sûrement titulaire avec la Nationalmannschaft en Russie, c’est à la D2 que Jonas Hector goûtera à la rentrée. L’arrière a refusé d’activer sa clause de départ malgré l’intérêt de Dortmund, du Bayern et de la Juve et a même prolongé son contrat avec la lanterne rouge de Buli. Le dernier des Mohicans.
Milieux
Frédéric Da Rocha
Quand peut-on affirmer qu’une loyauté est indéfectible ? Lorsqu’elle est avérée autant lorsque le club est au sommet qu’au fond du gouffre. La Roche a refusé Liverpool après le titre de 2001 des Canaris, mais aussi Reims au moment de la relégation en 2007. Si bien que pour son dernier match en 2009, une banderole clamera : « Da Rocha, un brave au milieu des épaves ».
Bruno Soriano
Il aurait dû s’appeler Bruno Solo, car Soriano n’aura connu qu’un seul club. En mai 2012, le sous-marin jaune prend l’eau, mais son fidèle pilote n’abandonne pas l’engin. Et peu importe si Valence, l’Atlético ou Arsenal se proposent de le récupérer. Un pari risqué, mais réussi, puisqu’en compagnie de Marcos Senna et de Mateo Musacchio, il permettra à Villarreal de retrouver l’élite dès la saison suivante.
Xabi Prieto
Si son corps le lui permettait, il jouerait encore l’an prochain pour la Real Sociedad. Le natif de Saint-Sébastien raccrochera les crampons cet été après vingt et une années en txuri-urdin. Alors ce n’est pas une petite relégation en 2007 qui lui aurait fait tourner la tête et renoncer à son amour de toujours, malgré les avances du Racing Santander et de l’Ajax.
Juan Carlos Valerón
Le milieu offensif aura presque tout connu au Depor. Faire trembler quelques cadors européens en Ligue des champions, d’abord. La deuxième division, aussi, une dizaine d’années plus tard. Mais Valerón n’abandonnera jamais son club adoptif et remportera même le titre du meilleur joueur de Segunda Division cette même saison. Jean-Charles Valeureux.
Attaquants
Davissandro Del Piezeguet
D’un côté, Il Pinturicchio, enfant de la Juve et tout frais champion du monde. De l’autre le Roi David, finaliste malheureux. Et tous deux s’allieront pour tenir la Vieille Dame par le bras durant son année au purgatoire, à la suite de l’affaire des matchs truqués. Avec 38 buts et une promotion illico presto, les bons comptes font les vieux amis.
Lukas Podolski
Quatorze ans avant Jonas Hector, un autre international allemand vouait fidélité à un Effzeh déjà relégable. À seulement 19 ans et après une première saison remarquée en Buli, Podolski reste fidèle à son club et y poursuit son apprentissage. Résultat ? 24 buts et 10 passes décisives. Un amour inconditionnel, au point d’y ouvrir un kebab.
Remplaçants
Raphael Schäfer
Débarqué à Nuremberg en 2001, le natif de Pologne fut un pilier de l’équipe. Et après une courte expérience à Stuttgart, il regagne ses pénates pour aider le club à retrouver l’élite. Et quand les Bavarois retombent en D2, il n’est pas du genre à se défiler et reste au chevet du Altmeister. Aujourd’hui ? Ben, il entraîne les gardiens du 1.FCK.
Lionel Mathis
Les frissons de la Coupe de France et de l’Europe ont sûrement pesé dans la balance. Arrivé à l’EAG en 2008 et en Ligue 2, l’ex-Auxerrois est resté du côté du Roudourou lors du passage en National, comme son acolyte Thibaut Giresse. Bien lui en a pris, puisqu’il y aura une nouvelle Coupe de France et une nouvelle C3 à la clé en 2014. Retour sur investissement.
Sylvain Marveaux
Formé chez le voisin rennais, Sylvain Marveaux ne s’imaginait pas poursuivre ailleurs qu’à Lorient, quitte à évoluer en Ligue 2 pour la première fois de sa carrière. Malgré des touches sérieuses en Turquie, le petit frère de Joris s’accroche à sa Bretagne natale, probablement tenté par les déplacements dans les chaudrons de Niort et de Clermont.
Angelo Palombo
Durant sa longue carrière, le milieu défensif n’a jamais souhaité quitter Gênes. Et même lorsque ses dirigeants l’ont poussé vers l’Inter, Angelo Palombo est revenu, trop amoureux de sa Samp’ et sans tenir compte de la division dans laquelle elle évoluait. Aujourd’hui retraité, il fait quand même partie du staff de Marco Giampaolo. Un amoureux à l’italienne.
Sergio Pellissier
Un immortel de la Serie A. À 39 piges, Sergio Pellissier dispute sa 18e saison au Chievo Vérone. Et s’il trouve moins le chemin des filets qu’avant, le natif d’Aoste pourra au moins se targuer d’être resté fidèle à son club lorsque celui-ci est tombé en deuxième division, en 2007. Sergent Pellissier.
Par Jérémie Richalet et Mathieu Rollinger