- CDM 2018
- 8es
L’équipe type des huitièmes de finale
La douceur de Pavard, la grinta de Cavani et Juan Mata qui se prépare à Koh-Lanta : c'est l'équipe type de ces huitièmes de finale.
Kaspijel Subachel
Les deux colosses (3 mètres 80 à eux deux) nous ont offert un duel épique au bout de la nuit de Nijni Novgorod, se rendant coup pour coup dans une arène à l’ambiance électrique. Chaque rempart méritait d’emmener sa nation au septième ciel, mais c’est finalement l’exonéré d’impôt qui a pris le dessus à l’usure. Le scénario du prochain Marvel est tout trouvé.
Défenseurs
Benjamin Pavard
Des fautes bêtes, des pertes de balle, des duels perdus avec Di María, des problèmes de placement. Mais on a tout oublié, grâce à un seul et unique geste. Une volée monstrueuse de l’extérieur du pied qui file lucarne opposée. Quel destin !
La chatte à Roberto
La féline de Didier Deschamps a du souci à se faire, elle pourrait bien être détronée par celle du sélectionneur des Diables rouges. Mis dans une mouise sans nom par la bande à Kagawa, Tonton Roberto a eu du nez en faisant entrer coup sur coup Fellaini et Chadli à 0-2, puis a pu compter sur la naïveté des Japonais pour plier ça au buzzer, 3-2. Renversant.
Mathias Jørgensen
L’élève avait presque dépassé le maître. Avec une « Suárez » revisitée et améliorée, le roc d’Huddersfield n’a récolté qu’une simple biscotte à la suite de son sacrifice heureux de la 115e minute. En plus, c’est lui qui s’était chargé de lancer les hostilités après une trentaine de secondes de jeu seulement au milieu d’un capharnaüm de joueurs. Sauf que les dieux du foot ont cette fois décidé de venger Asamoah Gyan, et malgré le loupé de Modrić, le Danemark a tout de même fini terrassé. Mathias Jørgenseum.
Gabriel Mercado
Le grand méchant de ce France-Argentine avait un patronyme plus enclin à décrire un dimanche d’emplettes avec un panier en osier sous le bras. Buteur sans vraiment le faire exprès au sortir de la mi-temps, il a surtout passé son temps à insulter ses vis-à-vis et distribuer les coups de machette, avec le vilain Otamendi à ses côtés. Au moins, l’ange Gabriel a trouvé son antithèse.
Milieux
Takashi Inui
Un but inouï, du combat, et un vestiaire nettoyé à la fin du match malgré l’élimination, avec un petit mot laissé sur la table : « merci ». Un putain de chic type.
Rafa Márquez
39 printemps, des liens prétendus avec un cartel et des emmerdes avec les États-Unis en conséquence, le brassard d’El Tri porté lors d’un cinquième Mondial de rang et une titularisation en huitième de finale de la compétition reine. Comme s’il en avait encore besoin, Rafa Márquez est venu rappeler sur le sol russe la signification du mot « légende ». Et bizarrement, sa sortie à la pause face à la Seleção a sonné comme la fin des ambitions de la Verde.
Juan Mata
Pendant que ses compatriotes se font ouvrir à l’autre bout du monde, le soyeux gaucher vient se ressourcer pépère dans la jungle colombienne, et offre un moment de partage à un supporter de Man United venu le croiser en pleine broussaille. Le seul Espagnol au niveau en ce début d’été.
Attaquants
Edinson Cavani
Un doublé pour permettre à l’Uruguay de se qualifier en quarts et la décence de se blesser pour ne pas faire trop mal à la France qui l’aime tant au prochain tour. Le « Matador » le plus sympa du monde.
Romelu Lukaku
Muet pendant 94 minutes, le déménageur d’Old Trafford a sorti le grand jeu face au Japon quand il en était encore temps. Sa course traîtresse et son effacement sur le troisième pion des siens sont à montrer dans toutes les écoles de foot. Voire au-delà.
Kylian Mbappé
« Une telle performance à ce niveau mondial. À 19 ans, je me faisais virer par Brighton ! Quelle joie de le regarder. C’est le cauchemar absolu des défenseurs. » Voici les mots de Ian Wright, l’un des nombreux compliments de la part des légendes du foot après la performance supersonique de Kylian Mbappé contre l’Argentine. Ça va beaucoup trop vite.
Remplaçants
Gerard Piqué
Une mimine absurde pour imiter son compère de charnière au Barça, et une élimination qui laisse tout un pays sur sa faim et vient conclure une belle dégringolade collective. En tout cas, l’Égypte – et peut-être le globe – ne le remerciera jamais assez d’avoir embué les yeux de Sergio Ramos de la sorte.
Carlos Sánchez
Comme si sa connerie en ouverture face au Japon n’avait pas suffi, l’ancien de VA a décidé de plomber une deuxième fois son pays. Cette fois, il se fait piéger comme un bleu par Kane et tombe sur un Mark Geiger complètement paumé. Le résultat est le même : punition depuis les onze mètres et coup de massue immédiat au tableau d’affichage. Heureusement que l’inusable Yerry Mina est là pour sortir les muscles dans le temps additionnel. L’ami Carlos, lui, était déjà sorti depuis un bon quart d’heure.
Neymar
Willian a été bien meilleur contre le Mexique, mais il n’a pas la même faculté à faire parler de lui. Watch me Ney Ney.
Artem Dzyuba
Oui, la Russie a réussi à éliminer l’Espagne aux tirs au but grâce à une défense de fer et des chandelles. Mais en dessous de celles-ci, heureusement qu’il y avait le grand Dzyuba, imperméable à la pression pour convertir son penalty dans le jeu.
Andreas Granqvist
Un jeune papa qui va disputer un quart de finale de Coupe du monde. Comme dirait Jo-Wilfried Tsonga, la vie est belle, allez !
Jordan Pickford
D’abord, Mateus Uribe lui a fait siffler les oreilles en fracassant la barre, et ensuite, il s’est détendu de tout son long pour stopper la tentative de Carlos Bacca. Jordan Pickford a brisé la malédiction des Anglais aux tirs au but, et c’est un sacré exploit.
Par Kevin Charnay et Jérémie Baron