L’équipe-type des gentils
Étouffées les insultes, oublié le bus de Knysna, évaporés les mollards, coupées les têtes de nœud. Place aux serviables, aux humbles, aux maillots mouillés et aux Marseillaises chantées à plein poumon. So Foot te débarrasse de toutes ces racailles et imagine une équipe de France certifiée 100% gentils garçons. Attention, la réussite sportive de cette sélection n'est pas garantie.
Hugo Lloris : Le modèle. Discret, bosseur, souriant et bon qui plus est. Hugo mérite incontestablement le brassard de capitaine de notre équipe Bisounours. Brimé dans cette équipe de petits voyous, le goal lyonnais prendrait l’envergure d’un patron s’il pouvait être épaulé par des gars aussi irréprochables que lui. Par contre ne comptez pas sur Hugo pour mettre le feu en conférence de presse.
Laurent Bonnart : Avec un nom pareil, Lolo Bonnart ne pouvait qu’être titulaire indiscutable dans notre équipe de France des gentils. Le natif de Chambray-lès-Tours se dépense sans compter depuis une bonne décennie sur tous les terrains de l’Hexagone. Limité techniquement mais généreux dans l’effort, l’ancien Manceau chipe le poste à Mathieu Debuchy, plutôt engageant lui aussi mais trop tatoué pour être profondément gentil.
Zoumana Camara : Le joyeux. De Saint-Étienne à Paris, en passant par l’Inter, Bastia ou encore Marseille, Camara a toujours conservé sa bonne humeur, même lorsqu’il s’est gravement blessé aux adducteurs en 2002. Alors qu’il ne cesse de reculer dans la hiérarchie des défenseurs au PSG, Papus garde le sourire. Le genre de mec qui ne posera jamais le moindre problème dans un groupe.
Mathieu Delpierre : Recalé du centre de formation de Nantes en jeunes, inconnu en France, le nouveau joueur d’Hoffenheim est un bosseur-né. Champion d’Allemagne avec Stuttgart, il y a même porté le brassard de capitaine. Parfois présélectionné, Mathieu n’a jamais joué en Bleu. Une anomalie enfin corrigée.
Jérémy Mathieu : La caution rousse de l’équipe. Le poil de carotte du foot français n’est pas un acariâtre. Il est discret au point d’être totalement oublié par Laurent Blanc pour l’Euro 2012 alors qu’il fait des malheurs sur son flanc gauche en Liga. Une gueule de loser mais un garçon en or.
Rio Mavuba : Difficile de ne pas sélectionner celui qui a été élu joueur « le plus sympa de Ligue 1 » cette saison. Né en mer, apatride pendant près de 20 ans, Rio ( « fleuve » en espagnol, ça ne s’invente pas) inonde le groupe par sa joie de vivre et son travail de relayeur infatigable.
Yohan Cabaye : Le gendre idéal. Le Chtimi de Tourcoing sait se faire apprécier d’un vestiaire. Regretté à Lille, encensé à Newcastle, Cabaye est un garçon simple qui aime jouer pour les Bleus, lui qui a connu presque toutes les sélections de jeunes. Et en plus il est bon. Très bon.
Loïc Rémy : Deux prénoms du terroir pour un patronyme bien de chez nous. Le Marseillais sera chargé d’apporter sa vitesse et sa bonne humeur sur le flanc droit de l’attaque. Doux comme un agneau, Loïc possède de plus une botte secrète : son souffle au cœur qui lui confère un petit côté attendrissant.
Yoann Gourcuff : S’il y a bien quelqu’un qui se réjouit de l’épurage en Bleu, c’est lui. Enfin débarrassé de ses démons, le beau de ces dames va pouvoir laisser parler son football pour redevenir le meilleur meneur de jeu de l’Hexagone. Et le discret Breton pourra faire taire quelques rumeurs en ramenant Karine Ferri au stade. Et rien que pour ça, le fils de Christian mérite amplement sa place.
Gabriel Obertan : Débarrassé de la génération 87, ce natif de Pantin, aux choix de carrière parfois douteux, mérite d’avoir sa chance. Titulaire d’un bac littéraire avec mention, Gaby veut prouver qu’on peut allier vivacité de jambes et d’esprit. Par contre, ne comptez pas sur lui pour les mettre au fond, le Magpie n’a inscrit que 10 petits buts en 153 matchs chez les pros.
Louis Saha : Il est accessible, humble, plutôt cultivé et aurait probablement eu une immense carrière s’il n’avait pas un corps en carton-pâte. De Metz à Tottenham en passant par Manchester, P’tit Louis n’a laissé que des amis. L’auteur Du Quartier aux étoiles montre qu’on peut venir des quartiers et jouer au ballon sans être une petite crapule.
Entraîneur :
Paul Le Guen : La platitude incarnée. Qu’il perde ou qu’il gagne, Le Guen reste impassible. Le mec le plus lisse du football français est l’entraîneur parfait pour cette équipe de gentils garçons. Ici, pas de Mateja Kezman ou de Samuel Eto’o, pas besoin d’élever la voix ou de remettre un joueur à sa place, ce dont il s’est montré incapable aux Rangers comme au PSG et au Cameroun.
Remplaçants :
Romain Danzé : Un gars né à Douarnenez qui grandit à Pouldergat et fait ses gammes à Gourlizon est forcément quelqu’un d’attendrissant. Ambassadeur d’une association de lutte contre la Mucoviscidose, la Danze ne rate jamais une occasion de montrer qu’il a un cœur gros comme ça.
Fabien Lemoine : Le miraculé. Quand en août 2010 il subit l’ablation de son rein droit, éclaté en trois parties suite à un choc avec Lemaître, Lemoine croit sa carrière de footballeur brisée. De retour seulement trois mois plus tard, le milieu de terrain stéphanois a appris à relativiser et à prendre les choses du bon côté. Indispensable dans un groupe.
Benoit Cheyrou : Frère de Bruno, ce récupérateur sous-coté a toujours été un homme de l’hombre. A 31 ans, celui qui vient de finir sept saisons de Ligue 1 à plus de 30 matchs mérite de porter le maillot bleu avant la fin de sa carrière. Un rêve qu’il avait touché du doigt en amical face à l’Espagne en février 2010, avant de finalement rester sur le banc. Et dans l’ombre, encore une fois.
Franck Tabanou : Pour planter le décor, Tabanou est né dans le 94 mais a préféré le centre de formation du HAC à celui du PSG. Depuis 2008, « ti’pav » vit une love story touchante avec le TFC. Parce qu’il fallait mettre un gentil Franck sur le banc, histoire de gommer à jamais l’horrible Ribéry. Et puis, Tabanou vous fait des bisous.
Guillaume Hoarau : L’ambianceur. Hoarau est le remplaçant idéal, celui capable de redonner le sourire à tout un vestiaire après une défaite. Abonné au banc des remplaçants ou à l’infirmerie au PSG, le Réunionnais peut danser, chanter, jouer de la musique, raconter des blagues moisies… Bref, le nouveau Sammy Traoré du Parc. Avec un peu plus de qualité balle au pied.
YC, QM et PGF