- EURO 2016
- Bilan
- Équipe type
L’équipe type des coiffeurs au chômage
Ils ont joué l'Euro mais pas vraiment. Eux, ce sont les sélectionnés abonnés au banc. Ils forment une belle équipe, avec un Lyonnais champion d'Europe dedans. Sur le banc, évidemment.
Marc-André ter Stegen
Difficile de bousculer la machine Neuer. A fortiori quand on n’y parvient pas avec Claudio Bravo à Barcelone. S’il n’y a même pas un petit match des coiffeurs à se mettre sous la dent, l’Allemagne ayant une qualification à assurer lors de sa dernière rencontre face à l’Irlande du Nord, ça devient carrément mission impossible. Alors, si Ter Stegen est loin, et Bernd Leno encore plus loin, la question est : mais où est Kevin Trapp ? Réponse : largué.
Défenseurs
Héctor Bellerín
Il a pris la place de Debuchy à Arsenal, permettant indirectement à Jallet de prendre celle de la Buche en équipe de France. Résultat, aucun des trois n’aura joué la moindre minute d’Euro. Pendant ce temps-là, Sagna a permis à Griezmann de débloquer la France face à l’Irlande. Hector aurait-il pu en faire autant face à l’Italie ? Non. Pas de place pour les ballerines devant la grâce rugueuse de la BBC.
John Stones
« Le défenseur le plus excitant depuis Rio Ferdinand », selon Glenn Hoddle, a au moins un point commun avec son illustre prédécesseur : il a pu passer des heures les jambes tranquillement dépliées depuis son banc de touche. Il aurait tout autant pu se blesser en se levant que personne n’aurait rien remarqué. On va devoir attendre encore – au moins – deux ans avant de juger si Josh est prêt pour le très haut niveau. Ou si Stones est en mousse.
Christian Kabasele
Il ne doit son intégration dans les 23 qu’aux blessures en cascade qui ont touché la défense belge, de Kompany à Lombaerts. Reste que Christian est le seul joueur de champ belge à n’avoir pas joué la moindre minute de jeu et ça, bah c’est laid. Alors que, si ça se trouve, c’est lui qui avait tout le mental des Diables en réserve.
François Moubandje
On peut lutter toute l’année et avec succès pour continuer à jouer sur les terrains de Ligue 1, et ne pas mettre un pied sur ceux de Paris, Lille ou Saint-Étienne l’été venu. Forcément, c’est plus compliqué de mettre Ricardo Rodríguez que William Matheus sur le banc. Frustré, François aurait déclaré après la qualification en huitièmes « je bande mou ». Classe.
Milieux
Julian Weigl
Une petite mi-temps avec la Slovaquie en match de préparation, et puis c’est tout. Il n’y avait de la place que pour un Julian dans cette Mannschaft et c’est Draxler qui l’a braquée. La demie ? Pour Schweini. De toute façon, le Dortmunder n’aurait accepté de jouer que la finale. Julian bégueule.
Ante Ćorić
Difficile d’exister au milieu de Modrić et Rakitić. En mars, son Dinamo Zagreb l’oubliait au stade après un contrôle anti-dopage. Ante Čačić l’a, lui, oublié sur le banc, et Ćorić est resté un coéquipier de l’ombre, fourmi travaillant pour les rois à damier. Ant-man.
Michel Platini
Il a décliné toutes les invitations à venir au stade, même pour la finale. Pendant ce temps, son officieux remplaçant Ángel María Villar s’endormait devant Angleterre-Slovaquie, Ronaldo égalait son record de buts et braquait sa coupe. Dur pour le roi déchu, suspendu quatre ans de toute activité liée au football. Platini football, ni Euro.
Ross Barkley
8 buts et 9 passes décisives en Premier League n’ont pas convaincu Roy Hodgson de son utilité au milieu de terrain, lui préférant un autre enfant d’Everton, Wayne Rooney. Oui, mais Wayne n’a pas pesé face aux Vikings islandais, et les Three Lions sont rentrés à la maison prématurément. L’Euro de Ross, bâclé.
Attaquants
Will Grigg
Le remplaçant-star de l’Euro. Avec l’Irlande du Nord, c’était le feu des tribunes au banc, à défaut du terrain. 10 000 personnes ont fêté le retour de leurs Boys au pays, mais c’est bien l’attaquant de Wigan qui a reçu l’accueil le plus incandescent malgré zéro minute jouée. Une folie. Burning Man.
Pylyp Budkivskiy
Peu d’attaquants n’ont pas eu le loisir de fouler les prés français, les remplaçants étant plus susceptibles d’apporter leur fraîcheur à l’avant. Si la situation de Will Grigg est décevante du point de vue des tribunes, que dire de celle de Budkivskiy ? Alors que son Ukraine n’a pas été foutue d’inscrire le moindre but dans cet Euro, l’attaquant du Zorya Louhansk est resté désespérément vissé sur le banc. Au moins son club va-t-il retrouver un Pylyp électrique.
Remplaçants
Anthony Lopes
Après sa saison lyonnaise, Anthony Lopes aurait pu légitimement prétendre à une place de titulaire en Selecção. Mais voilà, on ne détrône pas le Rui Patrício comme ça, ses plus de 300 matchs dans les cages du Sporting, ses plus de 50 dans celles de la sélection, sa moyenne de 30 % de penaltys détournés et sa finale parfaite. Il faudra encore un peu de temps au portier de l’OL pour prendre la place du calife. Iznogoud Lopes.
Marc Bartra
Il était la relève du FC Barcelone. Puis finalement non. Alors, avant de jouer l’Euro, Marc a décidé de se mettre à l’allemand et a pris la tangente, direction Dortmund. En France, il n’aura pas eu l’occasion de montrer ses premiers progrès dans la langue de Goethe. Ou peut-être Del Bosque attendait-il une rencontre face au pays de Galles de Gareth Bale pour aligner Mark Bartrer.
Jonathan Tah
Antonio Rüdiger blessé à deux jours du début de la compétition, Joachim Löw a décidé d’appeler Jonathan Tah, pourtant absent de la première liste élargie. Mais pas de destin à la Rami pour Tah, puisqu’il n’a pas vu la couleur de l’herbe française. Ou alors, une Adil à partir des quarts.
Lucas Digne
On lui prête un intérêt du Barça pour en faire la doublure de Jordi Alba, sans suite jusqu’ici. Dommage pour Ratatouille : jurisprudence Umtiti oblige, si la rumeur s’était concrétisée plus tôt, il prenait la place de Tonton Pat’ pour la finale. Et délivrait le centre parfait.
Dmitri Torbinskiy, Oleg Ivanov et Artur Yusupov
Avec 17 joueurs utilisés, la Russie fait partie des équipes les plus avares en la matière, à peine devancée par la Suède (16). Ni 2e ni 3e gardien, pas du défenseur Shishkin, et donc aucun des trois milieux. Vu les résultats, le prochain organisateur du Mondial est plus habile pour contrôler les rues de Marseille que les terrains de football.
Emir Kujović
C’est donc à Erik Hamrén que revient la palme de la fainéantise. Le sélectionneur suédois n’a utilisé que 15 joueurs autour de Zlatan Ibrahimović. Forcément, le géant au tarin de Cyrano a cannibalisé les postes offensifs, et Kujović est resté sur le banc. Et si Zlatan n’a eu ni pic ni cap, le flair en berne, Emir a pu lui « faire un petit parasol / De peur que sa couleur au soleil ne se fane ».
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