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L’équipe type de l’Euro 2000
Des épaules azzurri, deux pattes orange, un cœur bleu, des ailes lusitaniennes et une drôle de canine, voilà à quoi ressemblerait la créature de Frankenstein si celui-ci avait jeté un œil à cet Euro 2000.
Francesco Toldo
Deux buts encaissés avant d’arriver en finale, une baraka monstre au tour précédent… Ce devait être l’Euro de Gigi Buffon, mais le rempart de la Fio a pallié sa blessure et a fait honneur à son sélectionneur Dino Zoff. Reste une question en suspens : pourquoi mettre la main sur la frappe de Wiltord ? À deux doigts de l’éternité.
Défenseurs
Dent de Requin
Si Fernando Couto s’est montré plutôt incisif, il se fait arracher sa place dans cette équipe par un accessoire incontournable : le fameux collier « dent de requin ». Le même que l’on peut dénicher sur les plages de la Côte d’Azur. Figo a croqué dans cette compétition avec ce cordon serré autour du cou, Kluivert a surfé sur cette vague également, quand le Slovène Zlatko Zahovič a vu son précieux se casser lors du premier tour.
Alessandro Nesta
Cannavaro à sa droite, Iuliano à sa gauche, Nesta conduit le char italien avec une main sur les rênes, l’autre sur le colbac de ses adversaires. Et toujours avec le buste droit. Le bougue de l’an 2000.
Frank de Boer
En plus d’un jumeau, Frankie a aussi une double personnalité. La faible qui lui fait rater deux tentatives à onze mètres en demi-finales, la forte qui lui permet de libérer les siens contre la République tchèque, de défoncer la lucarne de Lama, d’exceller dans ses passes longues, mais aussi d’avoir le cran de se présenter à nouveau face à Toldo après un échec. Top of the flops.
Paolo Maldini
Désespérément beau, incroyablement fort, infiniment charismatique, profondément altruiste… la panoplie parfaite de l’homme parfait. Son seul défaut ? Ne pas jouer à droite. Cela aurait pu permettre à sa Squadra de rester également parfaite à la 93e minute du dernier match.
Milieux
Luís Figo
Que ce soit clair, on ne devient pas Ballon d’or et l’objet d’un record d’indemnités de transfert (65 millions d’euros déboursés par le Real) par l’opération du Saint-Esprit. D’autant que si Dieu existe, Luis n’aurait pas terminé son Euro en marcel à injurier les arbitres.
Patrick Vieira
Laissés sur le banc au coup d’envoi du premier match face au Danemark, Patrick et ses grands compas ne sont plus jamais ressortis du XI de Roger Lemerre. Et si on a coutume de dire que cette équipe de France jouait mieux qu’en 1998, le facteur X n’est peut-être pas à chercher plus loin.
Zinédine Zidane
Héros national deux ans plus tôt, Zidane a évidemment gardé les clés du camion bleu. Mais il devra attendre quelques tours de chauffe avant de trouver sa vitesse de croisière : un coup franc magistral dans la lunette de Cañizares, un penalty décisif face au Portugal et encore une myriade de gestes fous pour déposer son équipe sur le toit de l’Europe.
Attaquants
Patrick Kluivert
Avant d’être un fantôme au LOSC ou dans les bureaux du PSG, il y avait un superbe attaquant, capable de claquer un quadruplé lors d’un quart de finale d’Euro. Peut-être aurait-il fallu lui adjoindre un Dennis Bergkamp à vie pour garder cette efficacité sur le long terme…
Nuno Gomes
Il y a une époque où le Portugal pouvait sortir des poules en gagnant des matchs. Il y a une époque où la Seleção avait plusieurs options en pointe. Il y a une époque où l’équipe de France ne voyait pas ses rêves se briser sur une frappe lointaine et opportuniste d’un Lusitanien aux cheveux longs. Il y a une époque où le Portugal ne soulevait pas de trophée. Et cette époque appartenait à Nuno Gomes.
Thierry Henry
À tous ceux qui peuvent s’extasier devant un génie français, qu’ils se remémorent que ce que Kylian Mbappé fait, Thierry Henry l’a déjà réalisé. Peu importe l’âge.
Remplaçants
Vítor Baía
Tout le monde sait que Zinédine Zidane tire toujours ses penaltys sur sa gauche. Sauf Baía, qui a préféré admirer la lucarne trouvée par le Français depuis son côté opposé. Rageant compte tenu du tournoi de haut vol réalisé jusque-là. Le Vítor est en eux.
Christian Chivu
Moldovan, Ilie, Mutu, Monteanu, Ganea… Il y avait du potentiel dans cette équipe roumaine. À tel point que Patrick Montel s’emmêle les pinceaux – oui, ça pouvait lui arriver – lorsque le centre du jeune Chivu (19 ans) termine sa course dans la lucarne de Nigel Martyn. Chivu-mi.
Pep Guardiola
Dans les faits, la révélation espagnole de ce tournoi se nomme Raúl. Mais ce serait également sous-estimer le rôle de Pep, plus patron que jamais dans cette Roja. Deux hommes qui auront ensuite tout le temps d’amasser les succès ailleurs qu’en sélection nationale.
Sergio Conceição
Un hat trick, un vrai, pour défenestrer l’Allemagne : il n’y a pas à dire, Serge n’a fait aucune conceição. Une invitação à la rehabilitação des mèches blondes.
Francesco Totti
Maillot numéro 20 sur le dos, Totti a choisi la Belgique et les Pays-Bas pour poser sa première pierre avec la Nazionale. Buteur face à la Belgique et la Roumanie, sa panenka pour enfoncer les Oranje et sa majestueuse talonnade sur l’ouverture du score en finale lui ont permis de prendre la tête dans son duel fratricide avec Del Piero.
Savo Milošević
Que ce soit pour faire la nique aux voisins slovènes (3-3), choper les trois points contre la Norvège (1-0) ou pour sauver l’honneur face aux Pays-Bas (1-6), le col relevé est toujours du meilleur effet. Sachez-le.
Par Mathieu Rollinger