- CAN 2021
- Bilan
L’équipe type de la CAN 2021
De retour sur le sol camerounais cinquante ans après, la CAN aura eu droit à son lot de cagades, jusqu'à une étonnante remise du trophée au bizut sénégalais. Mais le moment est venu de braquer les projecteurs sur les grands bonhommes qui ont fait l'édition 2021. Avec un intrus, qui a eu une bouffée de chaleur.
Gabaski
Plus d’adducteur, ni d’épaule ou de cou d’ailleurs. Mais le regard de Médusa, une gourde personnalisée et une paire en marbre au niveau de l’entrejambe. De quoi voyager léger, vers la médaille du mérite.
Défenseurs
Achraf Hakimi
Deux coups francs directs dans l’espoir de faire la nique à Neymar et Messi à son retour au PSG, une embrouille piquante avec Mostafa Mohamed et toujours les mêmes courses de zinzin pour apporter le surnombre et nettoyer son couloir de fond en comble, jusqu’à le délester de toute poussière parasite. Son sourire Colgate n’a pas atteint le dernier carré, mais il aura, aux côtés de Sofiane Boufal, assuré des étincelles dans la nacelle.
Bruno Ecuele Manga
Pour sa cinquième CAN, le colosse de Libreville a sorti la déneigeuse de la naphtaline. Dans la surface du Gabon, il a pallié les sautes de concentration de ses camarades et rattrapé les sorties de Jean-Noël Amonome. Avec un mot d’ordre : livrer son corps à la science, sonner la charge à dix contre onze pour les beaux yeux de la patrie. Une meilleure pub pour les Panthères, que les accointances dubaïotes ou pécuniaires du duo Lemina-PEA.
Mohamed Abdelmonem
On pensait qu’Ahmed Hegazy était le seul patron de l’arrière-garde égyptienne. On a découvert le joueur du Future, son club actuel, infatigable et infranchissable clé de voûte de la « discipline Queiroz ». De celles qui vous font passer à travers quatre prolongations avec une pêche de nouveau-né. La claque qui nous fait tendre l’autre joue avec plaisir, malgré ce foutu montant.
Saliou Ciss
Jordi Alba de l’Euro 2012 sommeillait donc dans un trentenaire de Nancy, lanterne rouge de Ligue 2, pendant tout ce temps. Des déboulés et une activité incessante, pour faire du couloir gauche Galsen une arme de destruction massive. Merci pour les centres au cordeau et les amortis poitrine aimantés.
Milieux
Ablie Jallow
Un des buts du tournoi en phase de poules face à la Mauritanie pour la toute première réalisation de son pays dans une CAN, une patate de forain pour s’offrir la Tunisie sur le gong. Dès que l’infirmerie l’a hélé, la Gambie ne savait plus sur quel pied danser. Prononcé « Diallo », comme le roc du Sénégal, ancien de Génération Foot comme le facteur X du Sénégal.
Ibrahim Blati Touré
Il a failli lors de la séance de tirs au but face au Cameroun, au terme d’une course d’élan de manchot. Mais il en faudra plus pour effacer sa CAN royale où, avec son comparse Adama Guira, le nouveau joueur des Pyramids FC a ratissé large, récupérant un nombre incalculable de ballons, verticalisant sans relâche et marquant même du genou face au Sénégal.
Ibán Salvador Edú
El Picaro, soit « le voleur » aux cheveux stabilotés en rouge, est l’élément indispensable au milieu de terrain. Celui qui travaille pour l’équipe et n’a pas de poste fixe. Entre tapage nocturne, tonneaux au sol et bagage technique aiguisé, l’ancien coéquipier de Stéphane Mbia à Fuenlabrada mérite son titre de « Public enemy » aux yeux des adversaires. Reste à savoir s’il est l’héritier de Flavor Flav ou de Johnny Depp.
Attaquants
Mohamed Salah
On l’avait laissé avec des crochets téléphonés et amoché par Thembinkosi Lorch, en 2019. Cette fois, c’était le Pharaon de Liverpool, fini la rigolade. Il a même ressuscité Trezeguet en prolongation.
Vincent Aboubakar
Huit buts pour l’histoire, une présence tutélaire et une place sur le podium arrachée dans son seul sillage. Samuel Eto’o et Rigobert Song auraient préféré la Coupe, qu’ils se consolent : le surnom de « Lion indomptable » ne sera jamais galvaudé si au moins un héritier par génération ressemble à Abou le roi. Il faudra juste éviter le trashtalk envers Mo Salah, question de boomerang.
Sadio Mané
En mission, Sadio de Casamance a bien grandi. Il est l’échine du Sénégal et le nouveau roi d’Afrique. « Lion de la Téranga, y a R j’ai fait c’qu’il fallait, fallait. »
Remplaçants
Janny Sikazwe
Toujours important d’avoir ce soldat qui entre pour gagner du temps dans le money time. Encore mieux s’il trouve un sifflet et se fait passer pour l’arbitre en signalant la fin de la récré plus tôt que prévu. Le Mali sera d’accord.
Gabadinho Mhango
Un gamertag de Xbox 360 en guise de prénom, mais surtout une rumba frénétique : Mhango n°5, jugez plutôt. Ou n°3, comme son nombre de caramels pour porter les Flammes du Malawi en phase à élimination directe.
Tom Saintfiet
Bons baisers du baroudeur belge aux 21 pays et quatre continents sillonnés, qui aura placé un petit territoire imbriqué dans le Sénégal sur une carte en moins d’un mois. Et non, Tom n’est pas Tintin.
Chaker Alhadhur
Gardien d’un soir hors sol face au Cameroun, le latéral de l’AC Ajaccio et ses mains dans le dos ont fait l’unanimité. Tout comme les Comores, un rayon de soleil.
Nouhou Tolo
La seule fois où Mohamed Salah a tiré la langue, c’était face au latéral des Seattle Sounders. Plutôt une bonne indication de son apport athlétique en piston hybride. De là à filer à Detroit ?
Youssef Msakni
C’est important de valoriser l’art. La CAN, toujours un moyen idéal de « casser la démarche » comme le maestro des Aigles de Carthage.
Par Alexandre Lazar