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L’équipe type de ceux qui ont mal géré l’entre-deux-tours en 2015

Par Alexandre Doskov
L’équipe type de ceux qui ont mal géré l’entre-deux-tours en 2015

À l'image d'une élection, l'année civile d'un footballeur est marquée par une coupure, la fameuse trêve estivale. Et le retour de vacances est parfois compliqué, comme peut l'être un second tour pour un homme politique auteur d'un beau début de campagne et un peu trop sûr de son succès.

Nicolas Douchez

Si Salvatore Sirigu est le grand perdant de l’été, Nicolas Douchez en est le très grand perdant. Il pensait terminer tranquillement son quinquennat parisien dans le rôle confortable de suppléant de l’Italien, et voilà que son parti lui balance un candidat inattendu dans les pattes. Du coup, le voilà relégué en numéro 3 sur la liste désormais conduite par Kevin Trapp, c’est-à-dire en position non éligible. Son seul espoir, que Sirigu rende sa carte pour pouvoir à nouveau aller mener campagne lors des coupes nationales.


Défenseurs

Gregory van der Wiel

Déjà en ballottage défavorable à la fin du premier tour, il a définitivement perdu ses chances de l’emporter. Plus aucun sondage favorable à se mettre sous la dent depuis que Serge Aurier a décidé de mettre les bouchées doubles. C’est simple, on ne voit plus que le visage de l’Ivoirien sur tous les tracts et toutes les affiches. Et le Batave devrait bientôt retirer sa candidature pour tenter de se faire élire ailleurs.

Nicolas Nkoulou

Surprise de la campagne précédente avec la folle réussite du parti marseillais, Nkoulou était l’un des grands espoirs des siens. Un jeune loup prometteur du cabinet de Marcelo Bielsa, malgré sa blessure printanière. Le journal L’Équipe en avait même fait son meilleur défenseur central, avec Thiago Silva, sur la moyenne des notes de la saison. Mais la défense phocéenne est en souffrance depuis la rentrée, et sa première partie de saison donne à l’OM la mauvaise mine des soirs de débâcles.

Nicolas Pallois

La ville de Bordeaux a offert quelques hommes d’État à la France, de Jacques Chaban-Delmas à Alain Juppé, et même accueilli un Président en la personne de Laurent Blanc. Mais cette tradition n’est plus, comme le montrent les ennuis de Nicolas Pallois. Plutôt solide avant d’emmener sa grande carcasse en vacances cet été, le rude défenseur a fini par s’attaquer aux institutions en bousculant un arbitre assistant fin novembre. Un dérapage sanctionné par trois mois de suspension par la commission de discipline de la LFP, l’intransigeante cour de justice du football.

Raphaël Guerreiro

On lui promettait une carrière dorée, et les plus beaux ministères. Le PSG lui faisait les yeux doux, mais il a préféré garder une saison de plus son statut de notable local, et rester simple élu du Morbihan. Vouloir tempérer ses ambitions, c’est bien. Mais derrière, il faut continuer de faire le boulot dans sa circonscription, même si l’on regrette d’avoir dit non aux ors des palais parisiens.


Milieux

Romain Hamouma

Il était l’homme de gauche idéal. Altruiste, généreux, une tête à sécher les cours de sa terminale L pour aller manifester contre la réforme de Xavier Darcos. Mais il a trouvé que son camp ne récoltait pas de voix assez vite, alors il a tenté autre chose. Auteur d’une seule passe dé’ cette saison, il a hérité du titre fourbe de meilleur provocateur de penaltys, même si ces sales plongeons lui ont coûté un jaune pour simulation contre Marseille. Du bourrage d’urnes pour sauver la face.

Bernardo Silva

La campagne éclair du printemps dernier. Avec presque un but par match en avril/mai en Ligue 1, il avait été ce fameux candidat qui crée la dynamique. Celui sur lequel Le Point fait sa une « Jusqu’où ira-t-il ? » Mais le jeune Portugais semble aujourd’hui englué sur le Rocher. Pire, à force de laisser filer leurs figures principales, on en vient à se demander si les Monégasques veulent vraiment prendre le pouvoir.

Ryad Boudebouz

Depuis qu’il est passé de Bastia à Montpellier, Boudebouz poursuit sa vie militante dans le Sud, mais avec quelques difficultés d’adaptation. D’abord auteur de prestations moyennes, il a peu à peu retrouvé le rythme et a même sorti son match de référence face à Lyon. Pas mal, même si on attend encore que l’aisance dont il est capable fasse de lui un vrai meneur d’hommes.

Corentin Tolisso

Dans la capitale des Gaules, Corentin Tolisso avait gagné sa place de cadre, bien installé dans son fauteuil. Alors forcément, son début de saison en demi-teinte fait tache, et participe au marasme généralisé qui touche les Lyonnais. Recalés des élections européennes, moyennement placés dans les sondages nationaux en cette fin 2015, les Gones vont devoir faire de nouvelles propositions. Et Tolisso aura beau dire qu’il peut évoluer à plusieurs postes, la France n’aime pas les cumulards.


Attaquants

Alexandre Lacazette

François Mitterrand l’a amèrement appris en 1974. On peut récolter 45% des voix au premier tour, et se planter au deuxième. Le tout est d’avoir une réserve de voix conséquente pour transformer l’essai. Ce que n’a pas réussi à faire Alexandre Lacazette, roi du printemps dépouillé en hiver. Nabil Fekir n’étant plus là pour lui préparer ses fiches pour les débats du week-end, Lacazette tâtonne et bafouille son football. Avec en prime le risque de perdre sa place dans le gouvernement de Didier Deschamps.

Wissam Ben Yedder

Le taulier toulousain estimait avoir fait le tour dans la Ville Rose, et aurait bien signé pour un poste d’ambassadeur à l’étranger. Mais Olivier Sardan, rude préfet de Haute-Garonne, ne laisse pas partir ses meilleurs hommes de la sorte. Depuis, Wissam traîne son spleen d’ambitieux muselé un peu partout, et a même été relégué un moment sur le banc. Triste. Et pourtant, on sent que le bonhomme n’a qu’une envie, c’est de retourner serrer des paluches et de montrer sa soif de conquête.


Remplaçants

Benjamin Mendy

Récemment recadré par son patron, Mendy en a vu de toutes les couleurs. « On a enfin réussi à le voir entrer en premier sur le terrain d’entraînement », « Il prend un peu les choses à la rigolade », « C’est un enfant », les piques ont fusé. De quoi faire réagir dans les matinales, en espérant que le latéral gauche marseillais donne un réel coup de fouet à sa campagne 2016.

Claudio Beauvue

L’une des grosses promotions de l’été. Passé de la petite Fédération guingampaise à la pointe de l’organigramme lyonnais, Beauvue s’est pour l’instant surtout illustré par ses difficultés à communiquer avec ses nouveaux collègues. Avec un petit couac à la clé, son premier but dans son nouveau costume, qu’il a marqué face à Guingamp. Classe, Beauvue n’a pas osé lever les bras fêter sa victoire.

Cheick Diabaté

Vieux cadre du parti bordelais, le grand Malien n’y arrive plus. Le corps qui dit non, les soutiens qui disparaissent peu à peu, l’amour des électeurs qui s’estompe… Il a beau promettre dans la presse, gaullien comme jamais, « Je vais revenir », il ne reste plus grand monde pour y croire. Et les Bordelais pourraient même lui proposer de rejoindre une autre écurie dès le mois de janvier.

Danijel Subašić

Le Croate assurait jusqu’à maintenant plutôt bien son rôle de dernier rempart des candidats des riches. Mais Subašić semble moins vigilant, et a même mangé les dernières cases de son calendrier de l’avent à l’infirmerie. Attention, il pourrait presque perdre son mandat au profit du petit Nardi, lancé comme une balle à ses trousses dans les sondages.

Aissa Mandi

La fidélité en politique, c’est beau. N’ayant jamais fait faux bond à son club formateur, le défenseur rémois a même eu droit de porter le brassard de capitaine à plusieurs reprises, à seulement 24 ans. Ce qui ne l’a pas empêché de commettre de nombreuses approximations, et de clore son exercice 2015 par un rouge face à Nice. Il pourra se consoler en estimant, à juste titre, que l’arbitre a été très très très sévère, surtout à la 93e minute de jeu.


Par Alexandre Doskov

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