- Journée mondiale des enfants partis trop tôt
L’équipe type de ceux qui ont arrêté leur carrière trop tôt
Blessures, affaires judiciaires, choix personnel... Parfois, la carrière d’un joueur n’a pas la durée qu’elle mérite. Même si on est très précoce ou qu’on possède un talent fou. La preuve avec ce onze type et son banc.
Kodjovi Obilalé
De premier rempart de son pays à total anonyme. Obilalé a vingt-cinq ans quand le car du Togo se fait mitrailler par les rebelles du Front de libération de l’enclave du Cabinda en 2010. Le portier s’en sort avec deux balles dans le corps, la vessie et l’abdomen perforés. Le ballon, c’est terminé pour lui : « Honnêtement, si je m’appelais Samuel Eto’o ou Didier Drogba, ça ne se serait pas passé comme ça. Il faut être honnête : avant, personne ne me connaissait. Maintenant, tout le monde m’a oublié. Et, moi, aujourd’hui, je traîne mes béquilles (…) Tous ces gens qui, à l’époque de l’accident, venaient me promettre monts et merveilles. Il y a beaucoup de gens qui sont venus me dire qu’ils seraient là, pour me soutenir, pour m’aider. Aujourd’hui, il n’y a rien. Ils m’ont laissé tomber. »
Défenseurs
Garry Bocaly
Le cas le plus récent. Après avoir remporté le championnat avec Montpellier en 2012, le défenseur central accumule les blessures, dont une péritonite, et doit mettre le foot de côté. Il vient de se retirer à vingt-huit ans. « Sans regret ».
Manuel Salazar
Un footballeur professionnel qui flippe concernant son salaire, ça existe. Après 25 années d’existence et huit ans de haut niveau, l’arrière s’arrête. « J’ai pris la décision de me retirer du football, afin de trouver une stabilité financière comme n’importe quel être humain qui pense sur le long terme. Malheureusement, le football dans notre pays ne donne pas cette stabilité (…) La carrière du footballeur est courte, et une fois en dehors des terrains, on se retrouve sans rien, sans fonds de pension, ni cotisations à des fins médicales. » Salazar ne jouera donc jamais de Coupe du monde. Malgré 18 matchs de tours préliminaires.
Gérald Cid
Peut-on jouer au football quand on n’en a pas envie ? Gérald Cid a dit non. Sept ans après ses premiers pas en première division française, le Girondins d’origine stoppe tout. « Il y avait plein de choses qui me pesaient. Les déplacements, les mentalités, les supporters, les journalistes, la manière dont tout ça était géré. Je savais que ça n’allait pas, il fallait que j’arrête (…) On dit souvent que c’est bien, car on vit de sa passion, mais moi, ce n’était plus ma passion. » Le bonhomme de 27 bougies se recycle finalement… dans le foot, devenant directeur technique du Coqs Rouges de Gradignan, puis directeur de la formation de l’US Lège Cap Ferret.
Javi Poves
Douze minutes. C’est le temps de jeu total de l’Espagnol, qui dénonce la « corruption » et le « système » dans lequel se trouve le sport de haut niveau aujourd’hui. Et c’est parti pour un petit tour du monde, histoire de profiter de ses vingt-cinq ans.
Milieux
Sebastian Deisler
Que de regrets pour l’Allemand. Énorme sur les terrains de Bundesliga, le joueur du Bayern Munich ne peut compter sur son physique et son mental pour espérer durer. Jambe cassée, problèmes au genou et dépression auront raison de sa carrière, qui s’arrête en 2007, à vingt-sept ans. Talent gâché.
Kévin Anin
Triste histoire. En juin 2013, l’Aiglon est victime d’un violent accident de la route à seulement vingt-sept ans. Tétraplégique, le Français, autrefois sollicité par Arsène Wenger, fait une croix sur le foot. Depuis, Nice lui rend hommage à la 17e minute de chaque match disputé à domicile.
Jonathan Bachini
La drogue, c’est mal, m’voyez. Le milieu italien passé par Udinese, la Juve ou Parme l’a appris à ses dépens. Épinglé par un contrôle anti-dopage en septembre 2004, Bachini continue la blanche et se fait encore chopé un an et demi plus tard. Et ça, la Fédération italienne de football ne pardonne pas. À trente et un ans, le garçon est interdit de compétition.
Cyril Yapi
Il y a pire que terminer sa carrière de manière prématurée. En enchaînant par un séjour en prison, par exemple. Alors qu’il réalise tranquillement sa petite carrière (Rennes, Laval, Côme), Yapi pète un plomb et tente d’assassiner sa femme à la batte de base-ball. Résultat : quinze ans de réclusion et une carrière achevée à vingt-quatre ans.
Attaquants
Justin Fashanu
Le coming-out, une bonne idée ? C’est la question qu’a dû se poser Fashanu après avoir officialisé publiquement son homosexualité en 1990. Car l’homme de vingt-neuf ans, rejeté de toute part, doit oublier le ballon rond et s’exiler en Nouvelle-Zélande. Il se suicidera à son retour en Angleterre.
Laurent Paganelli
« Contre Ipswich, on perd 4-1 (…) Je suis le seul joueur écarté jusqu’à la fin de saison. J’avais dix-huit ans. Depuis ce jour-là, d’ailleurs, plus un mot. Plus rien. Je suis toujours là, et ma vie footballistique s’est arrêtée à ce moment-là. Je n’ai jamais eu le caractère pour remonter. C’est comme une droite de Tyson, tu ne t’en remets jamais. » Paganelli a alors dix-huit ans. S’en suivront des aventures sans étincelle avec Toulon, Grenoble et l’Olympique Avignonnais jusqu’à ses vingt-neuf ans. Et pis c’est tout.
Remplaçants
Bruno Fernandes
Un espoir qui a finalement fini derrière les barreaux. Pour avoir élaboré la mort de sa nana et balancé son corps à des chiens. Normal.
Rubén de la Red
Une moche histoire de cœur. Champion d’Europe 2008, De la Red est considéré comme un futur grand par le Real Madrid. Malheureusement, son cœur fait des siennes. Après avoir fait une syncope en plein match, en octobre 2008, l’Espagnol se rend à l’évidence en novembre 2010 : il ne doit plus jouer au football. « Je dois m’arrêter en raison d’un problème au cœur. Un cœur qui est toujours plein de madridisme », renoncera-t-il, en conférence de presse. Les yeux mouillés.
Amadou Alassane
Lui aussi a dû s’arrêter en raison de son cœur. Victime d’une malformation cardiaque, le gars du Havre ne tape le cuir que trois ans et stoppe à vingt-six ans. Frustrant.
Uli Hoeness
Une finale de Ligue des champions, c’est parfois violent. Celle du Bayern Munich contre Leeds a coûté un genou et une retraite anticipée à Hoeness. Toujours pas totalement remis quatre ans plus tard, l’attaquant déclare forfait à seulement vingt-sept ans. Reste que son palmarès était déjà bien assez garni.
Marco van Basten
(Talent + blessures) X vingt-neuf ans = Fin de carrière prématurée.
Just Fontaine
Voir Marco van Basten.
Par Florian Cadu