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L’équipe de France à Marseille pour Ivoire plus clair
L'équipe de France fait sa rentrée 2022 ce vendredi, à Marseille, avec un match amical contre la Côte d'Ivoire. Un retour dans la cité phocéenne qui, si elle a déjà servi de base de lancement par le passé, a un objectif affirmé : lancer le décompte pour une fusée tricolore qui doit atteindre les dunes du Qatar avec le maximum de certitudes, et ce, en un temps minimal.
24 mars, Marseille, veille de match. C’est grand bleu partout : du ciel à la mer, en passant par les survêtements qui se mettent en action sur la pelouse du Vélodrome ou les maillots qui vont gentiment fleurir dans la ville au milieu de ceux de l’OM. La caravane de l’équipe de France retrouve cette enceinte qui l’avait vue remporter LA rencontre qui a décomplexé à jamais cette génération Deschamps : une demi-finale d’Euro contre l’Allemagne, en 2016, avec un doublé d’Antoine Griezmann et des tribunes en plein délire. « Ça reste un grand souvenir personnel et collectif, a replongé Hugo Lloris, jeudi. On se souvient encore de cette soirée, du trajet en bus de l’hôtel jusqu’au stade, de cette ferveur et, au bout, du match référence de ces dix dernières années. J’ai presque envie de parler de perfection. » À cet instant, les fantômes du passé pouvaient alors être renvoyés au placard, la marche vers les sommets, bien que retardée par cette satanée frappe d’Eder, ne pouvait qu’en être plus prometteuse.
Un peu moins de six ans plus tard, que reste-t-il de cette troupe désormais auréolée de son titre de championne du monde ? Réponse du capitaine Lloris : « Ce n’est pas facile de trouver des similitudes. Pour ceux qui étaient déjà là, on a pris en expérience et en vécu, avec la Coupe du monde et la Ligue des nations pour engranger de la confiance. Il y a eu aussi un certain renouvellement en matière d’effectif. D’une compétition à une autre, les joueurs changent et on se doit d’être le plus régulier possible pour rester sur le long terme chez les Bleus. » De fait, seulement six rescapés (Lloris, Pogba, Griezmann, Giroud, Digne et Coman, Kanté étant, lui, absent ce vendredi) de cette demi-finale contre l’Allemagne seront de retour ce vendredi à Marseille pour affronter la Côte d’Ivoire. Les autres, les petits nouveaux, laisseront ce bon souvenir aux livres d’histoire pour mieux se concentrer sur celle qui reste à écrire.
Le prix de la tranquillité
Sans avoir à remonter jusqu’en 2016, cette équipe de France cuvée 2022 sera certainement amenée à évoluer, faire quelques retouches, ne serait-ce qu’à la marge, par rapport au visage présenté il y a désormais quatre mois. Avec forcément, déjà, le Qatar en ligne de mire. D’où l’importance de ces deux matchs amicaux contre la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud. « C’est simple : il n’y aura pas de préparation, annonçait Didier Deschamps lundi, exhortant ses troupes à un maximum de sérieux. Ces matchs et ceux de la Ligue des nations serviront de préparation. Je sais que plein de joueurs ont eu des matchs très importants avant et en auront d’autres très importants après avec leurs clubs, mais là, c’est l’équipe de France. Les stades seront pleins, et par respect pour nos adversaires, on a ce devoir-là. Beaucoup d’entre vous pensent que ces matchs amicaux ne servent pas à grand-chose. Moi, je ne banalise aucun rendez-vous international et je sais très bien qu’il vaut mieux qu’on les gagne. Parce qu’en cas de défaite, ils prendront de la valeur. » En d’autres termes : il faudra briller pour gagner du temps et de la tranquillité.
Individuellement, l’enjeu est forcément de taille pour les joueurs qui font partie de cette liste de mars. Les billets pour le Mondial sont à saisir dès maintenant et ils peuvent surtout être très vite déchirés en cas de contre-performance. « S’il n’y a pas de souci, la majorité des joueurs seront là en juin, en septembre, a expliqué Deschamps. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer : certains peuvent être dans une période positive aujourd’hui, mais moins dans quelques mois. » Lui qui fêtera ses dix ans à la tête de la sélection cet été en sait quelque chose. Pour le boss des Bleus, l’important est donc de dérouler « un fil conducteur » et de tisser autour de son « noyau dur », tout en sachant « amener de la fraîcheur » quand c’est possible ou nécessaire.
Le début du chemin
Dans cette ligne conductrice, le patron a dû composer avec le forfait de dernière minute de Karim Benzema, remplacé au pied levé par le revenant Olivier Giroud. La présence du Madrilène avait poussé le staff, des balbutiements de l’Euro aux certitudes du Final Four, à mettre place un 3-4-1-2. Certainement le meilleur choix par rapport aux forces en présence. Mais sans l’ancien buteur de l’OL et avec Mbappé incertain ce vendredi, et donc potentiellement Giroud titulaire, Deschamps reconduira-t-il ce dispositif ? A priori oui : « On n’a pas encore assez de vécu par rapport à ça. Ce système a bien marché parce qu’il nous a permis de gagner la Ligue des nations, mais on n’a pas maîtrisé totalement les matchs. Je n’exclus pas de jouer dans un autre système, j’ai conscience qu’il faut encore l’améliorer et qu’il y a besoin d’ajustements. » À Marseille ou à Lille, entre les cinq changements autorisés et l’enjeu relatif, tout le monde devrait avoir sa chance, y compris les novices Nkunku, Saliba et Clauss, Deschamps ayant émis le souhait de « voir le maximum de joueurs » à l’œuvre. Chacun de ces bonshommes, et même les plus habitués, est bien conscient de ça. « Il y aura une revue d’effectif sur ces deux matchs, donc c’est l’occasion de s’exprimer. Il faudra répondre présent, a résumé Lloris. Chacun a l’objectif d’être dans cette liste finale pour la Coupe du monde, mais le chemin est encore long. » Bien qu’il soit plus agréable de le commencer dans un cadre rempli d’aussi bonnes ondes.
Par Mathieu Rollinger, à Marseille