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- Qatar-Équateur (0-2)
L’Équateur ensable le Qatar dès son entrée dans le Mondial
Comme un mirage en plein désert, le Qatar a à peine fait illusion face à une sélection équatorienne solide et emmenée par Enner Valencia, double buteur. Les deux prochains matchs risquent d'être longs pour les hommes de Sánchez Bas, ainsi que les Qatariens en tribune.
Qatar 0-2 Équateur
Buts : Valencia (16e SP et 31e) pour la Tri
Une feuille de match ne dit pas tout. Car si on ne devait s’en tenir qu’à tout ce qui a précédé le premier quart d’heure de jeu de cette Coupe du monde, embouteillages monstres exceptés, le Qatar a réussi son défi. En réunissant plus de 60 000 personnes dans un stade à 40 bornes du centre-ville de Doha, en plein milieu du désert, sans qu’il n’y fasse une chaleur à crever et en évitant les paniques comme lors du dernier match test, l’Émirat pouvait se gargariser d’avoir été à la hauteur. Le show son et lumière en avant-première l’a confirmé. Pourtant, le faste s’est rapidement écaillé, la faute à l’expérience équatorienne et au sens du but d’Enner Valencia. Ainsi, le monde entier a découvert la fébrilité de la sélection du Qatar et la frivolité de ses supporters, ayant pour beaucoup déserté leur strapontin dès la mi-temps. C’est définitivement un drôle de tournoi qui nous attend.
Le Qatar en retard
« Football unites the World. » C’est par ces mots que Gianni Infantino avait pourtant lancé la 22e Coupe du monde. Ce que le président de la FIFA ne savait pas, c’est que quatre minutes plus tard, une décision arbitrale allait diviser pas mal de spectateurs devant leur télé (moins au stade puisqu’à vue de nez 80% sont pro-Qataris). Certes, Enner Valencia avait bel et bien climatisé la tente d’inspiration bédouine d’Al-Bayt d’une tête dans le but vide, mais la VAR est revenue sur le duel entre Felix Torres et le gardien Saad Al-Sheeb. M. Orsato n’avait alors pas d’autre choix que d’officialiser le hors-jeu équatorien et de donner une seconde chance aux Annabi de mieux rentrer dans leur compétition.
Le problème étant que, malgré tous les efforts fournis, le Qatar présente tout simplement un niveau affligeant. L’alignement de la défense et une nouvelle sortie aux dattes du gardien Saad Al-Sheeb, fauchant Enner Valencia lancé pleine balle, oblige le corps arbitral à accorder un penalty à la Tri et à son capitaine d’ouvrir pour de bon le score (0-1, 16e). Les tampons que reçoit ensuite le joueur de Fenerbahçe ne l’empêche pas d’apprécier le centre de Preciado et de doubler le score d’une magnifique tête décroisée (0-2, 31e).
La clim équatorienne
Les Bordeaux sont bouchonnés et en viennent même à rater leurs touches. Dans un match d’ouverture qui ressemble à s’y méprendre à un 32e de finale de Coupe de France, le Petit poucet se procure quand même un énorme frisson avant la pause, sauf qu’Almoez Ali n’arrive pas à cadrer sa tête face au cadre. Quinze minutes et des centaines de spectateurs qatariens en moins, Gonzalo Plata s’offre un festival, mais ses attaquants ne peuvent se saisir de son centre tendu, alors que Romário Ibarra trouve lui les gants d’Al-Sheeb. Une réaction locale ? Le latéral Pedro Miguel prend le meilleur dans les airs (pour une fois) sur Estupinan, mais sa tête appuyée file à côté, puis Akram Afif s’essaye de loin avant que Muntari ne puisse ajuster sa demi-volée. Le coach catalan du Qatar Felix Sánchez Bas peut se manger les mains, ce ne sera pas suffisant pour donner totalement raison au prince Al-Thani : la marche était trop haute pour la 50e nation du classement FIFA, première nation hôte à perdre le match d’ouverture, et les prochains rendez-vous contre le Sénégal, puis le Pays-Bas ne seront pas plus abordables, loin de là.
Qatar (5-3-2) : Al-Sheeb – Pedro Miguel, Al-Rawi, Khoukhi, Hassan, Ahmed – Al-Hayddos (Waad, 72e), Boudiaf, Hatem – Ali (Muntari, 72e), Afif. Sélectionneur : Felix Sánchez Bas.
Équateur (4-3-3) : Galindez – Preciado, Torres, Hincapie, Estupinan – Plata, Méndez, Caicedo (Franco, 90e) , Ibarra (Sarmiento, 68e) – Valencia (Cifuentes, 79e), Estrada (Rodríguez, 90e). Sélectionneur : Gustavo Alfano.
Par Mathieu Rollinger, au stade Al-Bayt