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- Équateur/Mexique (1-3)
L’Équateur dépassé par le Mexique
Troisième adversaire de la France au Mondial, l'Équateur a été dominé par le Mexique, samedi après-midi à Dallas (3-1). Avec une équipe loin d'être type, la Tri a toutefois rappelé que sa défense centrale constituait son talon d'Achille, et a sans doute perdu, dans un choc, Segundo Castillo, son milieu défensif titulaire.
Équateur-Mexique : 1-3Buts : Valencia (80e) pour l’Équateur ; Luis Montes (33e), Marco Fabián (69e), Giovani dos Santos (76e)
Le débat sur l’intérêt des matchs de préparation, tout du moins sur la possibilité d’en tirer des enseignements, ne sera jamais tranché, mais cet Équateur-Mexique a confirmé leur enjeu essentiel : se mettre dans le rythme de la compétition, ou tout du moins ne pas le perdre pour ceux qui viennent de terminer leur saison, tout en évitant de se blesser. Le Mexicain Luis Montes, actuellement l’un des meilleurs joueurs de son pays, jouait en deuxième division il y a deux ans, et a sans doute mis trop d’enthousiasme dans son premier match de préparation pour un Mondial. À la 35e minute, Montes ouvre le score d’une frappe magistrale. La minute suivante, il bafouille un contrôle, bondit pour récupérer le ballon et percute Segundo Castillo. Bilan du choc entre le petit Mexicain et le molosse équatorien : fracture tibia-péroné pour le premier, distension ligamentaire pour le second. L’Équateur vient (sans doute) de perdre son numéro 6 titulaire, l’homme qui met le pied dans l’entrejeu et balaye devant sa friable défense centrale.
Pour Reinaldo Rueda, le sélectionneur colombien de la Tri, ce match amical semblait avoir été considéré comme une simple mise en jambes. Après une première rencontre de préparation face aux Pays-Bas, à Amsterdam, où il ne comptait pas encore sur son groupe au complet, Rueda a cette fois décidé de laisser une moitié des titulaires habituels sur le banc, dont le Mancunien et capitaine Antonio Valencia. Pour voir le onze équatorien qui affrontera la Suisse le 15 juin à Brasilia, un onze sans doute amputé de Castillo, il faudra attendre l’ultime match de préparation face à l’Angleterre, le 4 juin. À Dallas, Rueda a tout de même aligné son back-four titulaire qui a une nouvelle fois exhibé ses faiblesses, surtout sa défense centrale, trop passive sur l’ouverture du score d’El Tri. Le maillon faible de la Tri, Jorge Guagua, s’est ensuite signalé en offrant le troisième but à Giovani dos Santos (76e). D’une frappe magistrale, Marco Fabián avait doublé la mise.
Dans un Dallas Cowboys Stadium comble et largement acquis à la cause des Mexicains, l’Équateur a subi la majeure partie de la rencontre, mais n’a pas non plus bataillé pour disposer du contrôle du jeu, comme cette équipe à l’aise balle aux pieds pourrait le faire face aux Bleus. Outre sa défense, Rueda n’a également pas touché à son schéma. Un 4-4-2, où un seul élément de son quator offensif titulaire était aligné : Jefferson Montero. Le milieu gauche des Monarcas Morelia, et ex du Betis Séville, a constitué, sans surprise, la principale source de danger pour El Tri. Face à ce dribbleur explosif, les Bleus devront concocter une couverture efficace pour ne pas laisser Mathieu Debuchy ou Bacary Sagna danser seul avec le diablotin équatorien. Pendant d’Antonio Valencia sur le côté gauche, Montero a laissé sa place au Mancunien à l’heure de jeu.
Un autre Valencia a fait son apparition en seconde période : Enner Valencia. Meilleur buteur du championnat… mexicain cette saison, le jeune attaquant de Pachuca a confirmé qu’il se trouvait en pleine bourre en étant à l’origine de la réduction du score : un coup franc dévié par un Mexicain dans les buts de Memo Ochoa. Reinaldo Rueda n’a sans doute pas appris grand-chose à Dallas, mais il a sans doute perdu Segundo Castillo. Les Bleus, s’ils étaient devant leur écran, ont, pour leur part, pu voir un futur adversaire qui n’a rien d’un quart ou demi-finaliste de Coupe du monde, ambition affichée de Montero et consorts. Reste qu’on en sera davantage sur l’état de santé de la Tri au terme de son ultime match de préparation face à l’Angleterre.
Par Thomas Goubin, au Mexique