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Leonardo-PSG : La fin d’un (deuxième) cycle
Dans la foulée des festivités au Parc des princes samedi soir, célébrant la prolongation de contrat de Kylian Mbappé ainsi que le dixième titre du club, l'information est sortie comme une évidence : Leonardo n'est plus le directeur sportif du Paris Saint-Germain. Revenu en messie à son poste il y a trois ans, le Brésilien laisse au club parisien un héritage et un souvenir bien plus ternes que lors de son premier mandat.
Ce samedi soir, le Parc des princes avait des allures de fête. Officialisation de la prolongation de Kylian Mbappé, présenté comme un roi avant la rencontre, carton plein face à Metz avec un triplé de l’international français et adieux émouvants pour Ángel Di María avant de fêter à coup d’engins pyrotechniques, clips vidéo et remise de trophée le dixième titre de champion de France du Paris Saint-Germain. Une belle soirée qui a pu redonner le sourire à tout le personnel du club, à une exception près. Première victime du grand remaniement souhaité au PSG, Leonardo a été informé dans la nuit que son aventure avec le club de la capitale arrivait à son terme. La fin d’un second mandat débuté avec beaucoup d’espoir il y a trois ans et conclu avec un sentiment d’échec sur le plan sportif.
Du doux rêve à la dure réalité
Retour trois ans en arrière. Le 14 juin 2019, après une saison très décevante (élimination en huitièmes de C1, quarts en Coupe de la Ligue et finale en Coupe de France), Leonardo est rappelé par le PSG pour tenter de remettre le bateau à flot et épauler Thomas Tuchel, qui conclut sa première année sur le banc parisien. Il faut dire qu’après un premier passage remarquable entre 2011 et 2013 au même poste, au début de QSI, l’ancien international brésilien jouit d’une cote très élevée au PSG. Un premier mercato très agité (spéculations autour d’un départ de Neymar, arrivées de Keylor Navas, Mauro Icardi, Idrissa Gueye, Pablo Sarabia ou encore Abdou Diallo) qui laisse entrevoir de l’espoir et une première année bouleversée par le Covid, mais conclue par une finale de Ligue des champions, la première de l’histoire du club, donnent d’ailleurs du crédit à Leonardo.
Néanmoins, le club régresse lors des saisons suivantes. Entre deux résultats décevants, Leonardo est pointé du doigt pour sa gestion des titis (Christopher Nkunku, Moussa Diaby, Tanguy Kouassi, Timothy Weah…) qui préfèrent fuir à l’étranger ou dans d’autres clubs de Ligue 1, et son recrutement clinquant au rendement douteux (Rafinha, Alessandro Florenzi, Sergio Ramos, Lionel Messi…). Mais les critiques fusent surtout sur les cas Edinson Cavani et Thiago Silva, vétérans du vestiaire parisien qui souhaitaient poursuivre l’aventure dans la capitale parisienne, une idée qui n’a jamais germé dans l’esprit de Leonardo. Résultat, l’un s’en est allé planter quelques pions à Manchester United, tandis que l’autre fait le bonheur de Chelsea depuis deux saisons, avec une Ligue des champions remportée l’an dernier sous les ordres de… Thomas Tuchel, largué six mois plus tôt par le PSG alors que les relations avec Leonardo avaient atteint un point de non-retour. Combo gagnant.
Quelle suite pour Paris ?
Pour succéder à Tuchel, Leonardo a jeté son dévolu sur Mauricio Pochettino. Mais là encore, l’ancien coach de Tottenham n’a pas répondu aux attentes, et son départ cet été semble de plus en plus probable. Autant de mauvais choix sportifs qui dressent un bilan négatif pour Leonardo. Si le Brésilien n’est pas responsable de tous les maux qui polluent le PSG, il n’a pas forcément amélioré la situation ni apaisé les tensions. Au point d’être ciblé par le Collectif Ultras Paris qui a arboré plusieurs banderoles ces dernières semaines pour demander le départ du Brésilien. Ce que le CUP a visiblement obtenu dans la foulée de la prolongation de Mbappé. De là à penser que l’international français a demandé la tête de son directeur sportif comme condition pour poursuivre l’aventure, il n’y a qu’un pas facile à franchir. Quoi qu’il en soit, le grand chambardement espéré par les supporters parisiens semble enfin enclenché, et en attendant de connaître les futures têtes de l’organigramme (les noms de Luis Campos, pour remplacer Leonardo, et Zinédine Zidane, qui succéderait à Mauricio Pochettino, se murmurent), le PSG peut toujours se satisfaire de la réussite marketing liée au recrutement de Leonardo sur ces trois dernières années. Un camouflet que les supporters parisiens auraient volontiers troqué contre une Ligue des champions.
Par Fabien Gelinat