- Coupes d'Europe
- Bilan des clubs français
L’envie de rêver, le droit d’y croire
Alors que les phases de groupes des compétitions européennes approchent tout doucement de leur dénouement, un constat s’impose : les clubs français, sans exception, sont plus que jamais dans le coup. Que ce soit en Ligue des champions (PSG, Lille), en Ligue Europa (OL, OM, Monaco) ou en Ligue Europa Conférence (Rennes), tous jouent le jeu. Et si Lyon est la première équipe à avoir composté son billet pour le tour suivant, il devrait prochainement être imité par d’autres. Au vu des débâcles récurrentes des années passées, on aurait tort de ne pas s’en féliciter.
C’en était presque devenu gênant. La saison dernière, au moment de clôturer la phase de groupes des Coupes d’Europe, le bilan global des clubs français faisait vraiment peur à voir. Le PSG (en C1) et Lille (en C3) avaient certes réussi à s’extirper des poules. Mais il fallait être bien peu exigeant pour s’en contenter, et trop négligent pour ne pas prêter attention aux piètres résultats des autres représentants hexagonaux. En Ligue des champions, Marseille (3 points) n’a jamais fait illusion, tandis que Rennes (1 point) a vécu un bizutage pas loin d’être traumatisant. En Ligue Europa, Nice (3 points) n’a même pas fait semblant d’essayer, quand Reims s’était fait dégager dès le 3e tour préliminaire par l’ogre hongrois MOL Fehérvár (0-0, 4-1 aux TAB). On pourrait continuer à remonter le temps, on trouverait sans problème d’autres exemples de naufrages tricolores sur la scène continentale, à l’image de l’indépassable zéro pointé de l’OM en 2013. Cette année, en revanche, il n’y a pas de débâcle à déplorer. Car cette année, les émissaires de la Ligue des talents font plus que jamais honneur à leur championnat.
Le PSG sur ses acquis, Lille au courage
À commencer par les deux clubs engagés en Ligue des champions, à savoir le PSG et le LOSC. Dans des registres bien différents, toutefois. Paris, c’est l’élève futé qui choisit, pour le moment, de se reposer sur ses acquis. Deuxièmes d’un groupe qui comprend aussi Manchester City, le Club Bruges et le RB Leipzig, les Parisiens sont en ballottage très favorable pour rallier les huitièmes de finale. Au fond, ce serait bien la moindre des choses, eu égard à leur effectif cinq étoiles. Mais même sans réellement convaincre – hormis face à City -, même sans survoler les débats avec autant d’insolence qu’il y a quelques années, les protégés de Mauricio Pochettino ont suffisamment engrangé pour voir venir. Lille, c’est l’élève laborieux, celui qui s’applique à défaut de briller et qui pourrait bien finir par être récompensé. Admirables d’abnégation et de courage, les Dogues l’ont emporté chez le FC Séville, mardi (1-2), et ce n’est rien d’autre qu’un petit exploit. Eux aussi sont deuxièmes de leur poule et, même si la marge de manœuvre du champion de France paraît plus réduite que celle du club de la capitale, les espoirs de qualification sont tout à fait légitimes.
Le PSG et Kylian Mbappé aperçoivent les 8es
Même l’OM peut toujours y croire
C’est également le cas en Ligue Europa, cette compétition si souvent méprisée par les clubs français et qui, cette année, leur permet de se montrer sous leur meilleur jour. Après quatre victoires en autant de journées, Lyon a d’ores et déjà pris rendez-vous pour les huitièmes de finale. Les Gones font le spectacle, Karl Toko Ekambi empile les buts (déjà 6, personne ne fait mieux) et tout sourit donc à l’OL, fidèle à sa réputation d’exemple à suivre. C’est d’autant plus remarquable que les coéquipiers d’Anthony Lopes peinent encore à trouver la bonne carburation en Ligue 1. On pourrait presque en dire de même concernant l’AS Monaco, empêtrée dans le ventre mou du championnat, mais performante en C3 (après avoir buté sur le Shakhtar Donetsk en barrage de C1). Les Asémistes se coltinent pourtant la Real Sociedad (1re de la Liga) et le PSV Eindhoven (2e d’Eredivisie), mais cela ne les empêche pas d’occuper la première place. Et puis, il y a l’OM.
21 – Marseille a tenté 21 tirs dans ce match, son plus haut total lors d’une rencontre en compétition européenne sans gagner depuis le 1er octobre 2015 contre Liberec (0-1). Frustration. #OMLazio pic.twitter.com/IhY8KmXsGK
— OptaJean (@OptaJean) November 4, 2021
Toujours invaincu, mais jamais vainqueur (4 nuls), Marseille conserve son destin entre ses pieds. Jusqu’ici, les prestations de la bande à Jorge Sampaoli n’ont pas été récompensées à leur juste valeur, et il faudra un petit supplément de réussite, contre Galatasaray, puis le Lokomotiv Moscou, pour faire pencher la balance dans le bon sens. Enfin, n’oublions surtout pas Rennes, qui vient d’enchaîner trois succès en Ligue Europa Conférence et fait la course en tête dans son groupe, devant Tottenham. 24 matchs joués, 12 victoires, 11 nuls et une seule défaite (celle de Lille à Salzbourg) : tel est le bilan provisoire des clubs français en Coupes d’Europe cette saison. Maintenant, et avant de penser à la suite, il faut finir le travail. Bien négocier les deux dernières journées. Aller chercher la première place, de préférence, pour éviter un tirage costaud ou s’épargner un tour de barrages casse-gueule (imposé aux deuxièmes de groupes en C3 et C4). Pour l’instant, au moins, tous les rêves sont permis. Et on ne peut qu’en être ravis.
Arkadiusz Milik et les Marseillais sont toujours dans le coup.
Par Raphaël Brosse