- Ligue 2
- J4
- Auxerre-Nancy
L’envie d’avoir Nancy
Trois matches, trois défaites, aucun but marqué : alors qu’elle se déplace à Auxerre vendredi soir, l’ASNL est déjà en vrac. Une surprise ? Non, en aucun cas.
Les seules choses qu’on s’attendait à trouver après 225 minutes passées à voir ces gars-là se rouler dans la farine : des bras croisés, des têtes basses et de l’impuissance. Alors, Didier Tholot explose : « On n’a pas le droit ! Ça, c’est le monde professionnel… Coups de pied arrêtés ? Deux ! » Tout est là, de la rage de l’entraîneur de foot qui cherche des solutions à une situation minée à l’incapacité qui est la sienne à l’heure de mettre des mots sur les maux de l’ensemble qu’il peine à équilibrer. La scène a été captée par beIN Sports à la mi-temps d’un Nancy-Lens joué vendredi soir dernier au stade Marcel-Picot, qui a vu la bande à Tholot se ramasser une troisième fois en trois essais : une large défaite (0-3), une animation offensive inexistante, une équipe qui passe l’essentiel de ses rencontres à cavaler après un ballon qu’elle ne possède quasiment jamais… Et voilà Nancy revenu en pleine tempête. Soit, à une dix-neuvième place de Ligue 2 qui inquiète forcément et dont la cause est simple : après trois journées de championnat, les Nancéiens n’ont pas marqué le moindre but, en ont encaissé sept et ce quelques mois après avoir évité une relégation en National 1 sur le gong. Une surprise ? « Une demi-surprise » simplement à en croire Benoît Pedretti, devenu adjoint de Didier Tholot.
#beINLIGUE2 – La soufflante de Didier Tholot à la mi-temps de #ASNLRCL?? pic.twitter.com/bTIBaVYI7M
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 10 août 2018
« Il faut faire le dos rond »
Quoi ? Vraiment ? Pedretti, toujours : « Il y a énormément de choses à améliorer, de l’état d’esprit à la qualité technique. On en a conscience et on travaille en conséquence. Il faut faire le dos rond jusqu’à la trêve internationale de septembre. » Résultat, trois jours après avoir sorti le Red Star (1-0) de la Coupe de la Ligue, l’ASNL va à Auxerre vendredi soir avec l’objectif assumé de « ramener au moins un nul » chez le douzième du championnat, qui reste sur deux succès. C’est tout ? Oui, step by step : l’idée est aujourd’hui de trouver une forme de solidité défensive, de régler le cas Amine Bassi -meilleur joueur du club la saison dernière, le Marocain était à deux doigts de s’engager avec le Fire de Chicago (MLS) avant de se raviser et peine à retrouver son rythme- et d’attendre doucement la fin du mercato pour vraiment savoir où aller. Parce que Tholot bosse la semaine avec 29 joueurs – « ce qui est trop » (Pedretti)- mais aussi parce que le club cherche encore à trouver un élément offensif capable de pallier le retour de prêt d’Arnaud Nordin à Saint-Étienne. Ainsi, le mirage est passé.
Procédure avec la FIFA et casse-tête
Rapidement, il faut se le dire : début juillet, Jacques Rousselot affirmait que « l’entraîneur et son staff regardent vers le haut plus que vers le milieu et le bas. On a un statut de club de Ligue 1 qui sommeille dans nos têtes. » Et c’est peut-être une partie du casse-tête lorrain : la précipitation alors que la vente du club, relégué en Ligue 2 au printemps 2017, ne sera conclue qu’à l’automne après plusieurs échecs passés. Nancy est aujourd’hui en pleine reconstruction, structurelle, économique (une procédure a été engagée auprès de la FIFA pour récupérer quatre millions d’euros que le FC Séville refuse de verser à l’ASNL dans le cadre du transfert de Clément Lenglet au Barça) et sportive, et l’ambition doit avant tout se tourner vers un maintien après une saison 2017-2018 « traumatisante » . Didier Tholot sait que la victoire face au Red Star cette semaine n’a rien réglé et le coach gominé ne cesse de balancer à ceux qui veulent l’entendre qu’il assumera. « Le football est fait comme ça. Où l’on vit des bons moments, comme en fin de saison, et des mauvais. Trois défaites, je suis aussi le responsable. Je ne vais pas lâcher, on ne va pas lâcher » , lâchait-il la semaine dernière, alors que la colère commence à grimper dans les tribunes de Picot. Là aussi, rien de surprenant : « Ces gens paient leur place… » Et ne veulent plus faire du surplace. Facile à dire.
Par Maxime Brigand
Propos de Benoît Pedretti tirés de L'Est Républicain.