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L’Entourage: «Maradona n’a aucun sens tactique»
"L'Entourage" fait le buzz depuis quelques mois sur le net grâce aux Rap Contenders. Des battles en fait, comme dans "8 Miles".
Eff Gee : Moi je suis le foot depuis tout petit. Je suis parisien dans l’âme.
Deen Burdigo : Moi je suis pour l’OM, mais je ne suis pas trop le foot.
– Vous avez joué en club ?
EG : J’ai joué au FC Antillais dans le 19eme et au FC Lusitanos, avant la fusion avec Créteil. J’avais 13, 14 ans et j’étais déjà un gardien de classe mondiale!
DB : Moi je n’ai jamais joué sérieusement, plutôt avec les potes dans la rue.
– Vous allez souvent au stade ?
EG : Je suis allé 3,4 fois au Parc cette saison, la dernière fois c’était pour PSG-MHSC. Paris gagnait 2-0, ils se font remonter… Paris ils font vraiment chier !
Jazzy Bazz : Avant, j’étais abonné au Parc en tribune G, j’étais avec les Authentiks; j’y allais plutôt pour l’ambiance. Faut savoir qu’avec les ultras, plus tu parles foot et technique, et plus t’es un bolosse. Bien sûr que dans l’absolu, je voulais qu’on gagne, mais j’aimais bien aller au stade pour les fumis.
DB : J’allais quelques fois au Vélodrome quand j’étais plus jeune, j’avais un copain steward qui nous faisait entrer gratuitement.
– C’était qui votre joueur préféré quand vous étiez petit ?
JB : Moi c’est Maradona, comme je suis argentin par ma mère, je lui voue un culte.
EF : Mais il a aucun sens tactique, il pue la merde ce mec !
JB : Mais je te parlais du temps où il était joueur. Même si aujourd’hui il fait des trucs à la con, le mec, il inspire toujours le respect. C’est pour ça qu’on l’aime, en Argentine. Parce que c’est un mec du peuple, il ressemble aux Argentins, au final.
DB : Pour moi, c’est Zidane, parce que je viens de Marseille, je suis obligé !
EF : j’en ai plusieurs : Djorkaeff, Okocha. Bernard Mendy, aussi (rires). Eh, faut pas charrier, Bernard Mendy était trop fort. Potentiellement, du moins. A chaque match j’y croyais, je me disais qu’il allait faire un truc de ouf. Je te dis pas quant il marquait: contre Lens, par exemple. Mais bon, le must, c’est le grand pont sur Roberto Carlos. Sinon, à l’étranger, il y a Messi: c’est juste un génie!
– Plutôt Cristiano Ronaldo ou Messi, d’ailleurs ?
EF : Messi, Ronaldo il fait trop de chichis et puis Messi c’est le boss du foot game !
JB : Messi, quand il prend la balle c’est juste magique. Sinon, j’ai une petite anecdote à propos du Barca: mon beau-père a une maison à Barcelone, de fait, il m’arrive de temps en temps d’y aller, et d’aller voir un match au Nou Camp. Là-bas, l’ambiance est bizarre. Ça a beau être un stade de 100 000 places, l’ambiance au PSG est (ou plutôt était) meilleure. Là-bas, il n’y a presque pas de chants ou quoi, on dirait, tout le monde regarde le match. Des fois, c’est le calme plat. Par contre, quand il se passe un truc, une action chaude par exemple, t’as tout le monde qui soupire, qui s’exclame en même temps. Ça fait quand même vibrer.
– Y a-t-il un but qui vous a marqué ?
JB : Le but de Iniesta contre Chelsea en ligue des champions à la dernière minute. Ou sinon le but de Ronaldinho contre Guingamp, j’avais fait le déplacement avec mon père après le but, il était dans un état… C’est trop marrant de voir son père comme ça.
EF : Le premier but d’Okocha au PSG en pleine lucarne, avec Ramé qui croit qu’elle sort.
JB: Sinon, il y a un autre but qui m’a marqué, mais bon. C’était un but à PES. J’étais en Master League, et j’étais en mode « je ne recommence pas mes parties ». J’avais les joueurs pourris du début, avec quelques renforts, mais rien d’extra. Je joue contre je sais plus qui, je suis mené, j’égalise en toute fin de match avec Castolo, là, l’attaquant tout naze. Un but de fou, j’ai exulté comme jamais, j’ai gueulé comme un fou dans ma chambre, j’ai glissé par terre, comme si je venais de marquer dans un vrai match. Ma mère a débarqué dans ma chambre, elle a demandé ce qu’il m’arrivait…
– Vous suivez le foot en ce moment ?
EF : Ouais, pas mal, ouais, je suis drogué à ça. Je passe mon temps à mater des trucs sur le net, et tout. Football étranger, tout ça. J’aime bien l’Inter, paradoxalement je kiffe aussi le Milan, et j’aime bien la Juve. En Angleterre j’aime bien Tottenham et Arsenal mais dans tous les cas je préfère Paris!
JB : A l’étranger, je préfère la Roma à la Lazio sans savoir pourquoi, l’Inter au Milan sans non plus savoir pourquoi et le Barca.
– Vous avez suivi l’histoire des quotas ?
EF : Cette histoire est tellement sortie de son contexte… Il y a quand même la liberté de parole sans que quelqu’un n’enregistre ou filme quoi que ce soit. Bon, sinon, Laurent Blanc il s’est excusé, mais c’est chercher des problèmes là ou il n’y en a pas…
JB : A propos de Laurent Blanc, la dernière fois je regardais « Les Yeux dans les Bleus » et sérieusement, on ne peut pas dire que c’est un mec raciste. Quand je le vois s’excuser comme ça, j’ai envie de dire « le pauvre » . Lui, tout ce qu’il veut, c’est gagner des matchs. Il s’en fout, si son meilleur joueur est noir, il le prendra. Lui tout ce qu’il veut, c’est gagner.
– Thuram, il est vraiment intelligent ?
EF : Il fait qu’ouvrir sa gueule, il pue la merde, il se prend pour un genre de Malcom X mais c’est juste un imbécile fini.
JB : Je n’ai pas tant de haine que ça envers lui, il veut faire son intello, personne peut l’en empêcher.
DB : Thuram faut qu’il arrête sérieusement, il n’a pas de culture, il suffit pas d’avoir des lunettes pour être intelligent, il ouvre trop sa bouche sérieux faut qu’il arrête !
– Le football est-il bling-bling ?
EF: Bah depuis que j’ai entendu Benzema rapper, j’ai envie d’arrêter de le regarder jouer (rires). Non, plus sérieusement, faut arrêter avec ces trucs à deux balles, le port du casque, blabla… Qu’ils profitent, juste: ils viennent de la rue, tout ça, c’est normal, ce schéma. Dans le hip-hop, c’est la même; après tout, ce sont les mêmes cercles. Les mecs qui jouent au foot et qui font du rap viennent du même milieu, t’en as des tas qui se connaissent d’avant. Moi je dis juste, qu’ils profitent, qu’ils s’amusent. Mais après, qu’ils ne se prennent pas pour ce qu’ils ne sont pas. A partir du moment où tu te montres et tu parles, faut assumer derrière.
Propos recueillis par le très jeune Gad Messika
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