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- Lens-Séville (2-1)
Lens tamponne Séville et continue son aventure européenne
Au terme d'une soirée plus électrique que spectaculaire, le RC Lens a tenu tête au Séville FC, avant de le faire plier en toute fin de match. Cette deuxième victoire européenne de la saison envoie les Sang & Or en barrage de Ligue Europa, à l'issue d'un braquage savoureux.
RC Lens 2-1 Séville FC
Buts : Frankowski (63e, SP) & Fulgini (94e) pour Lens // Ramos (79e, SP) pour Séville
L’important, ce n’est pas toujours les trois points. Face à Séville, pour Lens, il en suffisait d’un pour faire exploser de joie Bollaert et assurer l’avenir européen des Sang & Or. Pas du genre à calculer, les Lensois en ont pris trois, grâce au déboulé d’Angelo Fulgini au bout de la soirée, sur un service plaqué or de Florian Sotoca. Vainqueur 2-1 en n’ayant touché que deux ballons dans la surface adverse, le gang des Artésiens a signé l’un des braquages de l’année face à des Sévillans pas beaucoup plus menaçants. Qu’importe la manière, l’essentiel était ailleurs pour un RCL qui n’avait besoin que d’un nul, et auteur d’une deuxième victoire en Ligue des champions cette saison. Un succès en C1 qui ouvre les portes de la C3 aux Lensois. La fête continuera à la fin de l’hiver.
Des Nordistes déboussolés
Au pays du charbon, il y avait de l’électricité dans l’air. Car pour la première fois cette saison en Ligue des champions, le petit Poucet lensois avait beaucoup à perdre, face à Séville. Et cela s’est vite ressenti à Bollaert, que ce soit par la tension sur la pelouse ou en tribunes. En dehors du show traditionnel de Facundo Medina, prêt à dégoupiller au moindre contact, les Sang & Or ont abordé ce rendez-vous décisif pour la suite de leur épopée européenne avec les jambes qui flageolent. Entre deux coups de pression, les Lensois ont multiplié les approximations techniques avec un chiffre qui résume leur premier acte : 0, comme le nombre de ballon touché dans la surface andalouse en première période. Tantôt assourdissant, tantôt crispé, Bollaert a tenté de secouer ses troupes, heureusement peu inquiétées par un Séville FC décidément bien malade.
Contraints à la victoire pour être reversés dans leur Ligue Europa chérie, les coéquipiers de Sergio Ramos ont affiché légèrement plus de maîtrise, sans s’avérer menaçants pour autant. Leur plus grosse situation ? Une frappe d’Ivan Rakitic, puissante, qui se serait logée sous la barre sans un grand Brice Samba (29e). Le portier tricolore aurait toutefois pu coûter l’ouverture du score, après avoir capté des deux mains ce qui semblait bien être une passe de Kevin Danso. Mais, décalé par Rakitic, Guidelj a mal joué le coup franc indirect depuis l’angle des six mètres (7e). Pour le reste, le seul animateur de la rencontre était bien Ivan le Terrible, auteur d’une autre frappe, moins dangereuse (44e), et d’une déviation sur corner qui aurait dû profiter à Youcef En-Nesyri (30e). Si Franck Haise avait promis que Lens montrerait « son vrai visage » après la claque à Arsenal, on en était très loin, à mi-parcours.
Trois penaltys pour le prix d’un
Malgré une première situation pour Wahi en profondeur, maladroit et finalement signalé hors jeu, le second acte a d’abord pris le même chemin. Sous un déluge venu accentuer la dramaturgie de la soirée, les Lensois ont même frôlé le pire à l’heure de jeu quand Pedrosa est venu couper de l’extérieur du pied un centre rasant au premier poteau. Battu, Brice Samba a suivi des yeux le ballon qui se dirigeait vers sa lucarne, mais repoussé par la barre (57e). Ouf. Ce coup de chaud a peut-être donné confiance aux Sévillans. Toujours est-il que, trois minutes plus tard, David Pereira Da Costa a enfin trouvé l’espace pour lancer Elye Wahi dans la profondeur. Ce dernier a alors joué l’altruisme pour servir Facundo Medina, déboulé à toute vitesse, mais fauché involontairement par Soumaré au moment de sa frappe. Premier ballon dans la surface, et penalty pour les braqueurs de Franck Haise. Premyslaw Frankowski a alors pu presser la détente (1-0, 63e).
L’éruption de Bollaert a alors été telle que même la pluie s’est presque arrêtée. Sonnés, les Andalous ont mis quelques minutes à reprendre leurs esprits. Jusqu’à ce que Youssef En-Nesyri, fidèle à son rôle de poison pour les défenseurs adverses, n’obtienne un penalty généreux pour un accrochage de Facundo Medina. Le début d’une séquence dantesque, qui a d’abord vu Sergio Ramos écœuré par la main ferme de Brice Samba, avant que le Français ne repousse la frappe de Rakitic et que les Sévillans ne réclament un autre péno pour une main. Felix Zwayer a alors bien désigné à nouveau le point de penalty, mais pour retirer le premier, Brice Samba ayant quitté sa ligne trop tôt. Orgueilleux, Sergio Ramos s’est représenté face à lui, pour le piéger d’une panenka parfaite sous la barre, avant de chambrer tout Bollaert (1-1, 79e). Conspué à chaque touche de ballon, le champion du monde 2010 s’est ensuite mué en chef d’orchestre côté andalou, à grand renfort de longs ballons ou de retours tranchants. Installé dans le camp lensois, Séville a poussé jusqu’au bout. Suffisamment pour que Sotoca gratte un ballon au milieu de terrain et mette Angelo Fulgini sur orbite. Seul face à Dmitrovic, le gamin du bassin minier a posé la cerise sur le gâteau artésien (2-1, 94e). Et régalé bien au-delà des terrils.
RC Lens (3-4-2-1): Samba – Gradit, Danso, Medina – Aguilar, Mendy (El Aynaoui, 23e), Abdul Samed, Frankowski – Sotoca, Pereira Da Costa (Fulgini, 72e) – Wahi (Guilavogui, 72e) Entraîneur : Franck Haise
Séville FC (5-3-2): Dmitrovic – Sanchez, Gudelj, Ramos, Salas, Pedrosa – Rakitic, Soumaré, Sow – En-Nesyri, O.Torres (Mir, 70e) Entraîneur : Diego Alonso
Par Adrien Hémard-Dohain, à Bollaert