- Ligue 1
- J6
- Lens-ASSE (2-0)
Lens s’impose facile à domicile et rend vert de rage Saint-Étienne
Réduits rapidement à dix puis à neuf, les Stéphanois n’ont jamais existé chez le promu. L’exil de Wesley Fofana vers Leicester a de nouveau montré les failles béantes d’une défense verte aux abois, coulée comme il se doit par des Lensois dont l’été indien se prolonge (2-0).
Lens 2-0 Saint-Étienne
Buts : Kakuta (15e, sp) et Sotoca (81e)
L’image, à elle seule, résume la première période stéphanoise en ce samedi après-midi sous la traditionnelle grisaille artésienne. Bastien Dechepy siffle la mi-temps, Denis Bouanga se saisit du cuir et décoche une praline dans le ciel de Bollaert. L’instant dit tout de la frustration des hommes de Claude Puel, dont les 45 premières minutes se résument à une lutte perpétuelle pour ne pas sortir du néant.
Les Stéphanois étaient pourtant prévenus : Lens avait déjà scalpé le Paris Saint-Germain (1-0) et Bordeaux (2-1), à domicile. Rien n’y fait, l’entame est sang et Or dans les grandes largeurs. Hormis une belle tentative croisée de Bouanga détournée par Jean-Louis Leca (4e) suivie d’une frappe dans les tribunes d’Arnaud Nordin quelques secondes plus tard, les Verts se sont pris en pleine poire la marée lensoise. Un être vous manque, et tout est dépeuplé.
Arrière-garde verte et nulle
Sans Wesley Fofana, qui a traversé la Manche pour 35 millions d’euros (et 5 en bonus) direction Leicester, le vide est immense dans l’axe. Timothée Kolodziejczak se retrouve comme célibataire, et cette rupture n’est pas digérée. Le gamin natif d’Arras, formé à la Gaillette, manque d’abord de marquer dans son propre but à la suite d’un centre de Jonathan Clauss (3e). Puis il se fait manger comme un bleu, par Ignatius Ganago. Le meilleur buteur de Ligue 1 (quatre buts) enrhume le Stéphanois, qui ne trouve pas mieux que de le sécher par derrière. Penalty, carton jaune, jusqu’à ce que l’arbitre comprenne que Ganago ne fait pas semblant de manger la pelouse. Appel des soigneurs, civière et appui de la VAR. La biscotte devient rouge, Kolodziejczak rentre à la douche, et Gaël Kakuta se charge de trouver la lucarne de Jessy Moulin (1-0, 15e), transformant au passage son quatrième penalty de la saison.
Dans la foulée, le pauvre Maxence Rivera – dont c’était la première titularisation, en Ligue 1 – est remplacé par Saidou Sow. Un baptême du feu pour lui aussi, devenu pro cette semaine. On a connu meilleur cadeau de signature… Parce que dans cette défense stéphanoise qui prend l’eau, il n’y en a pas vraiment un pour rattraper l’autre. Yvann Maçon peine à gauche, Nelson Sissoko patauge, et Jessy Moulin a toutes les peines du monde à relancer. Soit il la joue court, mais le pressing lensois étouffe rapidement la remise en jeu, soit il envoie une patate, mais Lens a la main sur les duels aériens. Facundo Medina croit doubler la mise pour le Racing sur un coup franc dévié de Kakuta, mais la VAR confirme le hors-jeu (20e) avant que Sotoca ne mette à nouveau à profit Moulin (25e).
Khazri dehors, définitivement ?
En face, si à onze ce n’était déjà pas simple, le schéma devient encore plus complexe offensivement. Denis Bouanga tente de se décarcasser, Adil Aouchiche aussi, mais les rares offrandes dont ils font l’objet ne tracassent pas vraiment Jean-Louis Leca. Le portier corse se tourne les pouces, alors Claude Puel tente l’électrochoc en faisant entrer Wahbi Khazri après la pause. Effet immédiat, ou presque, et pas vraiment dans le sens des Verts. L’attaquant, convoqué pour la première fois depuis la finale de Coupe de France de juillet dernier, s’essaye à quelques combinaisons sur coup franc. Quelques accélérations aussi, pas forcément bien senties.
Lancé en profondeur, Khazri fauche finalement à retardement Jonathan Gradit. Le pied est levé : à vitesse réelle, c’est violent, moins au ralenti. L’arbitre voit tout de même rouge, une seconde fois (65e). Khazri est annoncé sur le départ, il prend la porte comme il le fallait. La suite ? Une attaque-défense et un toro qui n’en finit plus, pour des Verts désorientés ne se créant aucune véritable occasion. Florian Sotoca solde le tout d’une tête au premier poteau sur corner, le dixième du jour pour un Lens qu’on aurait aimé voir tueur un peu plus tôt (2-0, 81e). Le Racing décroche un quatrième succès en six journées, et creuse un peu plus le doute chez des Verts qui enchaînent un troisième match sans victoire. Verts de rage.
Lens (3-4-1-2) : Lecas – Gradit, Badé, Medina – Clauss, Doucouré (Pérez, 83e), Cahuzac, Haïdara (Boura, 83e) – Kakuta (Mauricio, 70e) – Ganago (Banza, 14e), Sotoca (Jean, 83e). Entraîneur : Franck Haise.
Saint-Étienne (4-2-3-1) : Moulin – Sissoko, Moukoudi, Kolodziejczak, Maçon – Neyou (Gournat, 85e), Camara – Bouanga (Hamouma, 71e), Rivera (Sow, 15e), Aouchiche (Khazri, 46e) – Nordin (Youssouf, 71e). Entraîneur : Claude Puel.
Par Florent Caffery, au stade Bollaert