- Coupe de France
- 8e de finale
- Lyon/Lens (1-2 ap)
Lens crucifie Lyon
Dans la nuit lyonnaise, la pluie n'a pas eu raison du spectacle et du suspense. Emmené jusqu'en prolongation par un but dans les arrêts de jeu, l'Olympique lyonnais a finalement craqué en s'inclinant devant un RC Lens courageux.
Lyon – Lens (1–2) J. Briand (9′) pour Lyon , P. Valdivia (93′), J. Gbamin (94′) pour Lens.
Dans cette affiche entre l’Olympique lyonnais et le Racing Club de Lens, difficile pour les deux clans de ne pas se remémorer la dernière journée du championnat 2001-2002. Dès lors, tous les acteurs de la rencontre savent qu’il s’agit bien plus d’un quart de finale de Coupe contre l’AS Monaco qui attend le futur vainqueur. À Gerland, c’est un remake d’un match à l’enjeu important que l’on joue aussi dans ce huitième de finale. D’un côté, la nostalgie lyonnaise qui voyait la naissance d’un club qui allait coller des raclées au Real Madrid, et de l’autre, une équipe pour qui cette défaite sonnait comme le début de la fin pour le grand RC Lens, aujourd’hui en Ligue 2, tout comme EL-Hadji Diouf, aujourd’hui grand adepte du discours à la troisième personne et de Cadillac Escalade plaquée or. Ce soir à Gerland, Lens a pris sa revanche. Et l’ancien international sénégalais s’en fout royalement.
Lyon, une partition de 45 minutes
Le jeudi soir, les Lyonnais ont apparemment autre chose à foutre que d’aller squatter le Stade de Gerland. De son côté, le parcage lensois ne perd pas sa tradition de Félix-Bollaert et affiche complet. Il fait froid et il pleut sur Lyon, la pelouse risque donc de rapidement ressembler à un champ de patates. Rapidement, on s’aperçoit que Grenier est tout de suite dans un bon soir: enchaînements techniques de qualité, passements de jambe, doubles talonnades… Le jeune talent rhodanien se sent à l’aise dans son jardin. En jambes dès le début de la rencontre, les Lyonnais mettent une bonne pression à leurs adversaires et attaquent pied au plancher, comme lors de ce fameux 4 Mai 2002. Miguel Lopes s’infiltre sur son côté droit, tranquillement laissé par la défense artésienne. Le Portugais adresse un centre enroulé au second poteau où Jimmy Briand profite volontiers de la mauvaise sortie d’Alphonse Areola pour faire trembler les mailles du filet d’une tête piquée (9e). Lyon tient sa proie. Vivace, elle cherche à se débattre : parti côté gauche, le centre fort de Chavarria cherchait Danijel Ljuboja, mais ne trouve que le bout des gants de Rémy Vercoutre.
En face, Lyon reprend la main. L’extérieur du droit pour Bafetimbi Gomis permet à Areola de rentrer dans son match. Tranquilles, les Lyonnais imposent leur force devant un collectif Sang et Or trop timoré. Parti comme une fusée, Gomis envoie une sacoche qui oblige le champion du monde U20 à sortir la balle d’un arrêt réflexe, puis Grenier voit sa reprise contrée par le crâne tout lisse d’Alaeddine Yahia. Antoine Kombouaré sent que ses garçons flippent devant l’enjeu et réagissent de la mauvaise manière quand Bourigeaud déboîte le vétéran Steve Malbranque. Le Kanak va profiter de la pause pour tenter de remonter le moral des troupes.
La bourde de Vercoutre
« On est rentrés trop timides dans ce match, mais il n’y aucun complexes à avoir comme nous a dit le coach. Il faut qu’on marque un but, et ce serait bien qu’on revienne dans le match le plus tôt possible. Quand on part frustré d’un match, c’est qu’on a pas tout fait. » Attentif au discours, Alaeddine Yahia et les Nordistes mettent un peu de gaz dans la rencontre. Vercoutre sauve son camp d’une tête de Chavarria sur corner. Le portier lyonnais semblent trop serein pour ne pas se trouer au moins une fois. Jean-Philippe Gbamin est tout proche de faire péter le parcage visiteur, mais M’Vuemba sauve les siens cette fois-ci. Un peu plus en retrait en seconde période, Grenier cède sa place à Danic en fin de match sous les applaudissements du public. Bref, tout roule pour le mieux. Et bah non. Sur un dernier sprint, Adamo Coulibaly évite le tacle de Bakary Koné mais pas le corps de Mehdi Zeffane. Pierrick Valdivia transforme un penalty logique qui emmène les vingt-deux acteurs en prolongation (90+3e). Un coup sur la caboche qui fera mal aux locaux, surtout à Rémy Vercoutre. Fautif, le portier lyonnais nous fait une « j’ai, j’avais, j’ai plus » des grands soirs, qui profite pour de bon à Gbamin sur corner (94e). Les Lensois tiennent leur qualification et prouvent avec leur cœur qu’ils méritent un retour dans l’élite.
Par Antoine Donnarieix