- Ligue 1
- J13
- Lens-OM (1-0)
Lens crucifie l’OM au bout de l’ennui
En clôture de cette 13e journée de Ligue 1, un festin était annoncé entre Lens et l'OM, qui avaient offert un des meilleurs matchs de la saison au printemps dernier. Quelques mois plus tard, on a eu le droit à une soupe à la grimace entre deux équipes sans saveur, qui a tourné en faveur de Lens sur un ultime corner.
RC Lens 1-0 Olympique de Marseille
But : Gradit (89e)
Quatre-vingt-neuf minutes de purge, et un coup de casque. Alors qu’on se dirigeait vers un énième match nul, vierge et sans saveur dans cette Ligue 1 qui n’en finit plus de favoriser le sommeil, Jonathan Gradit a surgi au premier poteau pour sauver les meubles. À l’entrée du temps additionnel, et alors qu’on n’espérait franchement plus grand-chose de ce choc qui a fait pschit, le défenseur sang & or est venu couper de la tête un corner d’Angelo Fulgini pour faire bondir Bollaert, et assommer l’OM (1-0, 90e). Un sursaut tardif, mais suffisant pour des Lensois qui signent un troisième succès de rang face aux Marseillais qui, eux, se rapprochent du ravin, une semaine après une prestation déjà indigeste face à Lille (0-0).
Aucun tir cadré à la pause
Au pays des mines de charbon, c’est un véritable bras de fer qui a opposé les Lensois aux Marseillais. Dans ce duel de clubs européens loin de leurs ambitions en championnat, aucun camp n’a manqué de bonnes intentions. Mais d’un côté, comme de l’autre, il a manqué la justesse technique. Or, face à des blocs aussi hermétiques, on ne peut que piocher si on n’assure pas les gestes basiques. Résultat des courses : une première période très hachée, sans le moindre tir cadré (!), résumée parfaitement à la pause par Jordan Veretout, au micro de Prime Video : « Ce n’est pas suffisant, ce qu’on montre ce soir. » Un constat repris dans la foulée par Florian Sotoca : « Le match a du mal à se lancer pour les deux équipes. » Difficile de prétendre le contraire à la vue du peu d’occasions franches du premier acte. C’est sur deux coups de pied arrêtés qu’on a vibré un peu, d’abord grâce à une tête de Kevin Danso (18e) : à côté. Puis sur une reprise d’Amine Harit, à la suite d’un corner, contrée par Ismaïla Sarr (25e). Seul éclair de génie : un petit pont d’Elye Wahi suivi d’une frappe trop croisée du droit (28e). Les plus tendres diront que la pluie n’a pas aidé les 22 acteurs. Les plus pragmatiques rappelleront que le dixième recevait le neuvième : et ça s’est vu.
Pluie ou pas, on avait de toute façon deux équipes frileuses sous les yeux. Les Marseillais ont bien essayé de mettre un peu de rythme dans cette triste soirée, dans la lignée de Jonathan Clauss et Amine Harit. Mais, à une minute d’intervalle, ces deux derniers ont complètement raté leur frappe en position idéale (48e, 49e). Deux nouvelles saucisses, autrement moins appétissantes que les fricadelles de Bollaert, qui ont au moins auguré une légère amélioration côté phocéen. Alors Lens a commencé à jouer au foot aussi, mal, mais quand même. Ce qui a failli permettre à Elye Wahi de couper une frappe ratée de Sotoca (59e). Sur de rares séquences, les Lensois ont réussi à enchaîner quelques passes, sans jamais aller au bout. En face, Amine Harit a – comme face à Lille – bouffé la feuille en manquant son plat du pied seul dans la surface, sur un caviar d’Iliman Ndiaye (66e). Gennaro Gattuso a alors lancé son Aubameyang sur une jambe pour enflammer un peu la fin de rencontre : en vain. Côté lensois, El Aynaoui a lui honoré sa première titularisation en faisant frémir Lopez (75e, 78e). C’est toutefois Wesley Saïd qui a eu la plus grosse occasion artésienne, mais sa frappe à la suite d’un corner a été sauvée sur la ligne par Veretout (87e). Jusqu’à ce que surgisse Gradit.
RC Lens (3-4-3): Samba – Gradit, Danso, Medina – Aguilar, Abdul Samed, El Aynaoui (Pereira da Costa, 86e), Haïdara (Machado, 71e) – Sotoca (Fulgini, 59e), Wahi (Saïd, 71e), Thomasson (Guilavogui, 59e). Entraîneur : Franck Haise
Olympique de Marseille (4-2-3-1): Lopez – Lodi, Balerdi, Gigot, Clauss – Veretout, Kondogbia – Correa (Ndiaye, 56e), Harit, Sarr (Murillo, 86e)- Vitinha (Aubameyang, 70e). Entraîneur : Gennaro Gattuso
Par Adrien Hémard-Dohain