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Leno-Ulreich, concurrence éternelle
Plus ou moins annoncé au Bayern Munich en cours de saison pour pallier la blessure de Manuel Neuer, Bernd Leno a finalement vu Sven Ulreich, son ex-concurrent de Stuttgart, reprendre le flambeau de belle manière. Et son départ avorté a même permis à Tom Starke, l’ancien du Bayer Leverkusen, de signer un dernier contrat avec l'ogre allemand.
Le monde est petit, a-t-on coutume de dire lorsque l’on croise une tête qu’on connaît dans un endroit improbable ou quand une histoire est liée, sans le savoir, à celle d’un proche. L’Allemagne fait partie de ce monde, et Bernd Leno va sûrement trouver son pays une nouvelle fois minuscule ce soir, lors de la demi-finale de Coupe du Bayer Leverkusen. Car se dressera devant lui le Bayern Munich, club qui aurait tenté de le recruter au cours de la saison actuelle, avec dans ses cages un certain Sven Ulreich, ancien concurrent direct lorsque les deux bonhommes évoluaient encore à Stuttgart.
Octobre 2017. Noyé dans ses blessures, Manuel Neuer doit officiellement laisser sa place au sein des buts bavarois pour de longs mois. Son remplaçant attitré, Ulreich, n’a pas les épaules assez solides pour le suppléer aussi longtemps, selon certains. Très vite, des rumeurs – fondées ou non – envoient donc Leno au Bayern. Plutôt logique au vu des prouesses de ce dernier avec Leverkusen, et au regard de la réputation bancale tenue par la doublure de Neuer (seulement six matchs au compteur avec Munich entre 2015 et 2017). Pour beaucoup, le potentiel renfort est simplement plus fort que l’homme en place. Depuis très longtemps, d’ailleurs. « J’ai joué avec les deux gardiens à Stuttgart, et je peux dire que Bernd m’avait mille fois plus impressionné. Il était largement plus talentueux que Sven, commente Johan Audel, joueur du VfB entre 2010 et 2013. Sven, c’était le travail. Bernd, c’était la qualité. Et pourtant, Ulreich était titulaire. Mais si j’avais dû parier, c’est Leno que j’aurais vu au Bayern Munich. »
Leno, c’est finalement non
Sauf que contre toute attente, Ulreich déjoue les pronostics, se met peu à peu au niveau de son équipe et fait finalement très bien son travail en l’absence de Neuer. Au point d’attirer le regard de Joachim Löw. L’éventuel transfert de Leno, souvent démenti par le Bayern (les dirigeants parlant d’ « intox complète » et assurant être « très satisfaits » du rendement de leurs gardiens dans Bild), se fossilise donc rapidement. Mais le dernier rempart de Leverkusen aurait-il fait mieux que celui du champion d’Allemagne, qualifié pour les demi-finales de Ligue des champions et toujours en course pour un triplé gargantuesque ?
Impossible à dire, tant le gardien munichois semble avoir pris confiance. « Leno, clairement, c’était un phénomène. Je me souviens d’un stage en Autriche où il avait tout arrêté, alors que personne ne le connaissait…, reprend Audel. C’est d’ailleurs après cet épisode qu’il est parti à Leverkusen, en 2011. Pour huit millions. Huit millions ! Pour un mec qui n’avait quasiment pas encore joué ! Je ne sais même pas s’il avait cinq matchs dans les jambes (zéro partie disputée avec l’équipe première, N.D.L.R.)… Si ça se trouve, c’est ce qui a poussé Sven à se surpasser et à travailler sans relâche pour atteindre le haut du panier. Voir ton remplaçant qui part pour un club plus huppé, ça peut te booster et te donner quelques idées. »
Starke, au milieu du duel
Puisqu’il est question de gardien, les bonnes performances de Sven couplées à la non-venue de Leno au Bayern ont également permis à Tom Starke de signer un nouveau – et sûrement dernier – contrat avec le géant allemand. Profitant d’un pépin physique d’Ulreich cette fois, le vétéran de 37 piges a même pu participer à deux rencontres de championnat en décembre (effaçant Ron Thorben Hoffmann, 18 bougies et jeune troisième choix de départ). Et puisqu’il est question du Bayer, la boucle pourrait se boucler parfaitement si Jupp Heynckes décidait d’aligner ce troisième élément ce mardi.
Lequel pourrait alors achever sa carrière contre un adversaire qui l’a lancé dans le grand bain (Starke a en effet commencé son long parcours à Leverkusen en 2000). Reste que cela ne devrait pas être le cas, l’entraîneur allemand ayant toujours fait confiance à Ulreich dans cette compétition (quatre titularisations sur les quatre tours). Il y aura donc à coup sûr un nouveau combat Ulreich-Leno. Peut-être l’ultime. Près de sept années après leur séparation.
Par Florian Cadu
Propos de JA recueillis par FC