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Lena Nitro : « Je pourrais tourner une scène avec Marco Reus »
Quand on est une équipe amateur, il n'est pas forcément nécessaire d'aller frapper à la porte de la boulangerie du coin pour trouver un sponsor maillot. La SV Oberwürzbach, pensionnaire de D10 allemande, a récemment noué un partenariat avec Lena Nitro, trente ans et figure majeure du porno outre-Rhin. Entretien avec une fan inconditionnelle du BvB et de Marco Reus, tout juste honorée du Venus Award (les Hots d'or allemands) de la meilleure actrice européenne.
Dans le cadre de notre numéro 150, nous avons posé une question simple à plusieurs personnalités : pourquoi aimez-vous le football ?Pour ma part, la réponse est simple : où peut-on voir autant de beaux garçons réunis en un seul et même endroit ? En plus, je ne sais pas si ça vous a déjà frappé, mais aucun ne porte de sous-vêtements !
Sur les réseaux sociaux, vous vous affichez régulièrement en grande supportrice du BvB. Pourtant, vous êtes originaire de Berlin. Qu’est-ce qui vous plaît chez cette équipe ?Dans mon entourage, presque tous mes amis soutiennent Dortmund. Cela a commencé très simplement : aller au stade de temps en temps, regarder les matchs à la télé, en discuter au quotidien… Plus on s’intéresse à une équipe, plus le lien avec elle devient fort et plus on s’identifie à elle. J’aime la culture du Borussia, son ambiance familiale associée à l’aspect brut de décoffrage de la région de la Ruhr. C’est un mélange qui me plaît, j’essaie donc d’aller en profiter au Westfalenstadion deux à trois fois par saison. Et puis je trouve Marco Reus terriblement sexy.
Justement, il n’y a pas encore de clin d’œil footballistique dans votre filmographie. Avec quel joueur aimeriez-vous tourner une scène ?Marco Reus, cela va de soi ! Je devrais peut-être lui demander d’ailleurs.
En attendant, votre nom est associé à une équipe amateur sarroise qui évolue en dixième division : la SV Oberwürzbach. Comment cette histoire a-t-elle commencé ?Je ne connaissais absolument pas le club, ce sont les responsables qui m’ont contactée pour me proposer un rendez-vous. Avec mon manager, nous n’avons pas hésité une seule seconde et le deal a été signé très rapidement. Pour les deux parties, c’est un partenariat win-win et un bon moyen de se faire de la publicité.
Quel est le montant de ce contrat de sponsoring ?Ne m’en voulez pas, mais je préfère ne pas parler de chiffres. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il vaut pour la saison en cours et sera renégocié l’année prochaine.
Ce n’est pas la première fois que le porno sponsorise une équipe de football. Quels échos avez-vous reçu ? Évidemment, il y a des gens à qui cela ne plaît pas. On ne peut jamais plaire à tout le monde et c’est également le cas ici. Mais je ne tiens pas compte des critiques, la plupart proviennent de personnes jalouses qui trouvent toujours quelque chose de négatif à redire.
Quelle est votre histoire personnelle avec le porno ? Comment êtes-vous entrée dans ce milieu ?Cela fait maintenant sept ans que je suis dans cette industrie. Je suis quelqu’un de bon vivant, et l’actrice Vivian Schmitt m’a toujours beaucoup plu. J’ai donc commencé à rencontrer des acteurs et des actrices et lorsque l’on m’a fait une première proposition pour tourner, je me suis tout simplement dit : « Pourquoi pas moi ? » Tout est allé très vite en réalité. Je prenais du plaisir et avais du succès, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour laisser tomber mon ancien job ennuyeux et devenir une petite étoile du porno.
Certains footballeurs comme Jonas Hector se sont fait remarquer au niveau amateur avant de passer pro. Est-ce également votre cas ? Non, j’ai participé à la fin de ce qu’on appelle l’ « âge d’or » du porno, en restant sous contrat pendant quatre ans avec la société de production Videorama. On ne peut donc pas vraiment parler de débuts en amateur. Mais tout est une question de définition. Je pense qu’en football comme dans le porno, ce qui définit le statut amateur, c’est tout simplement qu’il y a moins d’argent en jeu.
À l’image de son football, l’Allemagne a-t-elle un porno bien à elle ?Ces derniers temps, il a énormément changé. Il y a encore dix ans, on trouvait beaucoup de similitudes avec celui des États-Unis et ses productions très clinquantes. Mais elles tendent à être progressivement remplacées par de plus en plus de porno « amateur » , bien qu’on ne puisse pas vraiment parler d’amateurisme. Dans ce style aussi, les productions restent très professionnelles. Seul le cadre a changé.
Lassés par son côté bling-bling, l’argent omniprésent et sa perte d’authenticité, de nombreux supporters délaissent le football professionnel et se tournent vers les ligues amateurs. Pensez-vous que le porno suive une tendance similaire ?Oui, mais je pense également que la courbe finira par s’inverser. Avec le boom de la réalité virtuelle par exemple, on explore de nouveaux horizons. Mais comme dans le football, il y aura toujours des gens qui voudront voir des stars et les productions professionnelles resteront un maillon de la chaîne, au même titre que les personnages de la femme de ménage ou de l’étudiante. Il y a une place et un public pour chacun.
Propos recueillis par Julien Duez