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Lejeune, enfin dans la fleur de l’âge
Héros de Newcastle dans un scénario incroyable ce mardi contre Everton (2-2), le Français Florian Lejeune signe en fanfare son retour au premier plan. Si la poisse arrête de lui coller aux basques, le défenseur a les cartes pour enfin s'épanouir en Angleterre.
L’année 2020 ne pouvait pas plus mal commencer. Le 1er janvier, Florian Lejeune était déjà sur le pont pour son cinquième match seulement de la saison avec l’équipe de Steve Bruce. C’était à St James’ Park face à Leicester et ça s’était rapidement transformé en après-midi cauchemar. Ce mercredi-là, le défenseur central de Newcastle offrait tout simplement, à base de relances désastreuses, deux buts aux Foxes pour une déconvenue à l’arrivée (0-3). Autant dire que dans sa causerie d’avant-match avant la réception des Magpies ce mardi, Carlo Ancelotti n’avait pas trop dû s’attarder sur le défenseur de 28 ans, sur le banc trois jours plus tôt contre Chelsea, au moment d’évoquer les menaces qui allaient planer sur Goodison Park. Grossière erreur puisque au moment où Newcastle, dans le money time, n’avait « plus d’attaquants » et que son entraîneur attendait du dépassement de fonction, c’est lui qui a pris ses responsabilités et la décision d’assommer Everton. Avec son drôle de ciseau retourné et son égalisation rageuse validée grâce à la goal-line technology, pour un doublé réalisé après la 92e minute, il a signé le coup de la soirée et rappelé qu’Allan Saint-Maximin n’était pas le seul Français de l’effectif de Nouveau Château.
Le garçon n’avait tout simplement jamais marqué en Premier League, et cela s’explique plutôt logiquement : depuis son arrivée à Newcastle upon Tyne, à l’intersaison 2017 en provenance d’Eibar à la demande de Rafa Benítez, son corps ne lui a pas fait beaucoup de cadeaux. Ça a commencé lors de l’été 2018 au terme d’un premier exercice mitigé en Angleterre (24 apparitions en championnat) : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, lors d’un entraînement fin juillet. De quoi passer cinq mois au chaud, puis enchaîner 12 titularisations à partir de janvier 2019 après un rétablissement express… Avant de rechuter de la même manière en avril lors d’une rencontre face à Crystal Palace, cette fois au genou gauche et pour ne revenir qu’à la toute fin de l’année civile. « Deux croisés en un an et demi, c’est pas mal » , plaisantait-il récemment devant les caméras de Canal +.
Revanche en Liga, fantôme à City
La carrière de Lejeune n’avait pas attendu que le corps flanche pour battre de l’aile. Auteur de passages mitigés à Istres puis à Brest (où il était prêté et a un peu goûté à la Ligue 1 en 2012-2013), l’ancien joueur de Sète et Agde n’a surtout jamais réellement eu sa chance à Villarreal, qui était allé chercher en 2011 le pensionnaire du Stade Parsemain, alors âgé de 20 ans : 14 minutes de Liga en deux ans, et le reste passé avec la réserve du sous-marin jaune. C’est à partir de 2014 que le parcours du natif de la capitale a commencé à faire mal à la tête : signature libre au Gérone FC, puis vente, après une saison pleine en deuxième division, au partenaire privilégié des Blanquivermells Manchester City, pour quelques broutilles (300 000 € selon Transfermarkt). La suite ? Un prêt immédiat en Catalogne puis un transfert un an plus tard pour Eibar contre un million et demi, preuve de la qualité de son aventure à Gérone.
Le chapitre mancunien, lui, sera passé à la trappe. Il n’empêche que Lejeune a finalement réussi à se faire un nom de l’autre côté des Pyrénées, à tel point que 10 briques avaient été posés par Newcastle, fraîchement promu, pour s’offrir celui qui était devenu un taulier au Pays basque. Pour rattraper le temps perdu après un rendez-vous manqué avec l’Angleterre. « Au départ, j’avais signé à City pour quatre ans, racontait-il à Canal+. J’avais toujours eu ce rêve de signer en Premier League. J’étais emballé à l’idée de faire la préparation estivale avec City. Peu de gens auraient fait le choix de partir à ce moment-là, mais j’étais sûr de moi et je pensais que c’était la meilleure chose pour moi de partir à Eibar. » Ça a peut-être mis du temps, mais la soirée de ce 21 janvier a prouvé qu’il ne s’était pas trompé.
Par Jérémie Baron