Leipzig, terre d’asile pour Nkunku, Mukiele ou Simakan

Il va sûrement se ressasser l’action un bon moment, probablement toute la nuit, qui risque de lui paraître longue. En mettant trop nettement ses bras sur le torse de Kylian M’Bappé, Mohamed Simakan a flingué les espoirs de ses coéquipiers à un quart d’heure de la fin d’un match que son équipe semblait en mesure de gagner. Un penalty pas forcément flagrant, mais une réelle erreur de jeunesse, face à un attaquant parisien qui n’avait pas encore fait la différence pour aller au but. Il serait facile de juger toute la prestation de Simakan via cette grossière erreur, comme il serait facile et inappropriée d’estimer que Leipzig a été moins convaincant que le PSG, en ne se basant que sur le score. La beauté du football, c’est qu’on peut bien jouer et s’incliner. Perdre un match, mais être rassuré par sa prestation.

Ich bin ein Leipziger

Présents dans le camp des vaincus, trois jeunes pousses françaises : Mohamed Simakan donc, ainsi que Nordi Mukiele (né à Montreuil et formé au Paris FC) et Christopher Nkunku (originaire de Marolles et ex-pensionnaire du PSG). Tranchant sur son flanc droit, le premier a signé le second but allemand, quand le second a réalisé la passe qui a déstabilisé toute la défense parisienne sur l’action du 1-1 et provoqué quelques sueurs froides à l’arrière-garde parisienne à plusieurs reprises. Au vu des 90 minutes du soir, souvent mieux maîtrisées côté allemand, on pourrait largement accorder la mention honorable aux trois jeunots, éventuellement avec un bémol pour l’ancien Strasbourgeois, également en retard sur l’égalisation de Lionel Messi. Et si leur club affiche toujours un zéro pointé dans cette phase de poules de Ligue des champions, les trois gamins – 23 ans pour Mukiele et Nkunku, 21 pour Simakan – sont en train d’emmagasiner une expérience précieuse pour préparer des lendemains qui chantent. Et pourquoi pas en Bleus ?

Les trois sont titulaires réguliers – ou incontestable pour Nkunku – et enchaînent les matchs dans une équipe qui produit du jeu. Mukiele a déjà goûté aux Bleus à la fin de l’été en entrant en jeu contre la Finlande et ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Son compère au milieu de terrain est en droit d’espérer l’y rejoindre. Quant à Simakan, il n’aura qu’à se regarder des vidéos de Dayot Upamecano, son compatriote et prédécesseur dans la défense du RB Leipzig, pour trouver la petite inspiration nécessaire. Question qui compte double : quel autre club pourrait à l’heure actuelle leur offrir les mêmes conditions de travail et les mêmes perspectives d’évolution ? En tout cas pas le PSG.