- C1
- 8es
- Leipzig-Tottenham (3-0)
Leipzig fait exploser Tottenham
Vainqueur logique à l'aller, Leipzig a filé une deuxième leçon à Tottenham au retour (3-0) grâce notamment à un doublé de Marcel Sabitzer et à un but inscrit en fin de match par Forsberg. Résultat : Julian Nagelsmann devient le plus jeune entraîneur de l'histoire qualifié pour un quart de finale de Ligue des champions. Déjà grand.
Leipzig 3-0 Tottenham
Buts : Sabitzer (10e, 21e) et Forsberg (87e) pour Leipzig
Julian Nagelsmann s’est fait beau comme un camion. Un trench-coat impeccable, les cheveux bien peignés et un rasage de près. Le jeune Allemand a vécu mardi soir « le rendez-vous le plus important » de sa jeune carrière et a mis les formes. Mieux : il y a mis la manière, tant son Leipzig, vainqueur à l’aller à Londres (0-1), a marché sur un Tottenham rapidement plié en quatre et a roulé sur le finaliste de la dernière édition grâce à un jeu pro-actif, maîtrisé de bout en bout et un contrôle permanent. Verdict ? Les Allemands se sont largement imposés (3-0), et Nagelsmann devient ce soir le plus jeune entraîneur qualifié pour un quart de finale de Ligue des champions, dépassant au passage le Didier Deschamps de 2004. Grand, très grand.
Reculer pour mieux tomber
La frontière entre le coup de génie et le coup de grisou n’est pas épaisse. Parfois, on brille par bravoure, parfois ça vous saute à la tronche. En alignant Ryan Sessegnon plutôt que Vertonghen et en décidant de calquer son système sur celui de Nagelsmann, José Mourinho annonce la couleur : son Tottenham n’a rien à perdre et ne déboule pas en Allemagne pour crever la gueule ouverte. Les premières secondes de la rencontre en sont la preuve et voient les Spurs foncer sur le but allemand. Problème : le gang de Mourinho marche sans confiance, et sur sa première remise pour Lloris, Dier concède un corner idiot. Face à cette scène, le Portugais baisse la tête, incrédule. Mardi soir, son équipe n’avait rien à perdre, mais elle s’est avant tout paumée toute seule, enchaînant les pertes de balle dans le cœur du jeu et envoyant ainsi rapidement bouler ses chances de réaliser un exploit. À la septième minute de jeu, Angeliño a alors allumé une première mèche, contrée, suivie, 180 secondes plus tard, de la première explosion du soir : trouvé à l’entrée de la surface par Timo Werner, Marcel Sabitzer fusille un Lloris trop court et ouvre le score (1-0, 10e). Réagir ou mourir ? Tottenham a choisi : reculer, encore plus, et tendre la joue à de nouvelles baffes. Résultat, Werner n’est pas passé loin de doubler la mise sur un centre d’Angeliño – le but a été refusé logiquement pour hors-jeu – et a finalement laissé Sabitzer plonger dans les plaies ouvertes des Spurs pour s’offrir un doublé de la tête sur un nouveau cadeau de son latéral espagnol (2-0, 21e). Derrière, Lloris, fautif sur le second but de Leipzig, a sauvé les apparences sur une nouvelle tentative de Werner et on a compris que Tottenham serait incapable de rééditer son exploit d’Amsterdam à force de voir Dele Alli s’en prendre à tout et n’importe qui. Lo Celso a bien tenté de salir Gulácsi avant la pause, mais la dernière image des 45 premières minutes aura surtout été un énième sauvetage d’Hugo Lloris sur une drôle de tentative de Schick.
Forsberg, pour le symbole
La première des 45 dernières est celle d’un KO : celui encaissé par Nordi Mukiele après avoir reçu un ballon pleine tempe, ce qui a conduit à la sortie du latéral français sur une civière et à l’entrée du jeune Tyler Adams. Patrik Schick tente alors de ramener le jeu sur la table, mais ne cadre absolument pas sa frappe, tout comme Lucas qui, de l’autre côté du terrain, arrose les tribunes de la Red Bull Arena. Jaloux, Werner canarde à son tour un spectateur pendant que son équipe continue de maîtriser des Spurs sans réaction. Dans le dernier quart d’heure, Tottenham tente de soigner sa sortie, mais Dele Alli foire une tentative devant Gulácsi alors que Mourinho patine et ne sait pas vraiment comment piquer ses soldats. Puis, le Portugais décide à dix minutes de la fin de faire sortir son meilleur élément (Lo Celso), signe de capitulation définitive. Tottenham, finaliste de la dernière édition, sort progressivement du tableau et, de rage, Tanganga s’en va tamponner Upamecano dans la surface, ce qui aurait pu conduire à un penalty. En compensation, Forsberg, comme un symbole parfait, file inscrire le troisième but sur son premier ballon (3-0, 87e) et voilà les Spurs pour de bon au tapis. Leipzig, de son côté, continue d’écrire son histoire.
Leipzig (3-4-3) : Gulácsi – Klostermann, Upamecano, Halstenberg – Mukiele (Adams, 56e), Sabitzer (Forsberg, 87e), Laimer, Angeliño – Nkunku (Haidara, 59e), Schick, Werner. Entraîneur : Julian Nagelsmann.
Tottenham (3-4-3) : Lloris – Alderweireld, Dier, Tanganga – Aurier (Fagan-Walcott, 90e), Winks, Lo Celso (G. Fernandes, 80e), Sessegnon – Lamela, Alli, Lucas. Entraîneur : José Mourinho.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Maxime Brigand