- Premier League
- J34
- Leicester/West Ham (2-2)
Leicester s’offre un ascenseur émotionnel
Dans cette rencontre entre deux des hypes de la Premier League, la folie et la déraison ont pris le pas sur tout le reste. Au final, et non sans l'intervention de l'arbitre, Leicester et West Ham se quittent sur un nul (2-2) plutôt logique.
Leicester 2-2 West Ham
Buts : Vardy (18e) et Ulloa (92e sp) pour les Foxes // Carroll (84e sp) et Cresswell pour les Hammers
Ils chantent encore. Pourtant, ils se sentent doublement lésés depuis que le penalty généreusement accordé à West Ham est venu s’ajouter à l’expulsion de Jamie Vardy – un deuxième jaune – suite à ce que l’arbitre a considéré comme une simulation. Mais si elle ne sourit pas toujours aux audacieux, la chance sourit aux optimistes que sont les fans de Leicester. Alors qu’ils sont menés (1-2) depuis que Creswell a décidé d’envoyer une volée superbe dans la lucarne de Schmeichel, les hommes de Ranieri profitent d’une nouvelle décision douteuse de l’arbitre de la rencontre, pour emmerder un peu plus Tottenham dans la course au titre. Bénéficiaire d’une compensation flagrante – Huth subissait une faute d’Ogbonna dans la surface quelques minutes auparavant – le leader de Premier League transforme le penalty offert par Carroll grâce à Ulloa, auteur d’une entrée exemplaire. À défaut de gagner, les Loups ne perdent pas. Et si ce point fait chanter le stade, c’est peut-être parce qu’il sera celui du titre…
Une action à « montrer dans toutes les écoles de football »
Pas le temps de niaiser. Les streaming bancales de Rojadirecta sont à peine activés que le cuir flirte déjà deux fois avec les montants de Kasper Schmeichel après un coup de casque de Kouyaté. Les hommes de Vichai Srivaddhanaprabha, propriétaire thaïlandais des Foxes, ont décidément le cul bordé de nouilles. Et l’amour du beau jeu. Au quart d’heure de jeu, le portier danois du LCFC s’envole pour capter le ballon, relance parfaitement en profondeur pour Mahrez, lequel temporise avant de servir N’Golo Kanté. Le Frenchie accélère et décale Jamie Vardy, qui trompe facilement Adrián d’une frappe pied gauche. On se croirait sur FIFA en vitesse rapide, bordel. Et les fans bleus du King Power Stadium entrent en transe. Les chants « We shall not be moved, we shall not – we shall not be moved ! » ou encore « We’re gonna win the league » descendent à l’unisson des travées de l’enceinte. Les quelque 30 000 supporters de Leicester exultent à chaque interception de Robert Huth, chambrent les mouvement manqués par West Ham et gueulent comme des poissonniers au moindre tacle appuyé des visiteurs. Beaucoup d’intensité physique dans cette première période, globalement dominée par des Foxes plus tranchants, entre la rudesse de la paire Morgan-Huth et l’intelligence du duo Drinkwater-Kanté – et d’à peu près toute l’équipe de Ranieri, en fait.
Leicester plus fort que la théorie du complot
La seconde mi-temps reprend sous le soleil toujours aussi éblouissant des East Midlands. Avec l’entrée à la pause d’Andy Carroll, West Ham fait monter son cran d’un bloc. D’autant que Leicester est réduit à 10 à la 55e après que John Moss inflige un second carton jaune à Jamie Vardy, pour simulation. L’exclusion est clairement litigieuse, si ce n’est inexpliquée, puisque le numéro 9 des Foxes semble porté par son élan plus qu’autre chose. Malgré l’entrée d’Ulloa, Leicester recule, recule et recule encore. Mais le King Power Stadium chante, encourage et donne toujours plus de force à ses protégés. Alors tous les joueurs vêtus de bleu courent jusqu’à choper une crampe ou leur 3e souffle. Même Dimitri Payet, pourtant idéalement placé avec un coup franc aux 25 mètres, se troue complètement. À croire que Ranieri est capable de bouleverser les lois de la gravité. Les Hammers poussent et tentent de planter leur clou sur corner, d’un cafouillage dans la surface ou d’une frappe lointaine, mais c’est finalement sur penalty que Carroll égalise, la faute à une béquille sanctionnée de Wes Morgan. Sans laisser le temps à Leicester de respirer, Cresswell envoie une chiche sous la barre d’un Schmeichel battu. Alors que les Renards pourraient être au fond de leur trou, Schlupp accélère, entre dans la surface et est fauché par Carroll. Le reste n’est qu’Histoire. Un coup de sifflet, quelques pas d’élan d’Ulloa, un contre-pied. Deux points sauvés. Et encore quatre finales à disputer.
Classement et résultats de la Premier LeaguePar Eddy Serres