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Leicester, le rêve est mort
Ce lundi soir, Leicester City reçoit Liverpool en position de relégable. Dans le contexte mélancolique du limogeage de Claudio Ranieri. Et presque glauque, si l'on s'en tient aux informations du journal Times, qui annonçait samedi que les cadres du vestiaire ont poussé en faveur du départ du coach.
Ah les salauds ! Ils ont osé lui faire ça. Jeudi soir, qui n’a pas ressenti un pincement au cœur teinté d’amertume à la lecture du communiqué de Leicester City ? Claudio Ranieri devait finir l’histoire grandiose qu’il avait commencée avec les siens, en allant chercher le maintien un an après un titre de champion que même les fans des Foxes n’auraient jamais pu imaginer dans leurs rêves les plus fous. Pour boucler la boucle. Pour rappeler que l’épisode 2016-17 de la Premier League restera à jamais une anomalie inouïe. Pourtant, alors même que Leicester venait de ramener un résultat encourageant de son huitième de finale aller de Ligue des champions à Séville (défaite 2-1), sa tête est tombée. « Hier, mon rêve est mort » , ce sont les premiers mots de la lettre ouverte écrite par Claudio Ranieri au lendemain de son limogeage, qui se conclut ainsi : « C’était une époque de merveilles et bonheur que je n’oublierai jamais. Et ça a été un plaisir et un honneur d’être un champion avec vous tous. »
Dans le même temps, chez les joueurs, c’est un silence radio pesant, pas un mot, rien. Vendredi, aucun joueur de Leicester City n’a pris la peine de faire une déclaration publique en hommage au Mister, Claudio Ranieri. Alors, question : les joueurs ont-il forcé la main à leurs dirigeants pour virer leur entraîneur ? C’est ce qu’affirme le Times. Dans son édition de samedi, le journal britannique, reconnu pour ses informations sérieuses, explique que les joueurs ont fait remonter leurs interrogations quant aux derniers choix tactiques du coach, à commencer par le choix de titulariser Ahmed Musa à Séville, au lieu de Demarai Gray.
It’s official, mathematically Leicester cannot retain the @premierleague title.
— Gary Lineker (@GaryLineker) 25 février 2017
Quand le Times pointe Vardy
Directement pointé par le Times, Jamie Vardy, le symbole s’il en est de la sensation Leicester City la saison dernière, a apporté un démenti ferme, à travers un long message publié samedi soir sur son compte Instagram. « Je dois avoir rédigé et supprimé ce post des dizaines de fois… Mais je devais à Claudio Ranieri de trouver les mots appropriés. Claudio a eu et aura toujours mon plus profond respect, affirme l’attaquant international anglais. Ce que nous avons accompli ensemble en tant qu’équipe était impossible. Il a cru en moi quand des dizaines d’autres ne l’ont pas fait et je lui en serai éternellement reconnaissant. Il y a des rumeurs comme quoi je serais impliqué dans son départ et cela est complètement infondé, faux et très blessant… »
Ce samedi, encore, les joueurs phares des Foxes se sont finalement exprimés publiquement, de Kasper Schmeichel – « J’aimerais remercier Claudio pour tout ce qu’il a fait pour Leicester City et pour moi personnellement. Il mérite un énorme respect et beaucoup de louanges pour ce qu’il a fait ici avec nous » – à Riyad Mahrez – « Grand respect pour cet homme super qui nous a aidés à accomplir notre histoire. Vous m’avez aidé à me construire comme joueur et vous m’avez donné le courage dont j’avais besoin. Vous avez cru en moi dès le premier jour. Un grand merci pour tout et bonne chance. Dieu vous garde. »
Un calendrier compliqué pour se sortir de la zone rouge
Pour la réception de Liverpool, nul doute que les chants des fans de Leicester City raisonneront à la gloire de Claudio Ranieri dans les tribunes du King Power Stadium. Une campagne de crowdfunding a déjà été lancée pour pouvoir ériger une statue de l’entraîneur italien. Surtout, il y a un match capital pour le maintien du club à disputer, car Leicester est actuellement relégable (18e, avec 21 points) ! C’est l’ancien adjoint de Ranieri, le bien nommé Craig Shakespeare, qui assure l’intérim, en attendant qu’un successeur reprenne les rênes. Et voilà le topo : Liverpool à domicile, Hull à domicile, Arsenal à l’extérieur, West Ham à l’extérieur. C’est le programme qui attend les Foxes d’ici à la fin mars, avec entre-temps, un huitième de finale retour de Ligue des champions.
Pour retrouver la trace d’une équipe anglaise reléguée l’année qui a suivi son titre de champion, il faut remonter à Manchester City, dans l’entre-deux-guerres (champion en 1937, relégué en 1938). Quoi qu’il advienne à la fin du championnat, il restera cette amertume. Même si Leicester City assure son maintien dans l’élite, le rêve est « mort » le 23 février dernier. Jürgen Klopp a résumé l’affaire : « Il y a eu quelques décisions étranges en 2016-17 : Trump, le Brexit et Ranieri. »
Par Florian Lefèvre