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L’Égypte veut faire sa révolution

Par Ali Farhat
L’Égypte veut faire sa révolution

L'équipe d'Égypte participe pour la onzième fois de son histoire à un tournoi olympique. Alors que les A galèrent à retrouver leur véritable niveau (celui qui les a portés sur le toit du continent de 2006 à 2010), les jeunes, eux, tiennent à assurer la relève le plus vite possible. Et il vaudrait mieux, parce qu'au pays, ce n'est pas forcément le rêve depuis la révolution.

Tout part en sucette en Égypte. Hosni Mubarak ( « Le Joyeux » ) ne faisait plus rire personne, alors il s’est fait dégager. À la place, on retrouve Mohamed Morsi, un Frère musulman qui joue les gentils. Quant à la place Tahrir (littéralement « de la Libération » ), elle est restée occupée bien longtemps après le changement à la tête de l’État, et vient d’être libérée par les manifestants simplement parce que commence le ramadan. Si l’on ajoute à cela que les salafistes veulent purement et simplement détruire les Pyramides pour imiter leurs collègues du Mali qui sont en train de ruiner Tombouctou, on se dit que c’est un véritable déchirement qui a lieu au pays du papyrus. Du grand n’importe quoi à tous les étages. Dans le football aussi, du coup. Après trois victoires de suite à la CAN (2006, 2008, 2010), voici que les septuples champions d’Afrique viennent de rater l’édition 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale. Et ils ne verront pas l’Afrique du Sud en 2013, étant donné qu’ils viennent d’être éliminés par la terrible République centrafricaine.

Hany Ramzy, l’entraîneur de l’espoirClairement, le football égyptien bat de l’aile. Et à vrai dire, il subit directement les conséquences de la vie de tous les jours. Comment expliquer sinon les événements tragiques de Port-Saïd qui ont eu lieu dans une période tout à fait trouble du pays ? « Tout ça n’a rien à voir avec le football. Les fans d’Al-Masry n’avaient aucune raison de faire cela, leur équipe avait déjà gagné. Ils ne sont pas plus violents que d’autres. Ce ne sont pas les supporters qui sont responsables. Tout était planifié, cela aurait eu lieu quelque soit l’issue du match. […] Cette violence découle de la politique, c’est sûr et certain » , déclarait ainsi la légende Hany Ramzy dans les colonnes de la Süddeutsche Zeitung en février dernier.

L’ancien du Werder et du 1.FC Kaiserslautern s’inquiète de la situation de son pays d’un point de vue politique. D’un point de vue sportif également. Aussi a-t-il décidé de prendre le problème à bras le corps. Ça tombe bien, il est sélectionneur de l’équipe olympique d’Égypte, et ce, depuis 2010. Alors que le pays plonge dans un marasme sans fond au début du mois de janvier 2011, Ramzy, lui, décide de tout faire pour qualifier son équipe pour les JO de Londres. De mars à décembre de l’année dernière, celui qui était surnommé « The Rock » a bâti un groupe solide qui s’est d’abord débarrassé du Botswana, puis du Soudan pour se qualifier à la CAN des U23 au Maroc, tournoi qui donne la possibilité de remporter l’un des trois sésames en jeu pour rejoindre la Grande-Bretagne cet été (le quatrième devant affronter un représentant du continent asiatique en barrages). L’Égypte ayant fini troisième grâce à sa victoire face au Sénégal, Hany Ramzy et ses petits bonhommes iront passer quelques jours à Londres à la fin du mois de juillet. Et a priori, ce ne sera pas pour parler du Canal de Suez.

Mohamed Aboutrika, le plus fort de tous « Nous n’irons pas à Londres pour faire de la figuration » , a ainsi prévenu le coach des petits Pharaons. Absente du tournoi olympique depuis Barcelone 1992, l’Égypte a faim de jouer au ballon. De plus, cette équipe post-révolution a faim de donner une bonne image du pays au cours d’un tournoi retransmis en mondovision. Pour cela, il pourra compter sur de nombreux internationaux encore en âge de jouer pour les U23, comme le gardien Ahmed El-Shenawy, le défenseur de la Fiorentina Ahmed Hegazy ou encore le prometteur attaquant Marwan Mohsen, auteur de 20 buts en 32 sélections avec les Espoirs. L’équipe pouvant être renforcée par trois joueurs de plus de 23 ans, Hany Ramzy a fait appel à un soutien de poids par ligne, à savoir Ahmed Fathy derrière, Emad Moteab devant, et aussi (mais surtout) Mohamed Aboutrika. À 33 ans, le milieu de terrain d’Al-Ahly (comme Fathy et Moteab d’ailleurs), capitaine de cette sélection, est assurément le joueur le plus talentueux d’Égypte. Une bonne chose donc qu’il ait été choisi, d’autant plus qu’il semble être ravi. « C’est un honneur de représenter l’Égypte dans une telle compétition. Je ne peux pas repousser ce genre d’invitation » , s’est ainsi exprimé celui qui a été élu cinq fois meilleur joueur d’Égypte entre 2004 et 2008. C’est donc une Égypte déterminée qui s’apprête à honorer sa onzième participation aux Jeux Olympiques. Et quitte à ce que ce soit n’importe quoi à la maison, autant que ça le soit aussi dehors, et pourquoi ne pas commencer avec une victoire face au Brésil lors du premier match…

Par Ali Farhat

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