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Lees-Melou tranquille !
Courtisé par le Stade rennais lors de ce mercato hivernal, Pierre Lees-Melou restera bien dans la cité du Ponant cet hiver. Malgré une offre généreuse, Brest ne peut pas se permettre de perdre son maître à jouer. Même si cela ne plaît pas au principal intéressé, c'est une excellente nouvelle pour l'équipe surprise de cette saison.
« Entre clubs amis, ça ne se fait pas. » C’est par ces mots que Denis Le Saint, le président du Stade brestois, présent en zone mixte dimanche dernier après la victoire des Ty-Zefs sur Montpellier (2-0), a réagi à l’offre généreuse proposée par le Stade rennais, d’environ 13 millions d’euros pour s’attacher les services de Pierre Lees-Melou. Inquiet de voir son meilleur élément quitter le navire, l’homme à la tête d’un puissant groupe de distribution de fruits et légumes avait martelé l’importance du milieu, repositionné en 6 depuis l’arrivée d’Éric Roy, dans l’effectif du club finistérien avant d’assurer qu’un rendez-vous était prévu avec le joueur dans la semaine. Une prise de position ferme qui tranche avec celle du joueur, gêné de répondre aux questions des journalistes sur son avenir : « Je vis avec. Dans le football, on a tout vu déjà, on ne peut pas prévoir l’avenir, donc je ne sais pas. […] Apparemment, il (Denis Le Saint) a dit que j’étais intransférable, donc je ne vais pas bouger alors s’il le dit. (Rire gêné.) […] Rennes est un bon club, même si cette année, ils sont plus en difficulté, chaque année il jouent l’Europe, tout le monde le sait… »
QUE FAIS-TU PIERRE ?!
Les propos de Pierre Lees-Melou vont forcément faire parler. Le langage corporel au moment de ces propos encore davantage. Vidéo proposée par les équipes du Ouest-France. https://t.co/79UPxc0KXx
— Brest On Air (@BrestOnAir) January 14, 2024
« Le projet sportif tourne autour de Pierre Lees-Melou »
Si son langage corporel a fait trembler tous les supporters du SB29, la porte vers un départ s’est officiellement refermée jeudi. Interrogé par L’Équipe sur le dossier, Grégory Lorenzi, le directeur sportif, a été inflexible : « Même si Pierre a toujours dit qu’il était bien à Brest, quand on reçoit quelque chose d’exceptionnel, il est normal que ça puisse faire réfléchir, que ça puisse perturber. C’est humain. On a compris sa position, mais on a aussi été très clairs. À Brest, le projet sportif tourne autour de Pierre Lees-Melou. » Plus de doute, le métronome du milieu brestois voulait bien rejoindre le voisin rennais dès cet hiver. Et s’il est tout à fait compréhensible qu’un joueur de 30 ans soit sensible au projet ambitieux du SRFC, il faut aussi comprendre qu’il était inenvisageable pour Brest de perdre un tel élément. La question maintenant est de savoir quel sera le degré d’engagement de « PLM », bloqué par son président, à la suite de cette désillusion. Le directeur sportif du club a son avis sur la question : « Aujourd’hui, on ne peut pas savoir comment il va réagir, peut-être que ça le marquera longtemps, mais Pierre est un amoureux du foot, animé par le jeu. La réalité, c’est toujours le terrain. On espère qu’il pourra vite se remobiliser. »
Incontournable dans l’entrejeu brestois aux côtés de Hugo Magnetti et Mahdi Camara, le trentenaire brille par sa capacité à ratisser les ballons (au moins 10 en moyenne par match), son vice à la Thiago Motta, mais aussi par ses projections tranchantes vers l’avant. Conséquence : après son excellent début de saison avec les Ty-Zefs, il est, avec une note de 6,47, le joueur avec la plus haute moyenne de Ligue 1 dans le classement cumulé de L’Équipe. Si son envie d’évoluer avec une plus grosse écurie de Ligue 1 que Brest est légitime, tant la cité du Ponant se réveille tous les jours avec le sourire aux lèvres d’avoir un joueur de son envergure dans son équipe, Pierre Lees-Melou a une mission à terminer.
Pierre Lees-Melou, clairement le joueur français le plus sous-côté ! pic.twitter.com/nvPg123z21
— La mouche du coach (@lamoucheduc0ach) December 22, 2023
Après avoir prolongé son contrat jusqu’en 2027 mi-novembre, tout comme Romain Del Castillo et Jérémy Le Douaron, le natif de Langon pourra se consoler en se rappelant qu’il a l’occasion de marquer au fer rouge l’histoire de Brest en qualifiant pour la première fois le club en coupe d’Europe. Un beau défi pour l’ancien Niçois, dont l’expérience européenne se résume à neuf rencontres de Ligue Europa. L’une des autres sources de motivation pour Lees-Melou est de prouver que la réussite brestoise n’est pas le symptôme de la faiblesse de la Ligue 1, comme beaucoup d’observateurs veulent le faire croire, mais qu’elle résulte plutôt d’une « une équipe chiante à jouer », dont il est le leader, avec de vrais principes de jeu, et qui n’a pas fini de surprendre son monde.
Par Thomas Morlec