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Lees-Melou, la bonne pêche du Stade brestois
Quoi de mieux pour être rapidement adopté par ses supporters que de claquer une magnifique reprise de volée pour son premier match à domicile ? C’est exactement ce qui est arrivé à Pierre Lees-Melou dimanche dernier face à l’Olympique de Marseille. Au-delà de sa capacité à marquer de beaux buts, qu’est-ce que l’ancien joueur de Dijon, Nice et Norwich peut apporter à Brest ?
Sa frappe limpide à la 61e minute de jeu face à Marseille a fait se lever tout Francis Le-Blé, stade où il jouait avec les couleurs brestoises pour la première fois en match officiel, et lui a valu de faire la Une de L’Équipe le lendemain. Il y a pire comme débuts. Pierre Lees-Melou, recruté fin juillet pour 2,3 millions d’euros, a tout de l’énième bon coup réalisé par Grégory Lorenzi, le directeur sportif du club breton. Après une expérience anglaise à Norwich compliquée, qui s’est soldée par la relégation des Canaries, l’opportunité de récupérer le natif de Langon était trop belle pour le boardbreton.
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— Stade brestois 29 (@SB29) August 15, 2022
Loin d’être surpris par ce choix, Olivier Dall’Oglio, son ancien entraîneur à Dijon, n’a que des bons souvenirs de PLM : « C’est un grand professionnel, un garçon intelligent. Il est ce qu’on appelle un « faux lent », assez puissant, techniquement c’est très propre, bonne vision de jeu avec une vraie capacité à marquer de loin. Un profil atypique, mais très efficace. » Un avis élogieux partagé par un de ses anciens partenaires au milieu de terrain au DFCO, Florent Balmont : « Il est assez fin au niveau gabarit, donc on se dit que ça va être dur physiquement, mais ce qui m’a tout de suite surpris, c’est qu’il va au duel. Il met de l’intensité défensivement comme offensivement. C’est un très bon joueur de ballon, qui aime le jeu. »
L’axe PLM
Devenu professionnel sur le tard, l’ancien responsable périscolaire en école primaire est loin d’avoir un parcours linéaire. Viré du centre de formation des Girondins de Bordeaux à 17 ans, certains paliers ont été durs à franchir pour lui, même après avoir passé le cap du monde professionnel. « À Nice, il avait mis un peu de temps à s’adapter, se remémore l’actuel entraîneur de Montpellier. Après, il a pris son rythme. Je pense que c’est ce genre d’expériences qui lui font du bien aujourd’hui. » Après avoir évolué en Ligue 1 à Dijon et à Nice, celui qui se considère encore comme « un footballeur amateur dans l’esprit » (d’ailleurs parrain du Vrai Foot Day 2021) a débarqué cet été dans le Finistère avec la mission de solidifier l’entrejeu brestois. Il est capable d’évoluer en tant que milieu défensif et offensif, relayeur, et même ailier. Une polyvalence forcément bienvenue pour Michel Der Zakarian, qui l’a déjà associé à Haris Belkebla dans un milieu à deux, ainsi que Hugo Magnetti dans un 4-3-3 lors des deux premiers matchs de la saison. « J’aime être box-to-box parce que j’ai un peu de cardio, donc ça me donne la possibilité de me projeter, confie PLM. Casser des lignes, être à la première passe et changer le jeu, c’est tout ce qui me plaît. »
Un côté métronome qui n’est pas la seule raison de son arrivée. Sa simplicité et sa joie de vivre communicative ont joué, mais l’entraîneur du SB29 compte surtout sur l’homme aux 153 matchs de Ligue 1 pour apporter tout son vécu au groupe. Un statut de cadre à 29 ans qu’il compte assumer. « C’est un rôle que j’avais endossé sur ma dernière année à Nice avec la blessure de Dante, j’avais eu le brassard pendant quelques matchs, mais ce n’est pas quelque chose qui me gêne, au contraire, souffle-t-il. Le coach m’a fait comprendre qu’il fallait que je parle plus, que l’on m’entende parce qu’il faut faire ressentir mon expérience. »
Les sots l’y Lees-Melou
Si ces premiers pas sur et en dehors des terrains avec le Stade brestois sont idylliques, Pierre Lees-Melou devra répéter ce type de performances de haut niveau tout au long de la saison et s’améliorer dans certains secteurs de jeu pour élargir encore sa palette technique, déjà assez complète : « Il pourrait peut-être encore un peu progresser dans son jeu de tête, la constance, relève Dall’Oglio. Au vu de la façon dont le fait jouer son entraîneur actuel, il peut devenir encore un meilleur récupérateur. » Pour celui que l’on surnommait « Le Pitbull » quand il était joueur, c’est à la finition qu’il peut encore passer un cap : « Il pourrait être encore plus décisif dans les 30 derniers mètres, sur la dernière passe et sur le nombre de buts. Il ne peut s’améliorer que comme ça. » En étant malin sur le mercato, avec notamment les arrivées de Mathias Pereira Lage, Achraf Dari et Karamoko Dembélé et en conservant les joueurs performants de la saison dernière comme Franck Honorat, Youcef Belaïli ou Marco Bizot, le Stade brestois affiche un visage ambitieux à l’aube de cette nouvelle saison. Le recrutement de Lees-Melou en est l’exemple et incarne la volonté du club breton de ne plus simplement être perçu comme une petite équipe, mais bien comme une formation joueuse capable de se maintenir avant de viser plus haut au classement. Un changement de mentalité qui passe d’abord par une victoire ce dimanche face à Angers pour lancer sa saison.
Par Thomas Morlec