- Coupe d'Asie
- Australie/Japon (0-1 ap)
Lee, ce héros
Au bout d'une finale globalement décevante, le Japon remporte la 4è Coupe d'Asie de son histoire, grâce à un but du joker Tadanari Lee et aux multiples sauvetages de son gardien Eiji Kawashima.
Au coup d’envoi, l’Australie partait légèrement favorite, moins à cause de sa démonstration en demi-finale contre de trop faibles Ouzbeks (6-0) qu’en raison du sentiment de grande puissance physique dégagée par l’équipe depuis le début de la compétition. Sentiment renforcé par le fait qu’en face, le Japon devait d’une part composer avec une certaine fatigue post-prolongations contre la Corée, d’autre part faire sans un élément-clé de son animation offensive, le joueur de Dortmund Shinji Kagawa, blessé au pied droit lors du dernier match et a priori out jusqu’à la fin de saison.
En première période, les vingt-deux acteurs fournissent une prestation attendue. Comme prévu en effet, le gabarit des Socceroos gène des Samouraïs peu à leur aise. Comme prévu également, on assiste à une opposition de styles, avec d’un côté une formation australienne portée sur le jeu long et les ballons aériens, de l’autre une équipe japonaise cherchant plus à percuter par un jeu au sol rapide, quoique moins créatif qu’à l’accoutumée. Car comme prévu enfin, l’absence de Shinji Kagawa se fait cruellement ressentir. C’est d’ailleurs les Australiens qui se mettent d’abord en évidence dès les premières minutes, par Kewell puis Mc Kay. A la 19è, il faut un bon réflexe du gardien Kawashima sur sa ligne pour empêcher le remuant Kewell d’ouvrir le score, suite à un corner. Particulièrement en vue, l’ancien joueur de Liverpool, actuellement au Galatasaray, se procure une nouvelle possibilité à la demi-heure de jeu, mais sa frappe puissante dans la surface manque le cadre. Du côté adverse, ça manque de répondant. Deux actions à signaler tout de même : Honda bousculé dans la surface (irrégulièrement ?) à la 4è, tir manqué de Maeda à la 37è, sur une action menée par Honda. Mais globalement, ces quarante-cinq premières minutes sont assez pauvres.
Les Socceroos ont trop gâché
C’est plus encourageant à la reprise, avec tout de suite une énorme occasion pour Tim Cahill, qui profite d’une sortie confuse de Kawashima pour couper un centre aérien, mais c’est sorti miraculeusement sur la ligne par Yoshida, qui effectue un bon retour après sa suspension en demi. Le gardien japonais se rattrape en sauvant plusieurs fois les siens, remportant notamment deux face à face l’opposant à Kewell (72è, 87è). La plus grosse occasion japonaise intervient quant à elle à la 66è quand le toujours très vif Nagatomo parvient à s’échapper sur son côté gauche pour délivrer un centre parfait vers Okazaki, dont la tête plongeante est un poil trop décroisée pour tromper Schwarzer. Le jeu s’anime définitivement dans les dernières minutes, avec d’abord un gros temps fort australien, suivi immédiatement d’une bonne période japonaise, mais le score reste vierge.
Le première période des prolongations est une nouvelle fois dominée par les Socceroos, très dangereux par deux fois, avec Emerton qui ouvre trop sa frappe (102è), puis Kruse qui venait d’entrer en jeu, tout proche de tromper Kawashima, encore décisif (104è). Contre le cours du jeu, c’est finalement le Japon qui ouvre enfin le score, d’un superbe but : l’insaisissable Nagatomo côté gauche centre pour Lee, étrangement démarqué et qui en profite pour faire trembler les filets en reprenant le ballon de volée. Ironie de l’histoire, le buteur qui offre la Coupe d’Asie au Japon est né sud-coréen (le grand rival régional) et a même porté le maillot des Tigres d’Asie chez les espoirs, avant d’obtenir la naturalisation en 2007 et d’être intégré aux Samouraïs Bleus par Zaccheroni pour cette compétition. C’est d’ailleurs une sacrée victoire pour le sélectionneur italien, moins de six mois après sa prise de fonction. Le Japon devient ainsi la nation la plus titrée de la compétition, avec quatre trophées, devançant l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Par