- Mondial 2018
- Côte d'Ivoire-Maroc (0-2)
L’édition Atlas
Vingt ans après sa dernière participation à une Coupe du monde, le Maroc composte son billet pour le prochain tournoi organisé en Russie. Une consécration pour cette nation, qui doit maintenant s’atteler à bien préparer la compétition pour honorer ses couleurs.
Pour la création du personnage de Freddy Krueger, le choix des rayures vertes et rouges avait une justification bien particulière : ce mélange de couleurs était parfait pour un film d’horreur, le mélange qui agresserait le plus les yeux. L’agression, c’est surtout la Côte d’Ivoire qui l’a subie ce soir, quand elle s’est rendu compte, après trois participations successives à la Coupe du monde, qu’elle ne ferait pas partie des 32 nations invitées en juin prochain pour batailler en Russie. La faute à qui ? Au Maroc, ce pays au drapeau rouge et au pentagramme vert, et qui sort triomphant de l’enfer qui lui était prévu à Abidjan.
La chasse au Renard
Si cette qualification pour le Mondial 2018 est devenue possible pour les Lions de l’Atlas, c’est avant tout grâce à la confiance donnée par la Fédération à son sélectionneur, Hervé Renard. Vaincus par l’Égypte lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations au Gabon, les Marocains sont restés soudés dans un objectif sur le long terme en vue du prochain Mondial. Auréolé de deux titres continentaux avec la Zambie et la Côte d’Ivoire, Renard va ainsi connaître le premier Mondial de sa carrière sur un banc de touche. Un nouveau cap franchi dans la carrière du grand blond à la chemise blanche, et qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin avec son effectif de qualité.
Parmi les leaders qui composent l’équipe, Mehdi Benatia est sans doute le plus emblématique de tous. Capitaine de la sélection, le défenseur central de la Juventus a connu la galère lors de son passage à l’OM, où José Anigo avait fini par le « dégoûter du football » . Dix ans plus tard, le voici en porte-étendard d’une équipe composée de briscards comme le gardien Munir Kajoui, Nabil Dirar, Nordin Amrabat ou Younès Belhanda. À la roublardise marocaine, il faut également associer la très jeune génération, dont Achraf Hakimi, latéral droit prometteur du Real Madrid, et Amine Harit, passé chez les Espoirs français, qui sont des diamants à polir avec le plus grand soin.
L’onde positive du Wydad
Sur le plan offensif, le Maroc possède une flopée de cartouches capables de renverser le cours d’un match par une fulgurance technique : Sofiane Boufal, Fayçal Fajr, Oussama Tannane ou Hakim Ziyech, pour ne citer qu’eux. Le sélectionneur va ainsi devoir peaufiner son groupe afin de monopoliser l’attention de tous les joueurs, qu’ils soient titulaires ou remplaçants. Mais si des défauts touchent également l’équipe, où le poste de buteur reste vacant depuis la période de Marouane Chamakh et Youssef El-Arabi, le Maroc peut s’appuyer sur sa dernière grande réussite continentale : le sacre du Wydad Athletic Club en Ligue des champions africaine contre Al-Ahly (1-1, 1-0). Une équipe dans laquelle se trouve un certain Achraf Bencharki, attaquant auteur de l’égalisation lors du match aller au Caire, et passeur décisif pour le seul but du match retour à Casablanca. Qui sait, c’est peut-être grâce à lui que le Maroc trouvera enfin l’héritier de Salaheddine Bassir, héros malheureux de 1998.
Par Antoine Donnarieix