- Amical
- France-Russie (4-2)
L’EDF remet le courant au Stade de France
Quatre mois après les attentats du 13 novembre, les Bleus ont illuminé le Stade de France en offrant à leur public un spectacle de haut niveau face aux Russes, ponctué de buts plus beaux les uns que les autres et marqué par les grosses performances de Kanté, Griezmann, Payet et Coman. De bon augure pour l'Euro, si l'on omet les sautes de concentration défensives.
France 4-2 Russie
Buts : Kanté (8e), Gignac (38e), Payet (64e) et Coman (76e) pour la France // Kokorin (56e) et Zhirkov (68e) pour la Russie
La dernière fois que l’équipe de France avait triomphé avec la manière dans son stade, c’était un certain 13 novembre, contre l’Allemagne. La rencontre et son contenu avaient alors fort logiquement été éclipsés par les événements tragiques de la soirée. Cette fois, les supporters des Bleus n’ont eu aucune raison de bouder leur plaisir devant le match de leur équipe. Ils ont pu y voir des sourires, du beau jeu, du talent, une victoire, des joueurs impliqués et une prestation aboutie de la part de leurs protégés. S’il faudra attendre un peu et confirmer tout ça lors de l’Euro avant de parler d’éventuel bonheur, les signaux sont en tout cas au vert pour la compétition. Mise en orbite par Kanté et Gignac en première mi-temps, puis par deux délicieux caramels signés Payet et Coman en seconde, l’EDF boucle sa préparation de très belle façon avant de passer aux choses sérieuses. Avec un groupe uni, solidaire et composé de nombreux éléments géniaux. Mais aussi avec une propension à s’oublier en défense, comme le prouvent les deux pions encaissés.
Deuxième sélection et premier but pour Kanté
Cinq changements pour les Bleus par rapport aux Pays-Bas : exitMandanda, Koscielny, Matuidi, Payet et Giroud, bonjour Lloris, Sakho, Kanté, Martial et Gignac. Face à un bloc difficile à bouger, la France débute bien, avec du mouvement et des récupérations hautes grâce à un redoutable trio Diarra-Kanté-Pogba. C’est d’ailleurs sur l’une d’elles, et après un chouette mouvement collectif, que Kanté débloque rapidement la partie. Un but pour sa deuxième sélection : joyeux anniversaire N’Golo, et bravo pour la présence offensive. L’autre joueur en méga forme, c’est l’électron libre Griezmann, souvent à l’origine des occasions des tricolores.
Perdus, les Russes n’existent que par leur impact physique parfois exagéré. Pogba, précieux dans l’entrejeu, gâche néanmoins les coups francs bien placés. Varane met tout le monde d’accord avec un positionnement et une autorité efficace, pendant que Lass ne perd aucun ballon. Bref, la France séduit. Ou assure, c’est selon. À tel point que Gignac double le score sur un coup de pied arrêté signé Griezmann. De bon augure pour l’ancien Marseillais, toujours en course pour une participation à l’Euro et désormais favori en cas de désistement forcé de Benzema. Le seul en retrait s’appelle donc Martial, bien bloqué sur son aile gauche.
Le gros lot pour Payet et Coman, les larmes pour Mathieu et Digne
Conséquence : le Mancunien est remplacé dès la pause par Coman, très vite victime des crampons de l’adversaire. Des tampons qui ont également eu la peau d’Évra, resté au vestiaire au profit de Mathieu. Manque de bol, le latéral roux se blesse sur sa première action et cède donc sa place à Digne. Kanté, lui, a profité de la mi-temps pour remplacer ses poumons. Disponible au milieu du terrain comme sur l’aile droite, le joueur de Leicester fait forte impression. Mais il en faut plus pour ne pas déconcentrer cette équipe de France : comme face aux Hollandais, la défense, tête en l’air, lâche le marquage sur un coup de pied arrêté. Kokorin en profite pour tromper Lloris. Le principal fautif ? Digne. Le plus furax ? Deschamps.
Ce dernier fait alors sortir Griezmann, auteur de deux passes décisives s’il vous plaît, pour Payet. En feu en ce moment, le Hammer, à peine entré, prend l’initiative de frapper directement un coup franc situé à 30 mètres. Boom : le cuir touche le montant et rentre. Magnifique. Joyeux anniversaire Dimitri, et merci pour ce bijou. Avec cette perf’, Payet vient de gagner son ticket pour l’Euro. Comme Kanté. Être né un 29 mars est décidément une bonne idée. Coman participe aussi à la fête en clôturant la marque de très belle manière. Cependant, les Bleus n’apprennent pas de leurs erreurs, en témoigne ce but encaissé et largement évitable de Zhirkov. Les supporters ne feront pas la fine bouche. Dans ce Stade de France, ils y retourneront.
Par Florian Cadu