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L’échec de l’appel d’offres : la Ligue 1 ruinée ?

Par Pierre Rondeau
L’échec de l’appel d’offres : la Ligue 1 ruinée ?

Alors qu’on espérait tous une sortie de crise lors de l’appel d’offres exceptionnel organisé par la Ligue ce 1er février, il a débouché sur un flop. Aucun prix de réserve n’a été atteint, et le comité de pilotage l’a déclaré infructueux. Mais que va-t-il se passer et surtout, qu’est-ce que ça veut dire pour le football français ?

Cela faisait maintenant trois semaines que nous l’attendions. La LFP, après sa rupture de contrat avec le groupe Mediapro, propriétaire de la chaîne Téléfoot, allait organiser un appel d’offres exceptionnel et accélérer afin de remettre en vente les matchs et trouver un nouveau diffuseur. Depuis le mois d’octobre, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 vivaient dans la plus grande inquiétude. Alors qu’ils avaient espéré toucher le pactole de 1,3 milliard d’euros par an jusqu’en 2024, qu’ils avaient investi et dépensé sans compter, prolongé et renouvelé des contrats, acheté des nouveaux joueurs et fait des paris sur l’avenir, ils se sont retrouvés, dès le début de la saison, sans rien.

Ajoutez à cela la crise économique, la baisse des revenus commerciaux, la crise sanitaire, avec les huis clos imposés et la chute des recettes billetterie, vous obtenez un cocktail explosif capable de provoquer faillites et dépôts de bilan. Cet appel d’offres devait donc tout changer et quelque peu rassurer, au moment même où la presse dévoilait des estimations de la DNCG avec plus de 1 milliard d’euros de pertes. Fans, supporters comme dirigeants, tout le monde comptait sur cet événement. Mais rien ne s’est passé comme prévu…

Un vrai boycott

L’appel d’offres ne concernait que les matchs Mediapro et non les matchs du samedi 21h et du dimanche 17h, le fameux « lot 3 » détenu par beIN Sport et vendu en sous-licence à Canal+ pour 332 millions d’euros. Or, ces deux derniers ont refusé de participer à l’appel d’offres, exigeant que ces rencontres soient aussi remises en vente et renégociées à un prix 2021 post-Covid19 et crise économique. Une procédure judiciaire devant l’autorité de la concurrence et une plainte auprès du tribunal de Commerce de Paris ont d’ailleurs été déposées par la chaîne cryptée quelques jours avant l’appel d’offres, poussant jusqu’à l’extrême le boycott.

Ainsi, une mise en vente sans les deux plus gros diffuseurs de sport en France, ça ne pouvait pas vraiment marcher. Sans les deux, mais aussi sans les trois plus gros, puisque le groupe Altice, propriétaire de RMC Sport, a à son tour renoncé à participer à l’appel d’offres. La raison est simple. La chaîne négocie actuellement des droits en sous-licence directement auprès de Canal+ pour des matchs de Ligue des champions et de Premier League, sur la période 2021-2024. Se positionner contre Canal, en participant à l’appel d’offres, tout en espérant lui acheter des matchs, cela ne pouvait que mettre à mal les négociations.

Les Anglo-Saxons se sont positionnés, mais…

Conséquence, il ne restait plus grand monde. Finalement, quatre dossiers de candidature ont été déposés à la ligue : le géant Amazon s’est bel et bien positionné sur le marché français, mais à une somme pas suffisamment intéressante. Jamais dans son histoire, l’entreprise de vente en ligne n’a dépensé plus de 100 millions d’euros dans des droits sportifs. Ensuite, le groupe de streaming sportif DAZN a candidaté, mais son profil économique a quelque peu inquiété les dirigeants de la LFP. L’Américain Discovery, diffuseur historique de la Ligue 2, via sa chaîne Eurosport, a aussi candidaté, mais les montants proposés n’étaient pas suffisants. Enfin, surprise, Jean-Michel Roussier, directeur général de Mediapro France, s’est positionné en son nom propre via sa société. Un prête-nom évident en faveur de Téléfoot qui n’a pas trompé la Ligue.

L’appel d’offres a donc accouché d’une souris, d’un flop, d’un échec. Aucun prix de réserve n’a été atteint, bien que, dans le règlement de cette procédure, cela n’était pas synonyme d’annulation, et le comité de pilotage, réunissant les présidents de Reims, Lyon, Marseille et Ajaccio et du syndicat UNFP, l’a déclaré infructueux.

Une Ligue 1 attractive, vraiment ?

Mais que va-t-il se passer maintenant ? La Ligue a d’ores et déjà annoncé qu’un second tour était exclu. D’ailleurs, si les sommes du premier tour n’étaient pas élevées, pourquoi seraient-elles plus importantes dans quinze jours ? On devrait passer par du gré à gré, de la vente directe et sans procédure officielle de négociation. Seulement, cette vente va-t-elle se porter sur la seule fin de saison ou jusqu’à la saison 2023-2024 ? Et avec quelles modalités ? À la carte, club par club, match par match ou journée par journée ?

En sortant des bureaux de la ligue lundi, Jean-Michel Aulas avait déclaré que la journée avait été « intéressante et positive ». Il estimait que, malgré tout, le championnat de France avait réussi à attirer de nouveaux acteurs, Amazon et DAZN, preuve de son attractivité et de son intérêt. Des négociations plus personnelles et directes seront donc entamées avec ces derniers avec, pourquoi pas, la possibilité de faire croître les prix.

L’histoire sans fin

Seulement, autre problématique, une procédure judiciaire est actuellement en cours entre Canal+ et la LFP, et celle-ci pourrait tout remettre en cause. En effet, la quatre exige que le « lot 3 » , qu’elle détient en sous-licence auprès de beIN Sport, soit remis en vente et que son prix, 332 millions d’euros, soit renégocié. L’autorité de la concurrence doit donner sa conclusion le 19 février et tout pourra de nouveau changer, avec l’obligation faite de réorganiser un appel d’offres, cette fois-ci sur l’intégralité des lots, avec de nouvelles procédures et un nouveau protocole.

Et si la justice ne reconnaît pas la plainte de Canal ? Et si les ventes de gré à gré sont infructueuses ? Et si Téléfoot maintient sa diffusion du foot sans payer jusqu’à la fin de la saison ? Oui, il s’agit clairement d’une histoire sans fin.

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